Conséquences de l’ignorance de l’écologie animale

Virus et écologie

Introduction

Il est une forme de vie minuscule, le virus, un paquet de protéines contenant au moins 1 ARN. Sur 5.000 virus connu dans l’espèce humaine, au moins 129 sont pathogène, c.a.d. provoquent des maladies dans l’espèce humaine. Les animaux, particulièrement sauvages hébergent des virus, l’évolution a fait ces animaux sont des porteurs sains. L’espèce humaine n’en est pas affectée tant que le contact avec ces animaux est rare. Il arrive que les virus des animaux, selon un mécanisme encore mal connu, puissent infecter un être humain. On parle de zoonose.  La transmission peut aussi se faire de l’homme vers l’animal. Depuis plusieurs années, des maladies émergentes semblent prendre naissance dans différentes régions du globe. La dernière en date est apparue dans une ville chinoise, Wuhan (province de Hubei), une capitale tentaculaire, disposant d’un combinat sidérurgique et de plusieurs industries qui en font un centre industriel en liaison avec plusieurs centres européens, notamment avec la Toscane (Italie). C\’est un centre de la puissance industrielle et scientifique de la Chine continentale. La cooopération avec la France est florissante, Wuhan dispose d’un laboratoire de recherches sur les virus de niveau P4.

La ville de Wuhan, dans son district de Jianghan, renferme un célèbre marché aux fruits de mer dit de Huanan. Ce marché a été identifié comme le théâtre ou a débuté une zoonose, une épidémie de pneumonie identifiée à la fin de décembre 2019 comme étant dûe à un virus immatriculé SARS-CoV-2 confirmée en laboratoire le 2 janvier 2020 et donnant la maladie à coronavirus 2019. La question qui se pose à nous occidentaux, d’où sort ce virus ? D’après un spécialiste de gestion des crises et ciminologue, Alain Bauer, « Le premier cas est apparu à Wuhan le 17 novembre dernier ». Il y aurait eu rétention d’information ? Nous n’aurions pas su analyser la crise ? Alain Bauer insiste « Cette affaire illustre un double défaut. Celui de laisser Bercy et ses comptables gérer le pays, asphyxier nos systèmes de santé et de police et tenter de tuer notre appareil militaire. ».

Un de nos collègues défenseur des citoyens et des contribuables a écrit sur ce sujet comme étant une vengeance des animaux. Á l’ODAM, nous ne faisons pas d’antrhropomorphisme en prêtant un sentiment quelconque collectif à un écosystème.

1 – L’écosystème Wuhan-Ubei

La ville de Wuhan et sa province sont un écosystème très artificialisé caractérisé par une grande concentration humaine, un habitat vertical (tours et gratte-ciels : 130) et une industrie lourde (combinat acièries, usines diverses, …). La ville et ses districts s’étend sur la plaine alluviale du Yangzi et de son affluent la rivière Han. Les crues de ces cours d’eau sont catastrophiques malgré le barrage des Trois Gorges. La population est de 11 millions pour la commune intr-muros et de 8,3 millions pour la périphérie (extra-muros).

La ville comprend un important marché aux« fruits de mer » et autres animaux. Ce marché est célèbre (un marché humide où sont vendus des animaux vivants).

1.1 – Maladies émergentes

1.1.1 SARS-CoV

En 2003, une épidémie de SARS avait déjà été attribuée (voir article OMS-WHO in english only). Selon cet article (nous traduisons et citons) :

« nous pensons que le SARS-CoV est un virus animal provenant  d\’un animal réservoir encore incertain, peut-être les chauve-souris, qui s\’attaque aux autres animaux (civettes, chats) et qui infecté en premier les humains dans la province de Guandong du sud de la Chine en 2002. ».

26 pays ont été touchés avec plus de 8.000 cas en 2003. Il y a eu évaluation du SARSCoV-1 en 2007.

1.1.2 SARS-CoV-2

La maladie émergente à SARS-CoV-2 ou Covid-19 a été signalée à Wuhan à la fin de décembre 2019 sous forme d\’une pneumonie confirmée le 2 janvier 2020 comme causée par le SARS-CoV-2. C’est une nouvelle souche de CoV.  Les provinces de Hubei et de Guandong sont à l’est de la Chine. Le Covid-19 est très semblable dans ses symptômes au premier CoV mais il a eu des conséquences plus redoutables : il a envahi le monde entier et cause des ravages planétaires.

1.2 – Apparition et transmission du SARS-CoV-2

La virus est apparu chez des commerçants du marché de Wuhan. Nous ne voulons pas ici juger des moeurs culinaires du peuple chinois mais la consommation d’animaux sauvages préalablement détenus vivants dans un marché et préparés sur place en vue de leur consommation « est une véritable bombe à retardement ».

1.2.1 Apparition

Le contact professionnel entre les animaux encagés, l’abattage in-situ, sont des facteurs qui ont favorisé le passage d’un virus animal vers l’espèce humaine. Mais à partir de là, il y a eu propagation. Localement, le malade qui a développé une affection respiratoire crache (mauvaise habitude chinoise), éternue, nébulise les virions du virus.

1.2.2 Transmission locale

D\’individu à individu au sein d’un marché, de motard cracheur à passants piétons, le virus contamine. Les transports en communs font voyager les malades infectés dans la ville et la province. La maladie met deux semaines à se déclarer dans toute sa virulence. En 14 jours, le malade qui s\’ignore a le temps de se déplacer et de voyager dans le pays.

1.2.3 Dissémination mondiale

La dissémination mondiale se fait par la voie aérienne. Les malades porteurs non-symptomatiques prennent l’avion vers l’Europe mais aussi vers les pays voisins. Le virus est ainsi capable de franchir plusieurs milliers de kilomètres. Il a atterri en France et en Suisse, de Suisse en auto vers l’Italie. Il est venu avec des piétons aérotransportés, ce qui peut faire dire « à pied par la Chine ».

1.3 La pandémie

La pandémie est le stade atteint lorsque la maladie atteint et dépasse la barre de 100 pays atteints, selon l’OMS. Dans le cas du virus parti de Wuhan, la maladie ou Covid-19 a atteint 110.000 morts au 11 mars 2020. « Quand les bornes sont dépassées, il n’y a plus de limites » (boutade d’Alphonse Allais ) !

2 – L’écosystème planétaire

L\’écosystème planétaire est l’ensemble des pays reliés entre eux par des échanges de toutes sortes (populations, énergie, …). L’intervention de l\’espèce humaine (Homo sapiens sapiens) a fait que les barrières géologiques ne sont plus des frontières étanches ou relativement étanches. Les entité écologiques que sont les états (écosystèmes de 2e ordre) ne sont plus indépendantes. Les désordres écologiques imputables à l’espèce humaine et à sa technologie engendrent des déséquilibres généraux :

  • réchauffement climatique avec fontes des calottes glaciaires et montée des eaux océaniques,
  • épandages insidieux de produits de la synthèse des industries chimiques (plastiques, pesticides,
  • augmentation de la radioactivité et résidus nucléaires riches en éléments à période longue (plutonium, neptunium, …),
  • pandémies !

Il y a bien un écosystème planétaire que les activités humaines mettent en danger. Les voyages ont favorisé les épidémies dans l’histoire alors que les déplacements se faisaient à vitesse des voiliers. Les chemins de fer, les vapeurs ont augmenté la vitesse de contamination. L’apparition des vols transatlantiques a grande vitesse ont multiplié la vitesse de déplacement de microbes de toutes sortes dont le derniern le SARS-CoV-2 et sa pandémie.

3 – Conséquences

La modeste pandémie du SARS-CoV-1 n’a pas été analysée avec suffisamment d’attention. Pourtant, le gouvernement chinois a tenté d’interdire le commerce des civettes considérées comme réservoir du CoronaVirus. La recherche a été faite en Chine, à Wuhan, du malade zéro qui a été localisé dans un groupe de vendeurs du marché. Des recherches poussées ont été menées et aboutissent à désigner sans ambiguïté le Pangolin comme réservoir à virus.

3.1 – La chaîne de transmission du virus SARS-CoV-2

Cette identification de la chaîne de transmission est indispensable pour battre en brèche la théorie complotiste d’un virus qui aurait été fabriqué par manipulations génétiques. Il a bien, selon la revue Futura-Santé (4 avril 2020, Julie Kern), un point de la chaîne animale au contact de l’espèce humaine : le pangolin (celui de Chine est le Manis pentadactyla). Ce curieux animal, inoffensif est un mammifère à écailles très recherché par la pharmacopée chinoise traditionnelle et dont la consommation a fait une espèce menacée de disparition. Il vit dans les forêts des zones sub-équatoriales / sub-tropicales. Il se nourrit essentiellement de fourmis et de termites dans les forêts.

Les proies habituelles des pangolins, les fourmis, sont des nettoyeurs de sous-bois qui exploitent l’humus et le guano des chauve-souris qui vivent dans la canopée des arbres (chauve-souris à fer à cheval ou Rhinolophus ferrugimequineum). C’est une espèce protégée également appréciée en gastronomie chinoise, un réservoir des Coronavirus capables de provoquer des maladies émergentes.

3.2 – Les scientifiques ignorés

Les scientifiques chinois, avec leurs collègues virologue et biologistes moléculaires, avaient mis en garde leurs collègues contre le danger de voir émerger des zoonoses. La Chine est un des « points chauds » d’émergence de ces maladies d’origine animale. Le médecin, le Dr Li Wen Yang, qui a averti les autorités politiques chinoises de l’émergence, a commencé par être accusé de propager de fausses nouvelles. Il a été réhabilité mais du temps à passé, l’épidémie s\’est répandue.

3.3 – Le conflit permanent scientifiques-écologue / économistes

L’Écologie se heurte depuis des années aux tenants de l’Économie qui considèrent les scientifiques comme de dangereux empêcheurs de tourner en rond, de polluer et d’exploiter les ressources naturelles. Les scintifiques, qu’ils soient écologues ou épidémiologistes, virologues, chercheurs universitaires ou praticiens hospitaliers sont confrontés à ce conflit qui au nom du profit à tout prix. Les scientifiques ne risquent plus la prison comme en Chine mais la politique de certains pays occidentaux (USA, GB, …) constitue un danger pour notre planète. Avant la pandémie qui a fait plus de 14.000 décès en France, une longue série de réductions budgétaires, une « politique d’épiciers » dirons nous, a entraîné une diminution des ressources des hôpitaux, des pénuries de matériels (masques, tests, gel hydro-alcoolique, vêtements de protection, …). Des ministres et leurs porte-paroles nous ont tenu des discours dilatoires pour maquer leur incurie et leur impuissance au début de la crise sanitaire. Pourtant, ce matin 14 avril 2020, Mme Marion Maréchal a souligné que la France consacrait 11% de son PIB à la Santé publique et posait la question « où passe l’argent » ?

Récemment, le Préfet de l’Hérault a cassé un arrêté du Maire de Sète (un médecin) qui voulait interdire-contrôler l’accès de sa ville contre des vacanciers violant le confinement. L’écologie et l’épidémiologie ne sont pas le fort de l’enseignement donné aux Préfets. Le préfet est un politique ignorant, le médecin est un scientique sachant mais aussi un politique sachant. L’ignorant a eu le dessus sur le sachant !

La nécessité de contenir l’épidémie avec des moyens de fortune (masques absents, rareté des tests, délocalisation de la production de médicaments en Chine et en Inde, manque de respirateurs de réanimation, de scanners et d’IRM, …), cette incurie, nous a obligés à une lutte  assez primitive qu\’est le confinement. Nous n’avons pas su analyser et croire les résultats obtenus par les médecins chinois à Wuhan, notamment en ce qui concerne les molécules jugées inefficaces !

Conclusion

« Demain, le printemps refleurira », le temps de demander des comptes arrivera. Les scientifiques ont  mis toutes les billes sur la table, les mauvaises habitudes ne doivent pas reprendre ! Il y a gabegie de fonds publics dans notre pays, les dénonciations des haut-salaires, des prébendes n’ont pas manqué, cela doit changer. Madame Agnès-Verdie-Molinié dans son livre Ce que doit faire le (prochain) Président (Albin Michel, 2017, 298 p.) écrivait p. 12 « Quand on se plonge dans la gestion publique, il apparaît clairement que tout le système est pensé pour préserver les intérêts particuliers avant l’intérêt général. ». C’est ce que nous disions en 2000 au cours de nos réunions de l\’Association des Contribuables de l’Hérault (ACH). Il ne doit plus y avoir d’intouchables d’État (V. Jauvert, Robert Lafont ed., 2018).

Sur le plan international, la France doit respecter les traités conclus à l\’OMS sur la prévision des pandémies et retrouver sa pleine capacité stratégique en la matière.

Sur le plan national, les nombreux freins dont le chef de l’état a fait état dans son discours du 13 avril 2020 doivent sauter. Les ARS doivent être au service de la politique de santé publique et non l’inverse. Que penser des obstacles mis à l’achat de matériels comme les scanners et les IRM. L’incurie qui a conduit à la pénurie de matériels et de médicaments devra être sévèrement réprimée (manque de stocks de masques, de vêtements de protection, de gel hydroalcoolique, de molécules de base pour tests, etc.).

Il y a eu vis-à-vis de la santé publique une politique d’épiciers comptables qui a amené à une lente détérioration de notre système de santé. Les hôpitaux ont pu faire face mais on a frôlé la catastrophe. Cela ne doit plus se produire !

Comment juger un Préfet qui se permet de casser la réglementation du Maire de Sète (un médecin) qui prétendait mettre sa ville à l’abri de vacanciers violant le confinement ? Deux égo qui n’ont pas su se comprendre : l’enfer est pavé de bonnes intentions ? La mesure était pourtant motivée par un souci de protéger les populations ! De part et d’autre, on s’y est mal pris ?

Le Président de la République, dans son discours du 13 avril 2020 a fait état de freins dans notre pays, d’inerties. Cela doit cesser.

Le confinement doit prendre fin le 11 mai prochain. Serons nous prêts ? Le Délégué interministériel sera-t-il à la hauteur ? Nous l’espérons tout en doutant qu’il ait les capacités d’un vrai gestionnaire de crises ! Sa qualité d’ancien de l’ENA nous fait douter ! Est-il un sachant ?

Plus jamais çà ! ! ! A notre époque, les citoyens ne supportent plus la mort d’un proche et se voient infliger, de surcroît la douleur de ne pas pouvoir lui rendre les dernier devoirs en l\accompagnant. Les politiciens doivent en tires les conséquences. Notre Président aurait-il enfin découvert Ce pays que tu ne connais pas (F. Ruffin, Les Arènes ed., 2019, 220 p.). Nous avons placé à la tête de notre pays un de ces « comptables de Bercy », il est en train de changer mais notre économie risque d’en crever !

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences Biologiques option Écologie (USTL 1971)
Ancien chargé d’études haut-niveau au Ministère de l’Environnement (Paris)
Ancien cadre technique de la Recherche (ITA-IR-CNRS ER)
Auditeur IHEDN 80e SR Paris 1985




Le CoVid19 et les eaux usées


Une question se pose : quel est le rôle des eaux usées dans la propagation du COVID-19 ? Des analyses sont-elle faites pour Maera ?
Le problème est mondial, national pour le moins et local.


Nous citons notre ami Thierry USO du Réseau Eau :
« Les boues de stations de traitement des eaux usées (STEP) produites lors de l’épidémie de Covid-19 peuvent-elles contenir et disséminer le virus lors des épandages agricoles ? Saisie en urgence de cette question alors que la période d’épandage va débuter, l’ANSES considère le risque de contamination par le SARS-CoV-2 comme faible à négligeable pour les boues ayant subi un traitement hygiénisant conforme à la réglementation. En revanche, au vu des données actuellement disponibles, il n’est pas possible de définir avec précision le niveau de contamination pour les boues non traitées, ni de préciser une période de stockage au-delà de laquelle le virus serait inactivé. En conséquence l’Agence recommande de ne pas épandre de boues d’épuration produites durant l’épisode épidémique sans hygiénisation préalable.
https://www.anses.fr/fr/content/covid-19-les-boues-de-stations-d%E2%80%99%C3%A9puration-produites-pendant-l%E2%80%99%C3%A9pid%C3%A9mie-ne-peuvent-%C3%AAtre
En gros, il faut appliquer le principe de précaution puisqu’on n’est sûr de rien, et pour le stockage des boues “non hygiénisées” (où? comment? pendant combien de temps?) démerdez-vous…
Thierry USO


Nous citons aussi Daniel Guiral et son intéressante contribution concernant toujours les COVID-19 :
A titre de prévention ci joint un article publié dans une revue à comité de lecture (Environmental pollution)  qui donnerait une possible interprétation aux écarts durables de mortalité entre le Nord de l’Italie (12%) et le reste du pays (seulement env. 4,5 %).
Ils ont en effet trouvé une corrélation entre le niveau des pollutions atmosphériques et la forte prévalence et morbidité des régions les plus touchées (Lombardie, Vénétie et Émilie-Romagne) mais aussi parmi les plus polluées d’Italie voire d’Europe..
Les mécanismes possibles

Au départ

Parmi les personnes âgées vivant dans des zones à fortes pollutions atmosphériques et affectées par d’autres comorbidités, les défenses assurées par les cils bronchiques au niveau des voies respiratoires supérieures auraient pu être affaiblies à la fois par l’âge mais aussi par l’exposition chronique à la pollution atmosphérique.
Ce qui, à son tour, pourrait faciliter l’invasion du virus en lui permettant d’atteindre les voies respiratoires inférieures.
En seconde phase et suite à l’action du virus.
La pollution chromique pourrait être l’une des causes conduisant aux hyper-activations des systèmes immunitaires constatées et qui au départ auraient été déjà et de longues dates “naturellement” inflammatoires en lien avec la pollution de l’air
La pollution n’est peut être qu’un co-facteur (et peut être pas totalement anodin que cette épidémie soit originaire de Chine et de l’une de ses provinces les plus industrielles) mais et peut être avant que cela ne devienne obligatoire peut être pas inutile dans des contextes a forte activité industrielle, en absence de vent et forte insolation de se mettre un masque et même si celui n’est pas aux normes.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0269749120320601?via%3Dihub

Daniel GUIRAL


L’ODAM remercie ses correspondants et interpelle les autorités de Santé sur les sujets évoqués.

Raymond GIMILIO
Président
Docteur (non-médecin) en sciences biologiques mention Écologie

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Le Thôt

  • Mosson au barrage anti-sel vers l'étang de l'Arnel
    Barrage anti-sel à l'ouest de la décharge
  • Vue de la future zone numide de 12 ha
    Création d'une zone humide de 12 Ha

L’ancienne décharge du Thôt : des engagements non tenus, un environnement mal entretenu et pollué

Fig. 1 Paysage du Thôt

Cette vue montre bien (à gauche) sur le panneau, les marques de propriété de Montpellier-Métropole
Sur la Commune de Lattes, sur la rive droite du Lez et à droite de la route Montpellier-Palavas (D986), trône une colline artificielle de 27 m de haut et de plusieurs centaines de mètres de longueur (1 km de longueur sur 500 m de largeur). L’histoire de ce lieu est parfaitement racontée par le Rapport de la Cour Régionale des Comptes 116/676 en date du 26 juillet 2011 (accès  par ce lien internet).
L’accès (fermé) se faisait par un chemin sur la D185, à quelques dizaines de mètres du carrefour D986 x D185. L’examen sous Google-Earth donnerait 1.000 m pour le grand axe NO-SE et une largeur de 400 m sur le petit axe SO-NE. Un beau monument au sommet duquel il ne manque que la statue de son promoteur, le célèbre Georges Fêche.
Nous empruntons à l’excellent rapport de la Cour l’historique de cette calamité. Nous avons structuré la partie du rapport avec titres et sous-titres et revu la rédaction, notamment sur un plan technique.

1 – Historique

Le début paraît anodin, la suite l’est moins. Pourtant, des citoyens veillent. Nous en voulons pour preuve le document publié par Jacky Chanton le 30 décembre 2008 qui lançait une des premières alarmes (cliquez sur ce lien) puis avec le récent rappot rapport de visite fait par Jacky Chanton, en préambule à cet article (cliquez sur ce lien).

1.1 Débuts difficiles

Tout commence avec la vente par la SAFER locale de l’époque à l’Etat d’une parcelle de 52 Ha au sud de Maurin, à la limite de la commune de Villeneuve-les-Maguelonne. La ville de Montpellier en dispose et y ouvre une décharge publique dont un arrêté préfectoral de 1967 autorise l’exploitation mais en limitant la hauteur à 2,5 m. Cet historique a été publié sur le site de l’ODAM (article de J. Chanton du 20 octobre 2008). Notre ami lattois est particulièrement motivé, nous aussi !
La suite est dévoilée par la Cour qui constate la vente en 1972 du terrain au District de Montpellier. Une convention d’exploitation est signée entre la ville et le District pour la période 1/11/1975 au 31/12/1980. Cette exploitation est exercée par le District en lieu et place de la Commune de Montpellier. Le site devient l’exutoire d’une majorité de communes du District et la gestion du site est confiée à la société Louis NICOLLIN en 1987.
En 1980, arrêt du Conseil d’Etat confirme que « le district n’avait pas compétence pour exploiter cette décharge. ». En effet, l’arrêté d’exploitation préfectoral stipulait qu’en cas de changement d’exploitant par la ville, le successeur devait en faire la déclaration dans le mois suivant. L’inobservation des conditions pouvait entraîner la fermeture du site et des sanctions pénales.

1.2 Régularisation

En Mars 1988, une régularisation intervenir, l’Etat « régularise » la situation en transférant l’exploitation de la décharge de la ville de Montpellier au District (les guillemets du terme régularise sont de la Cour des Comptes !) par un arrêté préfectoral.

1.3 Nouvelles réglementations

En février et mai 1983, de nouvelles dispositions soumettent les décharges existantes à des obligations de mise en conformité. En 1987, une circulaire adressée aux Préfets, fixe les prescriptions à imposer aux décharges anciennes :

  • isolement,
  • eaux de ruissellement,
  • hauteur maximum,

Pour les décharges anciennes, la circulaire précise que des délais de mise en conformité seront l’objet d’arrêtés préfectoraux complémentaires.
La mise en décharge des déchets est définitivement interdite par la loi n° 92-466 du 13 juillet 1992 relative à l’élimination des déchets ainsi que des installations classées pour la protection de l’Environnement.

2 – Les irrégularités et les transferts de responsabilités

2.1 Dépôt des dossiers

Le dossier qui devait être déposé avant le 14 juin 1998 ne sera finalement déposé qu’en décembre 1999 et INCOMPLET. Le dossier complété a fait l’objet d’une analyse critique en avril 2000 et sera soumis à l’avis de la commission locale d’information et de surveillance (CLIS, qui avait été créée pour ce site).

2.2 Interventions des autorités

Une mission de l’Inspection générale du Ministère de l’Environnement va donner un avis que devra suivre le Préfet. Celui-ci émettra un arrêté complémentaire du 29 juin 2002 conformément à l’arrêté ministériel du 9 septembre 1997, fixant les conditions de la poursuite de l’exploitation dont le terme était alors fixé au 30 juin 2002, en prévoyant des améliorations concernant :

  • le captage,
  • le traitement du biogaz,
  • la gestion des lixiviats (les jus de décharges),
  • la surveillance de l’impact sur l’environnement.

L’exploitation de la décharge (baptisée Centre de Stockage) est suspendue (arrêté préfectoral du 18 juin 2004). La Collectivité d’Agglomérations (CAM) est mise en demeure de présenter un nouveau dossier de demande d’autorisation d’exploiter, en vue de régulariser l’exploitation du Centre de stockage du Thôt ! Cela fait suite à un avis de la Cour Administrative d’Appel de Marseille en date du 3 juin 2004. Une enquête d’utilité publique (22 août au 30 septembre 2005) conduit à un avis favorable. Par arrêté préfectoral du 19 décembre 2005, le Préfet a autorisé l’exploitation du centre avec activité de stockage et ce jusqu’au 20 juin 2006 et jusqu’au 31 décembre 2006 pour le transit des déchets (quai de transfert jusqu’à fin septembre 2008 pour les ordures qui vont faire du tourisme vers d’autres décharges hors de l’agglomération de Montpellier.

2.3 Vers la fermeture du site

Le site ne peut plus accueillir d’ordures ménagères, il doit fermer moyennant des travaux. La zone nord a été définitivement couverte, le réseau de collecte des lixiviats est rattaché à la station d’épuration Maéra. Le site subit un traitement paysager.

2.3.1 Travaux de réhabilitation

Des travaux dits de réhabilitation vont comprendre une installation de valorisation énergétique du biogaz qui sera capté à travers plus de 100 puits forés dans la masse de déchets posés là et culminant à 21 m. Ces travaux autorisés par arrêté préfectoral du 2 avril 2007 ont duré 5 mois et coûté la bagatelle de 1,4 Millions d’€uros HT.

2.3.2 Exploitation du site par la SERM

Une convention d’exploitation signée pour 15 ans, le 2 mai 2006, confie à la SERM le terrain et le biogaz. Celle-ci est chargée de financer, réaliser et exploiter une installation de production d’électricité par groupes électrogènes actionnés par le biogaz (moteur de co-génération). La SERM percevra en contrepartie les recettes d’une redevance annuelle prévisionnelle de 35.000 € HT. Par avenant du 7 mars 2008, l’exploitation de l’installation est transférée à la Société Énergies du Sud. L’installation devra fonctionner 15 ans, terme estimé de la dégradation biologique de la fraction fermentescible des ordures ménagères. Énergies du Sud est un opérateur énergétique local de développement des énergies renouvelables et la maîtrise des énergies de la SERM. Cet opérateur de l’Agglo de Montpellier depuis 25 ans est associé à :

  • la Caisse des Dépôts ,
  • GDF-Suez,
  • la Caisse d’Épargne Languedoc-Roussillon
  • DEXIA.

