Rapports sur les inondations du Lez

Les rapports de M. Philippe Quévremont, Inspecteur général de l’Environnement

Sous deux titres et à quelques mois d’intervalle :

Résumé : ces rapports porten sur l’expertise du projet préparé par la communauté d’agglomération de Montpellier en vue de renforcer la protection contre les inondations de la ville de Lattes. Cette expertise s’est développée dans plusieurs directions : la détermination des aléas de référence, la protection de Lattes, les solutions alternatives, la protection des populations, la préservation des milieux naturels, la cohérence des actions envisagées à l’échelle du bassin, leurs relations avec le schéma d’aménagement et de gestion des eaux (SAGE), les plans de prévention des risques naturels (PPRN) et l’action des services de l’Etat. En conclusion, estimant la situation de Lattes très inquiétante au regard du risque d’inondation, le rapport recommande des mesures rigoureuses dans le domaine de la protection civile, la mise en oeuvre rapide du projet préparé par la communauté d’agglomération, le renforcement de la sécurité juridique par adaptation du SAGE et l’adoption « par anticipation » du PPR de Lattes.

EXPERTISE DES PROJETS D’ACTION DE PRÉVENTION DES INONDATIONS SUR LE BASSIN DU LEZ

Rapport du 4 juillet 2006.

Expertise des projets d’action de prévention des inondations sur le bassin du Lez

Rapport de novembre 2006.

nous l’utilisons

Á l’ODAM, Jacky Chanton s’y réfère très souvent. Ils émanent d’un Ingénieur général du génie rural, des eaux et forêts (IGGREF), membre de l’Inspection Générale de l’Environnement.

J’ai eu personnellement travaillé avec ce corps éminent quand, chargé d’études de haut-niveau et chef de la Mission des Systèmes d’information, j’ai eu à assurer la structuration de la future informatique du Ministère en 1983 sous la mandature de Mme Huguette Bouchardeau.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Licencié és-sciences de la Terre
Docteur en Sciences biologiques mention écologie
Délégué au Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole
Ancien chargé d’études de Haut-Niveau aux Ministères de l’environnement-écologie




Quand la mer monte …

Quand la mer monte … !

Roland de Godwarselde, un chti chanteur, n’imaginait pas que la mer monterait plus que de raison ! Oui, le phénomène des marées fait que la mer monte et descend, c’est connu ! Mais elle monte un peu plus et descend un peu moins à cause de la détérioration des climats. Oui, notre chanteur chti a honte quand elle monte ! Nous aussi et en plus nous sommes inquiets, car notre littoral méditerranéen est concerné ! C’est la très sérieuse revue de vulgarisation scientifique Sciences et Avenir (novembre 2021, n° 897, pp. 42 à 49).

La France est menacée par divers phénomènes climatiques :

  • littoral méditerranéen subissant des épisodes cévenols,
  • submersions marines connues sur le littoral atlantique et s’étendant au littoral méditerranéen,
  • etc.

toute une panoplie de désastres récurrents. La Caisse Centrale de Réassurance (CCR), nous citons :- « n’a pas répertorié une année sans catastrophes naturelle en France et dans les départements d’outre-mer. Ces événements hors-normes ont coûté 40,7 milliards d’euros à la collectivité [nationale] … Et la situation ne va pas s’arranger ! ». La montée des eaux va être plus visible, elle est lente et insidieuse. Les plans de prévention des risques d’inondations (PPRI) de Palavas, Lattes et Pérols sont éloquents : les zones menacées de submersion marine sont là, visibles, bien soulignées en rouge. Un media (France-3) parle même de Palavas-sous-les-Flots en 2040 (dans 19 ans), à propos des 15e assises économie de la Mer à Montpellier avec « Emmanuel Macron, Carole Delga et 3 ministres » (3 décembre 2019). La zone qui nous intéresse est celle où doit se situer le futur stade décidé en dépit du bon sens et de toute concertation sérieuse.

Impact local de la submersion marine

En parcourant avec Google Earth un transect qui va de la mer on part de zéro. L’altitude monte doucement, en suivant la D66. Nous partons de 2 m. On monte à 5 m à l’entrée de Pérols puis à 7 m à la hauteur de l’embranchement de la D28. On arrive à 8 m au carrefour de la D172, à gauche du domaine de Pailletrice. On repasse à 6m à la hauteur du centre commercial Carrefour (ex Montlaur). Si on se dirige vers l’entrée sud du centre, on est à 6m. On est passé du territoire de la commune de Pérols à celui de Lattes, la limite étant le D172, entre le centre commercial et le domaine viticole de Pailletrice.

Impact des inondations fluviales

Deux cours d’eau méditerranéens concernent la zone qui nous intéresse, le Lez et le Negue-Cats (un ruisseau insignifiant en temps normal). La survenance des épisodes cévenols provoque une montée des eaux marines poussées vers le nord qui rencontrent les eaux gonflées par les pluies des deux cours d’eau en furie. Les inondations du Negue-Cats ont envahi naguère le centre commercial. Nous en avons les photos de la dernière inondation où cet insignifiant filet d’eau (ruisseau) qui prend sa source au nord de l’A9 (domaine de la Planchude), drainant plus de 2.200 Ha, se gonfle en un torrent furieux (oued méditerranéen), alimenté par cinq ruisseaux affluents (branche 1 : 1.187 Ha).

Le PLU de Pérols

La Commune de Pérols a pris en compte dans son RAPPORT DE PRESENTATION MODIFICATION N°6 DU PLU (date ?) l’existence autour du domaine de Pailletrice d’une zone « agricole, un paysage champêtre et attrayant » qu’elle souhaiterait préserver de la menace de l’aménagement de la zone d’activités de l’aéroport voisin. A noter que Google Earth montre une altitude de 2m des pistes de l’aéroport et de 2 à 1 m des terres du domaine de Pailletrice ! Faudra-t-il équiper en hydravions et bâtir sur pilotis ?

Nos contributions ODAM et CIDES34

La menace de submersion de la frange côtière est appuyée par le site du BRGM et a même été évoquée dans une téléconférence du Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole (CODEV-3M) où a été évoquée la survenance d’une « inondation du Thôt et des pistes de l’aéroport », sans soulever la moindre objection des élus assistant à la séance.

Nous n’avons pas attendu le projet du stade MHSC « Louis Nicollin » de Montpellier pour dénoncer les risques des inondations combinés avec la submersion marine. Nos archives le prouvent. Jacky Chanton n’a cessé de dénoncer auprès des autorités préfectorales, métropolitaines et communales les risques d’inondations-submersion qui peuvent frapper la zone comprise entre Montpellier et la mer. Toute la zone du bassin du Lez et des cours-d’eau qui la parcourent doit être abordée avec la plus grande prudence quand il s’agit de l’aménagement.

Le lourd passif du changement climatique

Nous avons lu avec intérêt le rapport du BRGM Etat des connaissances sur les effets potentiels du changement climatique sur les aléas côtiers en Languedoc-Roussillon : Rapport final. BRGM 58 872-FR janvier 2011 (document public). À l’érosion des côtes marines s’ajoute une élévation du niveau moyen de la mer (niveau entre marées haute et basse). Les mesures des marégraphes donnent la tendance et une courbe permettant les extrapolations. En 2011, le BRGM écrivait (p. 67) : « Le GIEC prévoyait une augmentation des aléas côtiers à l’échelle globale en raison du changement climatique. » et « Au cous du 21ème siècle, une augmentation des aléas côtiers est prévue en Languedoc-Roussillon en raison du changement climatique [voir biblio] (Vinchon et al. 2009) ». Le BRGM indique en 2011 (p. 69) « une élévation entre 0 et 10 mm/an correspondant à 1 m d’élevation du niveau marin [moyen] de 1 m en 2100. A cette élévation, il convient d’ajouter la hauteur des vagues poussées par le vent « marin » lors des épisodes cévenols. Ce que cite le BRGM (p. 71) « niveau extrême de référence recommandé … 2,26 m en Languedoc-Roussillon … » avec « +2 m NGF pour la tempête centennale et 3 m dans les zones exposées aux effets des vagues. ». Il y a lieu d’être très inquiets ! Le cordon littoral sur lequel sont construits des villes (Palavas, Carnon, La Grande-Motte, le Grau du Roi, etc.) risque de faire les frais du recul du trait de côte !

La COP26 qui se tient en ce moment s’ouvre sous des auspices sombres « À l’échelle du monde, les émissions de gaz à effet de serre ne cessent d’augmenter » (site Ma Terre). La réduction des gaz à effet de serre (GES) n’est pas vraiment l’objectif de certains pays qui continuent à brûler des combustibles fossiles (charbon australien p.e.) pour produire de l’électricité. Le rationnement de l’énergie ne semble pas dans les préoccupations de certains « grands » ! Ni le reboisement ! La politique de l’autruche continue ici avec le secteur du bâtiment et des travaux publics, gros producteur de GES que les médias et les décideurs des collectivités évitent soigneusement de mentionner ou semblent ignorer. Selon le site Global Citizens « Il ne reste plus que neuf ans pour atténuer les pires conséquences de la crise du climat avant que la destruction ne soit irréversible. »

Construire un nouveau stade dans une zone potentiellement soumise aux submersions, est-ce bien raisonnable ?

Raymond GIMILIO
Licencié és-sciences de la Terre
Docteur en Sciences biologiques mention écologie
Délégué au Conseil de Développement de Montpellier-Méditerranée-Métropole
Ancien chargé d’études de Haut-Niveau aux Ministères de l’environnement-écologie

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Stade Nicollin : contribution Jacky Chanton

Ma participation à l’atelier « Environnement, cadre de vie et insertion urbaine » concernant le stade Louis Nicollin qui a eu lieu le jeudi 16 septembre 2021.

 Les réponses apportées à mes questionnements sur la démocratie participative et les impacts négatifs sur notre environnement de ce projet n’ont pas été satisfaisantes envers mes attentes (avec des réponses parfois erronées).

 AVIS DEFAVORABLE POUR LA REALISATION DU PROJET DE STADE DE FOOT SUR PEROLS

Ce n’est pas la création d’un nouveau stade qui est en cause, mais son lieu de réalisation qui n’est pas compatible avec le projet quel que soit son aménagement.

Officialisation du stade de foot Nicollin à Pérols, une restriction démocratique :

L’officialisation du STADE NICOLLIN au sud de Montpellier au sein de la ZAC Ode à la Mer, sur la commune de Pérols, semble déjà acquise pour les médias alors que la Commission nationale du débat public a débuté seulement le 30 Aout 2021 et qu’il n’y a pas eu d’enquête publique ?

BFM et RMC Sport du 4 01 2021 :

LE NOUVEAU STADE LOUIS-NICOLLIN VA ÊTRE CONSTRUIT À PÉROLS.

Le nouveau stade de Montpellier verra le jour à Pérols.

FR3 – Francetvinfo et sur les ondes de France Bleu Hérault du 4 01 2021 :

Le nouveau stade de football de Montpellier sera construit … à Pérols, à l’emplacement prévu initialement pour un centre commercial. Une annonce commune des présidents de la Métropole et du MHSC sur les ondes de France Bleu Hérault

Midi Libre du 4 01 2021 :

Football : découvrez où sera bâti le futur stade de football de Montpellier Hérault

Le maire de Montpellier Michaël Delafosse et le président du Montpellier Hérault SC Laurent Nicollin ont fait une déclaration commune ce lundi 4 janvier 2021.

C’était une idée de campagne du candidat Michaël Delafosse, c’est désormais une réalité pour le Maire et Président de la Métropole. Le futur stade de football où évolueront les joueurs du MHSC se situera donc en lieu et place d’Ode à la Mer, à Pérols.

Sommes-nous assurés du respect des procédures de démocraties participative prévues par la loi ou promues de manière volontaire par les pouvoirs publics ?

Aucune alternative n’est envisagée à ce jour parce que la fermeture du stade de la Mosson est déjà décidée par les acteurs locaux.

–   localisations alternatives, écartées par le Maître d’ouvrage : entre les deux autoroutes au sud de Montpellier, sur le site Odysseum.

N’est-ce pas une concertation qui s’annonce comme un simulacre de démocratie participative citoyenne ?

Pourquoi n’y a-t-il pas eu une étude environnementale préalable à cette décision (risque inondation ou ses conséquences, pollutions anthropiques pour le littoral Palavasien) suivi d’une enquête publique par Montpellier Métropole et dont on ne sait pas si elle aura lieu ?

Logiquement, le compte rendu de la CNDP (Commission Nationale du Débat Public), devrait être joint à l’enquête publique.

Compte tenu du positionnement géographique et des nuisances environnementales qui seraient engagées, est-ce que le projet urbain de 270 hectares supplémentaire au sein de la ZAC Ode à la Mer est-il encore acceptable aujourd’hui ? (Développement de nouvelles offres commerciales, de bureaux et création d’un quartier d’habitat mixte (entre 8 000 et 10 000 logements, soit environ 24 000 à 30 000 personnes supplémentaires…).

Notre littoral est l’interface entre la Terre et la Mer, il est très convoité. Le lobbying des entrepreneurs et promoteurs immobiliers ajouté aux ambitions des pouvoirs locaux, nous amènent devant des conflits d’usage qui risquent de devenir inextricables.

Il est nécessaire de prendre en compte tous les paramètres terrestres (urbanisation, gestion des déchets, assainissement des eaux, industries, agriculture, les effets du tourisme, impact environnement, infrastructures sur notre cadre de vie et notre santé …) ainsi qu’un espace « Tampon » nécessaire au regard des risques naturels et la protection des écosystèmes marins.

Aujourd’hui on ne peut plus ignorer les Impacts du changement climatique du littoral et du milieu marin.

Une densité de population sur les côtes actuellement 2,5 fois plus élevée que la moyenne nationale, avec une tendance d’évolution prévue à la hausse.

Avec l’élévation du niveau marin, nos zones côtières sont soumises à un phénomène d’érosion. D’ailleurs aucune région côtière française n’est épargnée par le phénomène de recul du trait de côte.

Les prévisions de la valeur de l’élévation du niveau marin pourraient s’avérer supérieure aux prévisions actuelles car la fonte du Groenland et de l’Antarctique serait sous-estimée.

L’artificialisation des sols est la conséquence directe de l’extension urbaine et de la construction de nouveaux habitats en périphérie des villes, elle est aujourd’hui l’une des premières causes du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité.

Ne serait-il pas impératif de tenir compte des recommandations suivantes :

 Rapport ADEME Septembre 2020.

« Le bassin méditerranéen est l’une des régions au monde les plus sensibles aux changements climatiques et globaux en cours, selon le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (5ème rapport d’évaluation). Acidification des mers, précipitations plus irrégulières, sécheresses accrues, salinisation des sols, érosion du littoral, sont autant d’aléas climatiques en cours ou à venir auxquels doivent faire face les différents acteurs de la société ».

Alexandre Brun est géographe et urbaniste, maître de conférences HDR à l’Université Paul Valéry Montpellier 3, membre permanent du LAGAM (Laboratoire de géographie et d’aménagement de Montpellier) et membre associé du groupe de recherche ARIAction… :

Il y a sur le littoral du Languedoc « une responsabilité historique de l’Etat de construire des centaines de milliers de logements, de ports, de commerces, d’infrastructures, d’équipements publics dans des zones qui se trouvaient être fragiles, basses et sableuses ».

Information du Préfet du Languedoc Roussillon : Le danger de la mer qui monte

« Il va falloir reculer de 500 mètres”, disait fin 2013 le préfet de région à l’époque, Pierre de Bousquet. Seule une démarche radicale pouvait à ses yeux sauver la région d’une catastrophe : « Ça coûtera moins cher de reculer. Une crue centennale, ce sont des milliards de ruines. On ne gagnera pas toujours contre la mer. Il vaut mieux quelques reculs stratégiques, aider à relocaliser les activités ».

Le Préfet de la région Occitanie à Mesdames et Messieurs les Préfets de département le 23 Octobre 2018 :

Notre région est la plus attractive de France. Un million d’habitants sont attendus d’ici 2040. En 10 ans, la tache urbaine a augmenté de 14,5%. Une surface de 730m2 en moyenne a été artificialisée pour chaque habitant supplémentaire en Occitanie. Un tel ratio est insoutenable à long terme au regard des prévisions démographiques.

Courrier du Préfet de Région Occitanie du 23 10 2018 (à l’attention des Préfets de département) :

« Notre Région est la plus attractive de France. Un million d’habitants sont attendus d’ici 2040. En 10 ans, la tache urbaine a augmenté de 14,5%. Une surface de 730m2 en moyenne a été artificialisée pour chaque habitant supplémentaire en Occitanie. Un tel ratio est insoutenable à long terme au regard des prévisions démographiques ».

Courrier du Préfet de l’Hérault du 16 10 2020 (à l’attention des Maires et Présidents des intercommunalités) :

« Nul n’ignore que notre département, situé entre contreforts des Cévennes et Méditerranée, est régulièrement frappé par des évènements climatiques majeurs autant qu’il est régulièrement en proie aux flammes en période estivale.

L’histoire nous a enseigné que des décisions d’urbanisme ont parfois conduit à l’installation de constructions dans des zones à risque alors que la culture du risque en France veut que nous n’exposions pas les personnes et les biens à ces risques majeurs… Les indemnisations versées par ce dispositif pour les inondations s’élèvent à 674 millions d’€ de 1982 à 2016, soit une moyenne de 31millions d’€ par an ».

Toujours plus de contraintes environnementales et de pollutions pour le sud de la Métropole :

 On constate la concentration des pollutions vers le sud de Montpellier Métropole et de la Commune de Lattes en particulier suite aux mauvaises prévisions et évaluations des besoins afin de répondre aux exigences de notre territoire. Il s’agit d’un manque de vision et une gestion non transparente par Montpellier / District / Agglomération / Métropole.

En plus des nuisances dues aux activités de l’aéroport de Fréjorgues, les territoires de Montpellier sud, Lattes, Pérols, Palavas sont positionnées entre ou à proximité :

  • des pollutions atmosphériques, liée aux rejets polluants des voitures ;
  • des nuisances sonores par les deux autoroutes et la ligne LVG au nord de Lattes ;
  • l’amplification du risque des inondation pour la ville de Lattes Centre qui est bâtie dans le delta du Lez/Lironde, soit dans le bassin récepteur et au cœur du secteur d’expansion des crues.

Malgré la consolidation des berges du Lez contre une rupture de digue et la dérivation d’une partie des eaux du Lez par le chenal de la Lironde, si l’on additionne : le développement intensif de l’urbanisation de Montpellier sud avenue de la mer vers Palavas, l’importance des surfaces bâties et des activités commerciales, auxquels s’ajoutent les ouvrages de la « LGV et doublement de AUTOROUTE A9 ») avec tous les obstacles et les surfaces imperméabilisées qu’ils entraînent, les risques environnementaux demeurent très importants (débordement de cours d’eau, les ruissellements, l’élévation de la nappe phréatique, la concomitance d’une crue du Lez en amont avec l’élévation du niveau marin en aval).

Rapport Philippe QUEVREMONT de Juillet 2006 : « L’habitat existant doit être adapté au niveau élevé des risques ».

Ce projet réalisé (la mise en place d’un déversoir de sécurité, des merlons le long du chenal de crue et le renforcement des digues existantes), la ville de Lattes ne sera encore protégée que jusqu’à des événements naturels d’occurrence moyenne, inférieurs à la crue centennale (crue centennale estimée à 900 m3/s au droit du pont de l’A9). L’objectif à moyen terme doit être d’atteindre cette protection minimale »

RAPPORT DE SYNTHESE DE LA CONFERENCE SCIENTIFIQUE de L’IGE (2007) : Avis de la conférence scientifique sur l’estimation du débit centennal du Lez à Montpellier sur les trois points soumis par l’IGE (Inspection Générale de l’Environnement) de Septembre 2007 afin de confirmer l’étude de Philippe QUEVREMONT, elle conclue :

« Les experts s’accordent à dire qu’il n’est pas possible, dans l’état actuel des connaissances du bassin à partir des études disponibles, de fournir des éléments scientifiques fiables et suffisants pour quantifier le risque de concomitance entre les deux pointes de crues (non prise en compte de la concomitance des apports du Verdanson) ».

Dans ces conditions, la conférence n’est pas conclusive sur le débit aval du Lez à l’A9

A noter l’absence d’une étude globale du bassin du Lez de sa source à son exutoire en mer et des étangs Palavasiens sur les inondations avec la concomitance d’une crue du Lez en amont avec une élévation du niveau marin et des étangs en aval.

Je considère, comme une imposture de dire que Lattes Centre est totalement protégée pour une crue du Lez à 1 200m3, voire 1 500m3 comme annoncé. Avec les constructions en amont et au sud de Montpellier, l’ensemble des surfaces déjà bâties de Port Marianne, celles en cours et à venir, ce sont des centaines d’hectares qui ont été artificialisés, ceux-ci augmentent le ruissellement et deviennent partiellement des accélérateurs de crues ;

  • des pollutions émises par l’ancienne décharge de déchets du Thôt (les pollutions du sol, du sous-sol, de l’air sont toujours présentes). A noter l’absence de suivi de site et une participation citoyenne oubliée malgré une demande au Préfet de l’Hérault et plusieurs relances par dix associations environnementales (en attente d’une réponse de la Direction régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement-Unité Départementale de l’Hérault) ;
  • -Le mauvais fonctionnement de la station d’épuration Maera malgré son coût extrêmement important engagé pour sa réalisation avec son émissaire situé à 11 km en mer et à 20 km à partir de la station, n’a jamais répondu aux objectifs fixés par l’Agglomération. Elle pollue en permanence la mer et le Lez après de fortes pluies et rejette des odeurs pestilentielles de sulfure d’hydrogène (H2S). Elle n’a jamais été réactualisée en fonction des besoins et Montpellier Métropole a fait connecter des villes « même hors Métropole » alors qu’elle avait la connaissance que la station MAERA n’était pas en capacité à répondre aux besoins dans des conditions acceptables. Comme un malheur n’arrive jamais seul, il est prévu une extension de cette station malgré l’opposition d’une très large majorité d’habitants de LATTES et de nombreuses associations environnementales ;
  • L’usine de Tri Mécanique Méthanisation Amétyst (odeurs, mouches…), située à Garosud, à quelques centaines de mètres de la commune de Lattes. Elle avait fait l’objet de très nombreuses critiques par les riverains, les associations environnementales qui avaient alerté les collectivités locales sur les problématiques à venir de cette usine de Tri Mécano Biologique lors de l’enquête publique. Des milliers de signatures citoyennes avaient été émises avec des avis défavorables à sa réalisation.

Quelques mois et années après sa mise en service, plusieurs rapports de la Cour Régionale des Comptes sont accablants sur le traitement des déchets de l’usine de méthanisation « AMETYST » et de sa gestion par l’Agglomération/Métropole de Montpellier.

Constat final

On peut légitiment se poser la question sur le bienfondé du CNDP puisqu’elle n’a qu’un rôle organisationnel et d’arbritre du bon déroulement des débats entre le Maitre d’œuvre et les populations alors que toutes les recommandations citoyennes n’ont aucun impact sur la réalisation ou non de ce projet.

Un des objectifs de la décentralisation de 1981 était de rapprocher les élus (des gouvernances) avec les citoyens et c’est l’inverse qui s’est produit. Son millefeuille administratif nous coûte plus qu’il nous rapporte, elle permet une dilution des responsabilités et une superposition nuisible des sphères de décision avec l’empilage des administrations.

 Après chaque catastrophe, on s’interroge sur les responsabilités des décideurs :

Les catastrophes naturelles, dont les intempéries et inondations représenteraient 16% des coûts des assurances. Si la politique de prévention continue avec la même indifférence aux dangers, le changement climatique pourrait devenir le premier poste de dépenses des assurances et passer à 30% ou 35%, voire davantage. Depuis la fin des années 80, le coût annuel des catastrophes climatiques a triplé en France. Et l’accélération du changement climatique pourrait entraîner une multiplication par cinq de cette facture dans certains départements.

MORALITE :

ON NE NOUS CACHE PLUS QUE L’ON VA NOUS IMPOSER LE STADE NICOLLIN A PEROLS

L’adaptation au changement climatique doit être une réalité pour l’aménagement de notre territoire.

Les impacts du réchauffement climatique sont insuffisamment pris en compte par l’Etat et les territoires. Les Collectivités Locales doivent mieux se préparer aux désastres qui se multiplient. « Les deux-tiers de la population française sont déjà fortement ou très fortement exposés aux risques climatiques qui nous soumet à des épisodes pluvieux ou de sécheresses qui deviennent progressivement plus intenses et plus fréquents ».

Cette responsabilité citoyenne est sous la gouvernance de l’Etat et des collectivités locales.

Si l’intensité des inondations est imprévisible, leurs dégâts engagent la responsabilité des hommes.

Jacky Chanton
10, rue des Vignes
34970 Lattes
Secrétaire du CIDES-34 (Collectif de 8 associations environnementales indépendantes)
Tél : 06 52 69 84 30

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Base bibliographique climat

Histoire du climat est un ouvrage écrit par M. Pascal Acot et ayant fait l’objet de plusieurs publications (2003, 2004 et 2009).

Pascal Acot est un historien des sciences français né en 1942. Il est entré au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) en 1976, après des études autodidactiques de philosophie (1967-1972). Sa thèse de doctorat d’État, qui portait sur l’histoire de l’écologie scientifique, a été effectuée sous la direction du professeur François Dagognet (1924-2015) et soutenue en 1986. La carrière de P. Acot s’est déroulée à l’Institut d’histoire des sciences de l’Université Paris 1, devenu Institut d’histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST-Université de Paris 1, CNRS, École normale supérieure). Comme l’indique la bibliographie de Pascal Acot, ses recherches ont porté sur trois thèmes principaux : l’histoire des sciences environnementales, l’interaction des facteurs biologiques et sociaux dans l’origine de l’Homme et, depuis 2003, l’histoire du climat et de la climatologie. P. Acot est chargé de recherches honoraire, retraité depuis septembre 2005. Son ouvrage Cimat : un débat dévoyé lui a valu une violente attaque, il dérangerait ?

M. Acot a eu deux livres préfacés par deux de mes professeurs et par un chercheur dont j’ai suivi les travaux lorsque j’exerçais mes fonction de chargé d’études de haut-niveau au Ministère de l’Environnement. Nous appartenons certainement à la catégorie des emmerdeurs crains par l’administration car nous manquons de diplomatie.

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Montpellier, premier centre de recherches en Ecologie de France

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Montpellier, premier centre de recherches en Écologie de France.

En faisant de recherches sur Google sur un ami décédé et dont les obsèques ont été célébrées vendredi 10 à Montpellier (Grammont), je suis tombé sur un article vantant le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive (UMR 5175 CNRS, Montpellier). Cet ami et collègue éminent était Jacques Lepart. Ingénieur de recherches, il a été Directeur adjoint du Centre où il avait été recruté en 1970. J’ai été doctorant dans ce Centre, j’y ai soutenu ma Thèse de Sciences Biologiques mention Ecologie en juin 1971. Nous nous sommes croisés. Je suis parti en 1972 au Sénégal et nous nous sommes croisés mais j’ai gardé de lui le souvenir d’un ingénieur enthousiaste, un écologue passionné et compétent. Il est dommage qu’il n’ai pas été promu Chercheur. Nous devions nous revoir alors qu’il était déjà atteint du mal qui allait l’emporter. Je suis tombé malade à mon tour mais pas du même mal, le mien était curable et j’en suis sorti guéri. Le confinement est arrivé. Son mal s’est aggravé et j’a appris son décès le 4 juillet 2020. Il était né en 1947.

Ce chercheur est l’auteur d’un nombre impressionnant de publications. Il était aussi président du conservatoire d’espaces naturels du Languedoc-Roussillon (CNEL-R). C’est aussi un artiste peintre.

Les origines

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Dans les années 1960 s’ouvre à Montpellier, route de Mende, un futur campus de recherches scientifiques, le Centre d’Etudes Phytosociologiques et Ecologiques « Louis Emberger » du CNRS (CEPE). Il devient Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CEFE) en 1988.  Le projet du CEFE vise à comprendre la dynamique, le fonctionnement et l’évolution du vivant, « de la bactérie à l’éléphant », et « du génome à la planète ».

Dans la notice nécrologique de Jacques Lepart, il est écrit « Dans ce cadre, il a mis l’accent dans ses recherches sur la dynamique complexe des paysages et des écosystèmes, dans laquelle les activités humaines jouent un rôle souvent décisif ».

Les relations avec l’environnement territorial

Le CEFE se situe dans un environnement territorial (local) riche en activités humaines où l’influence politique politicienne a agi de manière folle dans les terres issues de la déprise agricole, au nord de Montpellier (vs Georges Frèche et consorts). La doctrine des scientifiques de ne pas se « salir les mains en politique » s’est appliquée avec toute sa rigueur. Les chercheurs sont restés enfermés dans leur tout d’ivoire. Nous connaissons quelques exceptions. L’ODAM a eu un certain temps un de ces éminents chercheurs parmi ses membres. Sa propriété au nord de Montpellier a été menacée par les programmes d’urbanisation forcée de densification urbaine (zone de Malbosc).

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Ancien chef de la Mission des Systèmes d’information du SRETIE du Ministère de l’Environnement
Ancien chargé de Mission auprés du Directeur de la Nature et des Paysages du Mnistère




Écologie à Montpellier il y a 51 ans

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Info

Il y a 51 ans mais d’actualité !

En septembre 1967, il y avait un enseignement d’écologie déguisé en Diplôme d’études approfondies de Biologie végétale, à l’Université Montpellier II. Cette université devait  devenir Université des Sciences et Techniques du Languedoc (USTL). Officiellement, l’Écologie n’existait pas. On parlait alors de phytosociologie, de biogéographie des plantes. Montpellier avait une longue tradition de botanistes avec sa Faculté de médecine et de pharmacie qui remontait au Moyen-Age avec son jardin botanique (actuellement encore sur pied).

J’arrive là en septembre 1967, boursier de l’enseignement supérieur, nanti d’un diplôme d’études supérieures de botanique pour suivre les cours du DEA. Je dois cette bourse à mon maître, Charles SAUVAGE que j’ai connu au Maroc en 1965 alors que je préparais mon certificat de licence de Botanique à la Faculté des Sciences de Rabat. Il deviendra mon Maître. Il avait quitté Rabat pour Montpellier en 1964 pour être Maître de conférences auprès de la chaire de Botanique tenue par le Professeur Louis EMBERGER. Je m’inscrirais à l’Université comme étudiant.

J’ai retrouvé dans une valise abandonnée une partie de mes cours et je ne résiste pas au plaisir de publier la page de mon classeur ci-dessous.


Cours de DEA de Biologie végétale

option Ecologie

  • Phytosociologie théorique ………………….. : M. Gounot
  • Climatologie spécialisée………………………  : M. Sauvage
  • Phtosociologie théorique et
    expérimentale ………………………………….. : M. Godron
  • Notions fondamentales de
    Phytosociologie ………………………………… : M. Enberger
  • Notions de statistiques………………………. : M. Escouffier
  • Pédologie générale…………………………. … : M. Lossaint
  • Milieux halomorphes…………………………. : M. Corre
  • Cartographie de la végétation…………….. : M. Long
  • Ecologie médicale…………………………….. : M. Rioux (cours annulé)
  • Fonctionnement des écosystèmes……… : M. Eckardt
  • Microclimatologie …………………………… : M. Godard
  • Génétique appliquée………………………… : M. Valdeyron
  • C4 écologie……………………………………… : M. Sauvage

J’ai été placé en stage pratique auprès de M. Daget, IR CNRS au Centre d’Etudes Phytosociologiques et Ecologiques du CNRS (CEPE-CNRS). J’y préparerais un mémoire de DEA qui sera soutenue en juin 1968. Le sujet était « Application d’une méthode statistique de caractérisation du climat du versant est du Massif Central ». C’était l’ébauche d’une thése que j’aborderais en septembre 1968 sur les relations végétation-climat de la Cévenne Ardéchoise.


J’ai perdu tous mes cours généreusement prêtés à un condisciple colombien qui ne me les a pas rendus avant son départ vers son pays. J’ai conservé dans son classeur le cours de Louis Emberger (daté du 27/11/1967). Il mentionnait que le professeur nous recevrait dans son laboratoire tous les mardis vers 17h. Nous étions cinq étudiants.

Bonne nouvelle, le cours de statistiques de M. Escouffier (il était dans un classeur séparé, je l’ai retrouvé).


Le CEPE-CNRS a évolué. Actuellement, c’est le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Expérimentale, centre inter-organismes (CNRS, INRA, Universités, …). Je me rappelle une anecdote en 1980 à la Mission des Etudes et de la Recherche du ministère de l’environnement d’alors où des gens malintentionnés (qui veut tuer son chien …) affirmaient que la recherche en écologie était inexistante en France. J’ai bondi sous ce que je considérais comme une insulte à mes maîtres !

A l’époque, j’étais chargé de recenser les formations de recherche en environnement-écologie en France ! J’ai eu de quoi répondre ! A côté des pôles historiques et traditionnels de Toulouse (Prof. Gaussen) et de Montpellier (Prof. Emberger) se sont mis en place les centres de Paris (Muséum d’Hisoire Naturelle, …), de Strasbourg, de Rennes, … La recherche en écologie terrestre et marine était en route.  La liste est longue !

A Montpellier, j’ai retrouvé mes aînés (Société d’Horticulture et d’Histoire Naturelle de l’Hérault -SHHNH).

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques option écologie (Montpellier 1971)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Ancien chargé de mission au Ministère de l’environnement (1980-1996)
Chevalier du mérite agricole (Le Porreau)




Biodiversité en danger

La biodiversité mondiale est en danger, ce sont les scientifiques qui l’affirment. Montpellier possède un centre de recherches unique, le Centre d’Ecologie Fonctionnelle et Evolutive.  Ce centre est l’héritier du Centre d’Ecologie et Phytosociologie “Louis Emberger” (j’y ai été doctorant de 1968 à 1971) , sommet de la recherche écologique française reconnu internationalement. Deux de ses chercheurs, Edouard Le Floch (aujourd’hui retraité) et James Aronson, ont publié un livre Les arbres des déserts. Enjeux et Promesses (Actes Sud, 2013) dont je recommande la lecture à qui veut comprendre comment fonctionnent les écosystèmes et quel est l’enjeu des perturbations climatiques qui font que les déserts avancent. Pour preuve, la dénonciation par la presse (enfin ! ce jour 9 juillet 2021) de l’énorme sécheresse qui frappe Madagascar et provoque une famine passée sous les radars de nos médias.

