Le n° de mars 2020 de National Géographics

Le numéro de mars 2020 de National Geographic en Français consacre les pages 40 à 65 au problème des déchets. Cette édition en français d’une prestigieuse revue des USA est un journal très sérieux. « Rien ne se perdra plus », un monde sans déchet semble impossible, cependant une idée inspire des entreprises et les écologistes, pour une fois rapprochés : l’économie circulaire.

Couverture du NGM n° mars 2020

L’ODAM n’a pas coutume de faire de la publicité pour des entreprises, NG est une exception dans la mesure où la National Geographic Society et sa filiale française vont dans le sens de la connaissance de l’environnement et la défense de la bio-diversité et de l’écologie mondiale.

Quelques réserves cependant sur l’incinération des déchets.

Une abomination que nous ne saurons admettre.

« Copenhill » est le nom de cet incinérateur d’ordures ménagères qui dispose d’une capacité de traitement de 485.000 tonnes/an permettant d’électrifier 30.000 foyers et d’en chauffer 72.000. C’est en réalité l’usine Bjarke Ingels. NG écrit qu’il s’agit d’un incinérateur propre ce qui nous laisse dubitatifs.  Le Danemark fait partie des 27 pays membres de l’Union Européenne. Comme tel, il applique les normes et des dénominations dictées par Bruxelles. En matière d’incinération des déchets, il s’agit de la directive 2000/76/CE. Or, nous avons à l’ODAM et dans nos amis des experts qui jugent ces normes assez basses et peu convaincantes.

Extrait de l’article du NGM : fosse à réception de l’incinérateur Coppenhillwp-image-2321 size-full” src=”https://www.odam.fr/wp-content/uploads/2022/01/foss-a-reception-OMR-152×200-1.png” alt=”” height=”204″ style=”font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; Open Sans”, sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-weight: 400;”>ttachment_2321″ width=”157

Ce « beau bébé » qui traite un tel tonnage n’est pas anodin ! Il est de la classe des gros incinérateurs qui traitent les ordures de notre capitale, Paris. Dans la directive cadre sur les déchets, il y a une hiérarchie de traitements : prévention, réutilisation, recyclage, valorisation (énergétique, par exemple) et élimination. La valorisation enérgétique (incinération) vient en avant-dernière position. Bien sûr, NG argue qu’il vaut mieux un incinérateur “propre” : une meilleure solution que la [mise en] décharge. C’est la moins pire des solutions. Il y en aurait une meilleure : prévention-réutilisation-recyclage. L’article qui suit ce panégyrique de l’incinération déplore que l’on brûle des combustibles fossiles qui rejettent du CO2 dans l’atmosphère. Nous aimerions que NGM lise un petit livre (oh combien modeste) “Déchets ménagers : le jardin des impostures” de Dany Dietmann (L’Harmattan ed., 2005) qui traite l’incinérateur d’«illusionniste», de décharge atmosphérique :

  • décharge de classe 1 : filtrats de fumées et mâchefers toxiques
  • décharge de classe 2 : refus et mâchefers,
  • décharge hydraulique : lavage des fumées,
  • décharge organiques : bioaccumulation dans le milieu environnant.

« Green-washing » ou éco

Extrait du livre de D. Dietman p. 41

blanciment

NGM a tort de présenter Copenhill avec sa piste de ski, son sentier de randonnée et son mur d’escalade. C’est de l’habillage en vert, du « Green-washing ». Je n’irais pas y skier, randonner ni escalader. Nous connaissons ici à  l’ODAM, personnellement, Dany Dietmann et celui qui est l’expert en matière d’incinération, Maurice Sarrazin, qui l’a conseillé. Nous donnons ci-dessous, le diagramme-bilan de l’incinération extrait du même livre.

Alors ? Toujours persuadés des bienfaits du « feu purificateur ».  La décharge atmosphérique rejette

Extrait du livre de D. Dietmann p. 40

de façon invisible du CO2 accompagné de dioxines et de furanes. Les dioxines et les furanes sont “lavés” et l’eau de lavage, toxique, doit être traitée. Nous osons espérer qu’au Danemark cette opération est faite très sérieusement car nous doutons, ici, en France de ce sérieux. NGM ne dit rien du problème posé par les mâchefers, résidus de l’incinération. Ici, à Vedéne (Vaucluse), on ne sait pas quoi en faire et ils s’accumulent.

 

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologiques mention écologie
Anvcen chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement