Un peu d'histoire
Sur l’ancien site de l’ODAM, la recherche sur le mot-clef « Maera » donne une longue série de réponses. Essayez, tout est dit : 58 réponses. Nous allons résumer ici, avec l’historique.
ce qui est dit en historique
Maera ( Μαῖρα en grec : transcrit en Méra ou Maira) est l’une des cinquante sublimes néréides, filles de Nérée et de Doris, formant le cortège du dieu des océans Poséidon. C’est une des moins connues, une divinité marine secondaire que feu M. Georges Frèche (promoteur de la station d’épuration) était aller chercher dans le panthéon des dieux grecs. C’est aussi le nom d’un petit ver marin (un annélide polychète)
Il y avait au lieu-dit « La Céréreide » une station d’épuration censée traiter (mal) les eaux usées de la Ville de Montpellier.
Le classement de vieux dossiers nous fait ressortir un article de Midi-Libre daté du mercredi 21 juillet 1993 intitulé « Cérereide : la “Ferrari” des eaux » et nous continuons « Pour 600 Mf, les commissions “Urbanisme” et “Environnement” du District [de Montpellier] optent pour la solution du rejet des eaux usées dans le Lez. Mieux : on pourra s’y baigner ». Le dossier est qualifié « Le dossier chaud de la station d’épuration voté fin juillet au District ». En fait, les rejets de la Céréreide polluent gravement le Lez et ne permettent nullement de s’y baigner ! Pouah !!! Un vrai cagarel !
Nous n’avons pas eu la Ferrari ! Quelque chose que nous ignorons a fait capoter la Ferrari ! L’étude confiée à l’IFREMER préconisait un émissaire en mer. 25 ans après, l’IFREMER voit son nom attaché à une solution polluante, sa réputations scientifique pourrait encore être entachée d’un curieux manque de rigueur scientifique.
Une comparaison : caen-la-mer
La station de Caen-la-Mer (Nouveau-Monde) dont nous avons souvent parlé est LA STATION performante, modèle de station rejetant de l’au réellement de qualité baignade dans la rivière l’Orne (Calvados : consultez la plaquette de présentation ici, cliquez ce lien). 25 ans après, la station Maéra (ex Cérereide), la Rolls (après la Ferrari) continue son chemin chaotique et continue à empuantir un quartier de la commune de Lattes. Sic transit gloria mundi : feu Georges Frèche, le génie de Montpellier-la-surdouée a légué à la postérité et à ses successeurs un sacré problème.
de la cérereide à maera
La solution (selon les autorités de l’Agglomération de Montpellier, plaquette de 2008 ?) était la transformation de la Cérereide en Marea (40 ans d’histoire et 350.000 habitants desservis) avec un rejet des eaux épurées en mer. Un émissaire (approuvé par le Conseil supérieur d’hygiène publique de France) a bien été construit et rejette en mer, dans le Golfe d’Aigues-Mortes des eaux insuffisamment épurées (à 90% selon un rapport de CAPNUBAM et une conférence de Captain Jack) par un tuyau qui a coûté une fortune, long de 13km (coût 65 Millions €uros). Une alternative au rejet dans le Lez. Le seul progrès constaté est le report en mer de la pollution, le Lez semble avoir retrouvé sa pureté ? Mais la pollution est déroutée à 11 km en mer, au large de Palavas. Nous avons suivi tout le combat du collectif des association de protection de la nature de la baie d’Aigues-Mortes (CAPNUBAM) dont un épisode de pollution grave des plages par un prétendu transport maritime de bétail et les réunions du comité de suivi du site.
La notice luxueusement édités sur papier glacé (non-datée, supposée éditée en 2008, discrètement paginée à 33 pages) clame dans sa page 20 une capacité de 470.000 équivalent habitants et page 16 « Maera, une station pour le futur » (sic !). Un futur qui a justifié des critiques de la part des associations de défense de l’environnement, notamment sur l’envoi en mer de 130.000 m3 (130.000.000 litres) d’eau par jour compensés par un apport d’eau via une dérivation du Rhône, le canal du Bas-Rhone-Languedoc. Cette eau est loin d’être de qualité baignade comme l’est celle de la station de Caen filtrée en finale par un jardin végétal. La ressource en eau est gaspillée à Maera-Lattes.
Un projet d'extension qui ne dit pas son nom
Small is beautiful dit l’adage anglais. A Montpellier, c’est Big is beautiful ! Plus c’est gros, plus c’est clinquant ! Montpellier en suffisant pas, on rajoute d’autres commune de la nouvelle Agglomération pour faire plus gros. Comme ça ne marche pas et que nos associations critiquent dur tout en proposant d’autres modèles, on va moderniser. Ou plutôt, sous couvert de modernisation, on va augmenter la capacité de traitement ! Nous avons dénoncé le procédé lors de l’enquête d’utilité publique !
Le 16 novembre 2018, s’est produit un incident survenu sur l’émissaire, exutoire en mer de Maera : une rupture de la canalisation au lieu dit « les 4 canaux » à Palavas dont aucun média n’a rendu compte mais qui a fait l’objet d’un constat d’huissier de justice. Les effluents seront pompés de la fouille de dégagement et sont déversés dans l’étang du Prévost, tout le temps que dureront les travaux de réparation de la fuite. Cette réparation s’est faite par un « sanglage » (provisoire ?). Cet incident à lui seul montre la dangerosité du dispositif de rejet en mer chaudement recommandé en … en 1996 ! Depuis, la science a fait des progrès notamment sur le devenir des polluants en mer et sur l’état de la mer Méditerranée, mer fermée, eutrophisée et très polluée ! Les nouvelles règles européennes sont là, il faut en tenir compte (Fondation Ellen Mac Arthur).
La modernisation envisagée de Maera semble ignorer les exigences de protection du milieu marin méditerranéen contre toute pollution. Elle est hors de propos avec l’exigence de récupération et réutilisation de l’eau : 130.000 m3/jour en pure perte déversés en mer alors que cette eau pourrait renforcer l’étiage du Lez et servir à l’agriculture. Ceci n’est pas pris en compte dans les documents de l’enquête. Montpellier-Méditerranée-Métropole rejette cette éventualité dans le document « Projet de … : Bilan de la concertation préalable (sd [2018]).
Car nous proposons l’aménagement de jardins filtrants et comme dans l’Orne, à Caen-la-Mer, une sortie de la station d’eau vraiment de qualité, de l’eau réutilisable en agriculture, dans une région où l’eau devient rare (elle vient actuellement du Rhône).
Pour en savoir plus, consultez nos archives pour connaître notre réponse à la dernière enquête d’utilité publique sur la prétendue modernisation de la station qui portait la capacité de 370.000 Eqhabitants à 600.000 Eqhabitants : une extension déguisée en modernisation. Cliquez ce lien. Pas le même dictionnaire de langue française.