Je cite Le Floch et Aronson (2013 p. 15) :

« De nos jours, le sort d’un tiers de l’humanité -et de presque tous les écosystèmes des déserts et de leurs marges- est globalement misérable. »

Ces dégats, résultats de nos politiques de développement, notamment d’exploitation des ressource naturelles et de la production de déchets, sont estimés réparables par nos écologues (chapitre X, pp. 279 à 299) qui disent en préambule (p. 278) :

« Les conséquences des mésusages des ressources et des espaces sont maintenant plus que perceptibles, et il est urgent d’y répondre par des efforts importants, qui concernent en priorité la conservation des écosystèmes et de la biodiversité, mais également la gestion raisonnée et durable des ressources renouvelables et non renouvelables. ».

Pensons y, le mésusage (mauvais usage) génénére des déchets, nos déchets. Il en résulte une catastrophe climatique majeure !




Un enjeu oublié de la campagne électorale des Régionales

La campagne électorale des élections régionales a totalement oublié (zappé) un enjeu important lié à la protection de l’environnement et au développement économique : le traitement des déchets et la relation avec la protection de nos ressources environnementales essentiellse. A Montpellier, nous sommes particulièrement sensibilisés à ce problème qui a mobilisé les associations depuis quarante années. Tout particulièrement, les dernières années ont vu ce problème prendre un caractère aigu avec une pseudo-usine de traitement de pseudo-déchets ultimes qualifiée d’«unite de méthanisation » !. Cette usine qui trie mécaniquement des déchets non-triès (120.000 tonnes/an) produit 110.000 tonnes de refus ou de mauvais compost qui vont finir dans une décharge aujourd’hui fermée (Castries). Les déchets sont exportés à grand frais ailleurs ! Elle alimente aussi un (ou plusieurs) incinérateur(s) ? plus ou moins proches.
Le plan régional de prévention et de réduction des déchets, son élaboration, sa mise en oeuvre et sa révision SONT UNE COMPÉTENCE DE LA RÉGION et de sa gouvernance. Qui en a parlé dans les rares débats qui ont eu lieu (ou pas lieu) ? Quel est le candidat tête de liste qui évoque même succintement ce probléme pourtant essentiel sur le plan économique comme environnemental ? Je n’ai rien trouvé dans les 7 programmes des 7 têtes de listes ! Le dérèglement climatique est mentionné dans le programme de « L’Occitanie Naturellement : rassemblement des écologistes » conduit par Antoine Maurice ! Il a manqué une belle occasion d’illustrer son ignorance ! Oui, il faut changer de cap, mais quel cap prendre ?
L’Écologie n’est pas une idéologie politique propriété d’un parti et de partisans ignorants. C’est une des sciences qui concourt à la connaissance,  à la compréhension et à la protection de l’Environnement. Alors, pour qui voter si on a la fibre écologique ?
L’ODAM depuis 15 ans se bat pour la défense de l’environnement, pour le recyclage des déchets, la préservation de l’air, des ressources en eau douce, la défense du littoral méditerranéen impactés par des usines de traitement des eaux usées indignes d’un pays civilisé. Tout cela semble avoir disparu du débat régional.
Il existe au sud de Montpellier une colline artificielle, résultat de 40 années d’incurie dans le traitement des déchets, incurie qui ne cesse pas assez vite à notre goût et qui pollue en bordure de zones protégées : j’ai nommé le site du Thôt !
Quel avenir demain ?

Raymond GIMILIO
Docteur en Sciences biologiques mention Écologie (1971, USTL)
Président de l’ODAM




Réponse à l’association ASPRI

L’insatisfaction de l’ASPRI est justifiée car l’extension de MAERA est un choix exclusif de 3M [Montpellier-Méditerrannée-Métropole, NDW].

Le dénouement qui répondait au plus près de l’intérêt général passait par la réactualisation et/ou modernisation de MAERA afin de corriger les problématiques et non d’attendre et d’aggraver la situation en permettant des connexions à de plus en plus de villes.

Enfin, permettre la construction d’une station au Nord-Est de Montpellier afin de limiter le pluvial en aval et de profiter de la réutilisation des eaux usées traitées, recyclées et répondre à l’économie circulaire (par un projet Gagnant/Gagnant).

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) :

L’extension/Réactualisation/Modernisation prévue de Maera par 3M ne règlera pas tous les problèmes en aval, au mieux elle les améliorera (mais pour combien de temps ?).

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement :

Les problèmes étaient présents et recensés 9 mois après son inauguration et au lieu d’apporter des actualisations ou modernisations afin de moins polluer en particulier par temps de pluie, il a été connecté de plus en plus de villes… Les problématiques viennent essentiellement de la gestion du pluvial à l’arrivée de la STEP (réseau unitaire et le pluvial, capacité des bassins d’orage insuffisants et de leurs utilisations qui sont contestables).

Depuis la mise en service de la rénovation de la station d’épuration de la Céreirède, celle-ci n’a jamais répondu aux objectifs qui nous avaient été diffusés et affirmés par l’Agglomération. En dehors du prix, on est très loin de « MAERA la Rolls-Royce des stations d’épuration » qui nous avait été annoncée.

Des associations et citoyens ont dénoncé les problématiques de cette station (CAPNUBAM avec les associations adhérentes, l’ODAM…). La capacité épuratoire de la station est nettement sous-évaluée par rapport aux annonces des performances par l’Agglomération de Montpellier.

