Le soleil sait chauffer l’eau : zéro gaz, zéro CO2

L’ODAM, par principe, n’est lié statutairement à aucune entité politique, industrielle ou commerciale. Cependant, le domaine traité ici est fondamental pour notre avenir. Nous n’hésitons pas à citer un industriel unique en France et ses première grandes réalisation. Plus de gaz mais un carburant gratuit, plus d’émission de CO2. Seulement un investissement dans du matériel et son entretien.

Nous sommes des écologistes INDEPENDANTS.


Le soleil sait chauffer l’eau, nous ne l’utilisons pas !

Les panneaux solaires thermiques ne sont pas une nouveauté mais ils ont été mis de côté comme solution de capture d’énergie solaire. On a vu fleurir les centrales thermiques diverses (atomiques, au gaz ou au charbon, etc.) pour produire de l’énergie électrique et chauffer de l’eau avec cette électricité. La crise énergétique qui frappe l’Europe nous amène à réfléchir sur nos paradigmes, notamment sur notre manière de chauffer de l’eau. Le rayonnement de la naine jaune que nous appelons le Soleil nous apporte, entre autres, de l’énergie. Ce rayonnement traverse l’atmosphère et la troposphère entre l’ultra-violet et l’infrarouge. La lumière nous éclaire, l’infra-rouge nous chauffe. Faisons-nous l’effort d’utiliser cette énergie gratuite ? Nous préférions utiliser l’atome et les combustibles fossiles dont le gaz naturel.

Logo réduit 300x93
Logo société NewHeat réduit 300×93

Une équation très simple : nous ne consommons que 17% en gaz d’origine russe (8% aux dernière nouvelles 6/09/2022). Les statistiques officielles nous disent que 47% de la consommation du gaz sert à chauffer de l’eau ! C’est la société NewHeat qui nous le dit ci-dessous :

« L’utilisation d’énergie sous forme de chaleur est le premier poste de consommation d’énergie primaire dans le Monde et en représente environ 47%. Cette énergie thermique dépend aujourd’hui à 80% des énergies fossiles.
Leur substitution par des énergies renouvelables est un enjeu prioritaire pour réduire les émissions de CO2. La sobriété énergétique et l’utilisation de l’énergie solaire, ressource locale, inépuisable et compétitive apporte une réponse durable à la pérennisation des activités humaines.
Source : European Technology Platform on Renewable Heating and Cooling (RHC : 2017), basée sur les statistiques Eurostat et les calculs de l’AIE : 
Les EnR dans la consommation finale d’énergie de l’UE (2017) »

Graphique utilisation énergie
Graphique utilisation énergie de ETPRHC

La France commence, modestement, à s’équiper en centrales thermiques solaires et NewHeat fait partie des industriels qui équipent des consommateurs d’eau chaude dans l’industrie, l’urbain et l’agriculture. Citons le chauffage d’une partie de Narbonne (près de chez nous : EMASOL, ) et de Pons (en Charentes-Maritimes : EMASOL, m.e.s. le 21 juin 2021).

Réseau de chaleur urbain © NewHeat
Réseau de chaleur urbain © NewHeat

A propos de Narbonne, NewHeat déclare :

« Aujourd’hui, toutes les collectivités qui veulent décarboner massivement les consommations de leurs villes doivent penser à créer un réseau de chaleur, du solaire thermique ou d’autres moyens de production de chaleur renouvelables. »
Hugues Defréville, président de Newheat, constructeur de la centrale »

A quand une telle réalisation à Montpellier-Métropole ?

Ça n’est pas une fiction, ça existe à Narbonne (cliquez ce lien) et à Pons (cliquez ce lien). Á quand ici, à Montpellier, dans l’Hérault, en Occitanie ? Vu le prix du gaz ?

Installation de chauffage industriel
© NewHeat Installation de chauffage industriel

NewHeat chauffe aussi avec le Soleil des installations agricoles. 

Installation de chauffage agricole
© NewHeat Installation de chauffage agricole

Solaire à tous les niveaux

L’énergie solaire est gratuite, pas les infrastructures. Leur coût varie selon l’importance de la population à desservir. Mais, vu le prix du gaz le coût devient attractif. Tant pis pour les grands producteurs et négociants de gaz « naturel ». Notamment GazProm (cliquez pour voir). Mais il faut faire vite, l’automne approche.

Chauffe-eau maison individuelle

Il existe cependant un niveau qui est à la portée d’un bon bricoleur : un chaufe-eau solaire individuel pour une maison individuelle. Des constructeurs existent, nous sommes en train de les consulter.

L’installation comporte un panneau captant la chaleur dans un serpentin, un ballon d’accumulation d’eau chaude calorifugé relié par des tuyaux, un raccordement au chauffage traditionnel et un système de régulation pour éviter les surchauffes.

Chauffe-eau solaire pour habitat collectif

Dans une copropriété, la production d’eau chaude sanitaire et même un apport au chaufage central sont disponibles. Á ce niveau, on passe au chauffage urbain industriel (voir ci-dessus).

En conclusion : une énergie propre zéro CO2, zéro gaz consommé !!!

Nous sommes en retard en France, désepérément en retard mais il n’est jamais trop tard pour bien faire. Il y une urgence vitale à priver Poutine de son joujou de guerre. Il vend son gaz à la Chine qui nous le revend 4 fois son prix ! Abject !

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Conseiller au développement de Montpellier-Métropole (CODEV)




Traitement et collecte des biodéchets à Montpellier-Métropole

Une application de l’économie circulaire

Montpellier le 21 mars 2022

Introduction

Ce document est une contribution aux travaux de la Commission « Economie circulaire de Montpellier-Métropole (CODEV-MM) » et illustre par un exemple ce circuit d’un déchet devenu matière première : le biodéchet. Ce n’est qu’un des nombreux exemples de ce sur quoi peut déboucher le tri à la source des déchets ménagers. Il est sûr que nous n’avons pas pour objectif d’apprendre à de rares citoyens avertis à trier. Il s’adresse à ceux qui n’ont pas encore pris le virage de l’économie circulaire.

1         L’économie circulaire et les biodéchets

1.1        Le biodéchet

Les biodéchets sont les déchets biodégradables solides produits par les ménages. Ils comprennent les déchets alimentaires (épluchures et trognons de la préparation ou de restes de repas), les petits déchets verts (type fleurs fanées), l’essuie-tout, les mouchoirs en papier… Ils devraient être déposés dans le bac orange ( ?).

1.2        L’économie circulaire

Schéma de principe EcoCirc (Wikipedia)

Logo INEC

L’économie circulaire est un nouveau modèle économique à vision systémique. Les notions d’économie verte, d’économie de l’usage ou de l’économie de la fonctionnalité, de l’économie de la performance et de l’écologie industrielle font partie de l’économie circulaire. Une telle économie abolit la notion de déchet en la remplaçant par celle de ressource ou de matière première secondaire. Le déchet de l’un devient ressource de l’autre. De là découle le désir d’allonger la durée de vie et d’usage des biens. L’objectif est détaillé dans le programme « zéro déchets zéro gaspillage » plus connu sous le nom de « zero waste ». La reconversion de l’usine de méthanisation Amétyst annoncée lors de la Commission de suivi de site du 1er juillet 2021 par M. François Vasquez implique l’ouverture d’une chaîne de traitement des biodéchets (enfin !). Il annonce également vouloir faire « extraire les biodéchets de la poubelle grise », matière qu’il va falloir traiter près de la source (compostage individuel ou collectif : p.e. jardin du Père Bonnet ou autres procédés) ou collecter cette ressource de manière adéquate pour la diriger vers la nouvelle ligne de l’usine Amétyst. Provisoirement, ces biodéchets sont mis à composter sous stalles. A terme, il y a la remise en route d’au moins un méthaniseur-digesteur qui permettra d’obtenir du méthane et du compost de bonne qualité. L’objectif est la collecte est fixé entre 8.000 et 10.000 tonnes/an.

1.3        La mise en œuvre

L’expérience menée à partir du 29 janvier 2021 au square du Père Bonnet va dans le sens du traitement de la ressource proche de la production par apport volontaire. Le produit final attendu est un compost de haute-qualité sans impuretés (fragments de plastiques) destiné aux jardins partagés.

Le point de collecte semble avoir atteint sa capacité d’accueil. De quoi s’agit-il ?

2         Le compostage collectif

L’installation s’est faite dans un petit parc (angle rue Père Bonnet x rue Faubourg Figuerolles). Elle a été inaugurée le 29 janvier 2022 avec distribution de bio-seaux d’une contenance de 2 kg de matière (une semaine de collecte pour 2 personnes).

Invitation inauguration

Les trois bacs : maturation, apport, broyat végétal

Les deux bacs d’apport, les bacs de maturation et les bacs de broyat (déchets verts, BRF, à ajouter comme structurant) ont commencé à recevoir des apports rapidement. Mais le nombre d’apporteurs est limité, les deux composteurs sont presque pleins deux mois après.

L’expérience montre que les déclarations de M. Vasquez devant la CSS de l’usine de méthanisation (1er juillet 2021) peuvent effectivement changer l’ancien faux paradigme, erroné, qui considérait le tri mécanique industriel comme la panacée avec obligation de mélanger à l’usine les biodéchets triés par ailleurs « pour améliorer la qualité du digestat issu du tri mécanique » (Tout BRS). Maintenant, le but est d’alimenter les stalles de compostage qui à l’usine de méthanisation traitent maintenant les biodéchets qui étaient autrefois mélangés. Le but est d’augmenter le tonnage de biodéchets jusqu’à mise en route d’un puis de deux méthaniseurs-digesteurs (capacité 16.000 tonnes/an chacun). C’est la nouvelle filière « Bio’Métyst ».

Il faut donc épuiser le potentiel des biodéchets des quartiers de Montpellier, notamment celui du quartier de Figuerolles, en installant des points de collecte équipés de conteneurs appropriés, les compostainers. L’exploitant de l’usine Amétyst faisait état d’une entrée en 2020 de 1.753 tonnes de biodéchets issus de la métropole sur 129.000 tonnes entrantes. Nous précisons que les biodéchets proviennent essentiellement des communes périphériques de Montpellier. Il faut modifier la collecte des biodéchets si on veut développer la filière Bio’Métyst. Nous basons notre analyse sur le fait que la production de compost issu du tri mécanique-méthanisation est de 33.197 tonnes en 2020. Ce compost est inutilisé, nécessite un raffinage pour être conforme à la norme NFU 44-051, une norme très laxiste. Il convient de changer de paradigme comme l’a déclaré implicitement ou explicitement M. François Vasquez dans ses diverses interventions déclarations que l’ODAM soutient.

3         La collecte des biodéchets par compostainers

Le compostage individuel ou collectif, en milieu urbain, pose un certain nombre de problèmes techniques. Quels sont les traitements possibles.

3.1        Les différents traitements possibles

  • Composteur individuel, où ?, pourquoi ?
  • Lombricomposteur individuel, où ?, pourquoi ?
  • Vermicomposteur individuel, où ?, pourquoi ?
  • Composteur de pied d’immeuble collectif, pourquoi ?
  • Composteur collectif de jardin partagé, pourquoi ?
  • Poules consommatrices de bio-déchets, où ?, pourquoi ?
  • etc.

 

Toutes les résidences collectives ne possèdent pas les emplacements nécessaires pour implanter un composteur de pied d’immeuble. Les appartements d’immeubles la place en balcons pour installer un composteur. Si l’emplacement peut être trouvé, il faut un accès pour alimenter en broyat de bois pour structurer. Il faut aussi un espace vert pour utiliser ce compost, sinon il faut l’évacuer. Car il ne suffit pas de produire du compost, il faut en avoir l’utilisation. Sinon, il faut confier le biodéchet à une installation collective métropolitaine du type Bio’Métyst.

3.2        Collecte individuelle en bioseau

Bioseau 2022

La destination du contenu du bioseau (2 kg/semaine pour deux personnes) peut être un conteneur spécialisé sur trottoir, le compostainer. Le compostainer permet une collecte hebdomadaire, sa capacité va de 100 l à 400 l. Il peut desservir un à plusieurs immeubles et être implanté près d’un groupe d’immeubles. La destination du contenu des compostainers est l’usine Amétyst qui devient « la première station de compostage de la métropole ce qui est un grand progrès » selon M. Vasquez (1/07/2022). Ce compostage ou la méthanisation-compostage va produire un compost dont nos terres agricoles ont un grand besoin. Le compost aère les sols, les structure et capte l’humidité. Il contribue à reconstituer le complexe argilo-humique des sols agricoles. C’est ce complexe qui contribue à la fertilité des sols.

3.3        Les points d’apport volontaire

Devant le succès du composteur collectif (point d’apport collectif), il conviendrait de multiplier d’autres types de points d’apport à défaut de disposer de petits espaces verts du type « Jardin du Père Bonnet » dotés d’une association responsable supervisant le fonctionnement du dispositif car il faut absolument une surveillance et un opérateur qui remue le bas de maturation.

Vue schématique compostainer

Trois conteneurs Schäfer à Lescherolles

Il existe un type de conteneur spécifique spécialement adapté à ce type de collecte : le compostainer Schäffer que nous avions recommandé il y a plus de 10 ans lors du lancement de l’usine et de sa ligne de traitement « orange ». L’objection faite à l’époque par les services de la prévention des déchets de MMM était « ça ne marche pas », sans aucune autre explication. Nous affirmons « oui, ça marche, nous l’avons vu ailleurs en France », à Lescherolles près de Coulommiers ! Le compostainer existe en différentes capacités, de 60 à 360 litres, à roues pour le déplacement et des conteneurs pour apports volontaires. Il existe même des bacs à puces pour identifier les apporteurs et peser les apports.

Ce dernier point est important pour permettre de basculement de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères, taxe contestable, injuste et contestée par une Redevance sur les déchets ménagers juste et équitable, appelée par les citoyens.

Conclusion

Il faut réduire par tous les moyens l’export coûteux des déchets de la Métropole vers des exutoires lointains (décharges, incinérateurs, etc.), fortement taxés, qui grèvent le budget de notre Métropole (11 M €uros supplémentaires) et mieux utiliser les coûteuses installations (Amétyst, 135 M€uros estimés en 2021). Nous posons en principe que supprimer le mélange des biodéchets avec le reste des déchets doit réduire cette part de budget qui serait redéployé vers des activités plus utiles à la collectivité.

L’économie circulaire est un concept qui touche tous les domaines de l’activité économique face à la raréfaction des ressources naturelles et à leur renchérissement. L’obligation faite aux producteurs et aux industriels de déchets de payer des taxes sur les activités polluantes (incinération, enfouissement en décharges, etc.) oblige ceux-ci à réduire le volume de déchets (économie linéaire) pour envisager le traitement de matières premières secondaires (économie circulaire) et mettre en ouvre les moyens d’atteindre l’objectif « zéro déchets zéro gaspillage ». C’est le nouveau paradigme de Montpellier-Métropole qui se traduit par les mots en « R », dont les « 3 R » de base :

  • Recycler(recycleries, etc.),
  • Réutiliser et/ou transformer,
  • Réparer (ateliers de réparations, etc.),
  • etc.

Le sujet est ouvert, au lecteur d’inventer d’autres mots qui iront dans le sens « R ». Etc. ouvre la liste des suggestions. À vous de compléter la liste pour prévenir la production de déchets et la réduire. Derrière ces mots s’ouvrent les perspectives de nouveaux emplois d’une nouvelle économie dans notre métropole.

Raymond GIMILIO

Docteur en sciences biologiques mention écologie (USTL 1971)
Président de l’ODAM
Secrétaire du Comité de quartier « Figuerolles-Autrement »
Délégué au comité de quartier Centre
Délégué au Comité de développement Montpellier-Métropole
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Ancien chargé d’études au Ministère de l’Environnement (1980-1987 et 1990-1996) détaché du CNRS