Les élus en charge de l’Assainissement ne nous ont jamais écouté ou demandé de nous rencontrer malgré une absence d’anticipation et de prévision des besoins suite aux nombreux dysfonctionnements de cette station.

Ses mêmes élus, non seulement n’ont pas fait apporter les réactualisations et modernisations nécessaires à la station pour une meilleure prise en charge des eaux usées et du pluvial mais ils ont fait connecter des villes (même hors Métropole) alors qu’ils avaient la connaissance que MAERA n’était pas en mesure de traiter correctement les eaux usées (en continuant à apporter des pollutions en mer et dans le Lez après de fortes pluies). Pour une entreprise du privée, on appelle cela une « faute professionnelle ».

Au lieu de soulager les apports des eaux usées et du pluvial sur une STEP construite en zone inondable (sauf si une étude récente nous prouve le contraire) et de prévoir une station performante d’environ 50 000EH au nord-est de Montpellier afin de traiter les eaux usées des villes de proximité (Castries, Teyran…), là où le besoin existe et répondre à l’intérêt général or, c’est le contraire qui a été décidé.

Aucune écoute suite à l’avis défavorable à l’extension de Maera par une très large majorité des associations et citoyens présents lors de la concertation demandée par les associations environnementales à l’Hôtel de la Métropole du 28 Mars 2018.

Si toutefois, elle se réalise, ce sera une extension imposée en non acceptée par la majorité des associations et citoyens. Une extension qui ne supprimera pas les dysfonctionnements mais les réduira temporairement et le cout de la maintenance de Maera et des réseaux seront de plus en plus onéreux. Par ailleurs, on ne maitrise pas rapidement les problématiques éventuelles de l’émissaire en mer ni de sa maintenance et les risques de pollutions sont importants.

Le sud de Montpellier et Lattes en particulier, n’a pas vocation à être la « poubelle » de la Métropole (et par voie de conséquence, Pérols et Palavas) : « décharge du Thôt, Maera, Ametyst, doublement autoroute A9, la ligne LGV, l’importance des surfaces bâties de Montpellier sud vers la mer, le risque inondation, qualité de l’air ».

L’oligarchie décisionnelle de la Métropole ne doit pas prévaloir sur notre environnement, notre santé et l’intérêt général.

Réactualisation, modernisation de MAERA = OUI  –  Extension = NON

Lattes le 6 Avril 2021

Jacky Chanton




Lettre ouverte de l’ASPRI au Président de la Métropole concernant MAERA

Nous recevons une copie de la lettre de l’ASPRI que nous publions ci-dessous.


LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA METROPOLE  A PROPOS DE MAERA

                                                                 Palavas le  27 mars 2021

   Monsieur le Président,

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) crée  à l’aval une situation insupportable. Nous choisissons contre notre gré cette manière particulière de vous écrire, car nous souhaitons lever la chape de plomb qui occulte cette situation.

En août 2019 la baignade a été interdite  2 jours à Palavas et depuis, les Compagnons de Maguelone, organisme social, ne peuvent plus commercialiser  les coquillages de l’étang du Prévost. Et depuis 5 ans le limon s’accumule en grande quantité  à la sortie de l’émissaire en mer.

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement. C’est prévisible et reconnu en décalé  puisque la modernisation a été décidée avec retard. Sans aucune assurance que cela se fasse, rien n’est prévu avant 2027.

QUE SE PASSE-T-IL EN ATTENDANT ?

  • En temps normal, tant bien que mal, la station traite (insuffisamment) les eaux usées de la Métropole et au-delà. Ces eaux sont amenées en mer à 11 km  de la côte   et les nuisances ne sont connues que des pêcheurs, plongeurs  et plaisanciers, ce qui ne les empêche pas d’exister.
  • Le moindre orage détruit ce semblant d’équilibre. Un système appelé by-pass déverse dans le Lez les eaux brutes que la station ne peut traiter. Contrairement à l’opinion commune , ce sont les orages petits et moyens qui sont le plus dangereux. L’arrivée d’eau étant médiocre la dilution est faible, les égouts se déversent dans notre secteur.  Les grosses crues dilue et chassent l’eau vers la mer, ce qui les rend moins dangereuses sur ce point.
  • Les conséquences sont hélas prévisibles, dans une zone ou la mer les étangs et le canal communiquent.

L’ASPRI PENSE QU’EN ATTENDANT DES SOLUTIONS IMPARFAITES EXISTENT QUI EMPECHERAIENT  L’AGGRAVATION.

  • Des bassins d’orage plus nombreux ( hélas sous dimensionnés) ne sont prévus  qu’ en 2027)  diminueraient l’utilisation du bi-pass en stockant provisoirement les eaux usées non traitées.
  • Il est possible d’installer en aval sur le Lez  deux barrages  filtrants de type MES (matières en suspension)   posés en quinconce pour ne pas bloquer la navigation, nettoyés par un robot méduse ou un procédé plus traditionnel.
  • Des martellières devraient être placées sur les communications de l’étang du Prêvost, isolant ce dernier lors des petites crues.
  • Les épaves qui freinent le débit du Lez devraient être enlevées, sources d’embâcles dangereux.
  • Sous le contrôle de l’Etat des analyses chimiques, organiques et bactériologiques non confidentielles devraient être effectuées lors des épisodes pluvieux.
  • Un contrôle automatique en continu des rejets autour de l’émissaire  en mer devrait être mis en place. Les analyses trimestrielles actuelles sont très insuffisantes. Par exemple elles  ne font pas état d’une accumulation anormale de limons, alors que pêcheurs, plongeurs et plaisanciers le constatent depuis plusieurs années.

Fidèle à ses habitudes, l’ASPRI  ne se contente pas de déplorer et propose des solutions. Espérant une réponse et un débat public puisque tout se discute y compris nos propositions, nous vous adressons l’assurance de nos sentiments dévoués.

Le président

 Jean-Pierre Molle