2.3.3 Une centrale photovoltaïque

L’Agglo (CAM) a annoncé le 10 décembre 2009 le lancement de la réalisation d’une centrale photovoltaïque de 82.000 m2 sur le site de la décharge du Thôt, pour un coût estimé de 30 M€ et devant permettre la production de 13 millions de Kw chaque année (soit l’équivalent de la consommation électrique d’environ 5.500 personnes), en évitant l’émission de près de 5.500 tonnes de CO2. Cette production devait s’ajouter aux 6,3 millions de Kwh générés par l’unité de valorisation du biogaz installée en 2008 sur le site (voir ci-dessus §2.3.2). Le projet s’inscrivait dans une volonté de l’Agglo de valoriser ses sites « sans avenir ». Dans le schéma de développement des énergies nouvelles adopté en 2009,  la réalisation devait être confiée au groupement Énergies-Sud / la Compagnie du Vent (propriété de GDF-SUEZ). Le groupement devait verser à l’Agglo, dans le cadre d’une convention d’occupation du domaine public, une redevance annuelle fixe de 90 à 180.000 €, avec une part variable correspondant au partage de la recette excédentaire en cas de dépassement de l’objectif annuel prévisionnel de la production d’électricité prévue. Après la phase d’études prévue en 2010, le démarrage des travaux était prévue pour mai 2011 pour une mise en production en janvier 2012.
L’Agglo avait identifié 150 ha de terrains susceptibles de recevoir des installations photovoltaïques au cours des 10 ans à venir.
L’ODAM, membre fondateur du CIDES, avait salué en son temps, en septembre 2009, les futures réalisations prévues par l’Agglo (cliquez sur ce lien). Qu’en est-il de nos jours, en 2020, après avoir lu l’article de l’Agglorieuse (voir ci-dessous).

3 – La réalité actuelle

Le journal satyrique “L’Agglorieuse” publiait un article le 13 novembre 2013 page 4, sous la plume de Bernard LOURY un triste constat. Le site du Thôt était à l’abandon. Nous disions que cet article «montre les installations de la décharge ouvertes à tous les vents, une centrale à méthane à l’abandon, des vannes entourées de végétation et fait état d’odeurs de gaz ! Ceci est illégal. L’Agglo est responsable de cette décharge et de l’entretien en bon état de tous les dispositifs de recueil et de valorisation du méthane qui s’y dégage. ». Pourtant, un numéro du magasine “Harmonie” publiait sur sa couverture une photo-montage avec des lignes à haute tension partant du Thôt. Un autre numéro (n° 227 de mars 2006) clame en page 27 “Faire de l’Agglomération de Montpellier l’une des métropoles les plus vertes d’Europe”.

3.1 La centrale à biogaz

Le 13 novembre 2013, le journaliste de l’Agglorieuse indique qu’il a vu un site à l’abandon. En cherchant sur Internet, nous tombons sur une publication dans “La Centrale des marchés” en date du 11 mars 2016 pour un marché de “Démantèlement et remplacement des unités de combustion du Gaz, CET du Thôt” (clôture au 4 avril 2016, marche n° 4064VD16 : MM. O. PRADEAU et J. LECOMTE). Il y est précisé que « Le bilan de production du biogaz existant de l’unité de valorisation énergétique couplée à la vétusté des unités de combustion conduisent à prévoir leur remplacement par une torchère atmosphérique automatisée (objet du présent marché. » Donc, plus de centrale de production au biogaz. Le biogaz qui s’échappe (méthane-CO2) s’en va dans l’atmosphère ?
Mais, au moins, la centrale a été remplacée par une torchère comme le précisait le marché ? Une reconnaissance visuelles autour de la décharge ne montre AUCUNE trace de torchère. Un survol grâce à Google Earth (vues par satellites, images SPOT du 10/07/2018, point latitude 43° 32.421′  longitude 3° 53.326 E) permet de conclure sur les  torchère(s) :  nada, rien, oualou, niemals, … C’est la vue du quai de réception actuel de la déchetterie. Malgré un survol attentif, plus au nord (point 43° 42.432 x 3° 53.458) une plateforme (?) mais aucune trace de torchère. Où sont elles passées ?  Nous continuons vers la pointe nord de la décharge (point 43° 32.767 N x 3° 52.778 E) : on distingue encore des restes de l’usine électrique ? Un peu vers l’ouest on voit nettement trois bassins (décantation ?, près de la Mosson, pleins d’une eau glauque (un beau vert sombre) ! Aucune trace de quelconques torchère.
Donc la décharge pollue allègrement l’air avec le biogaz. qui n’est ni valorisé ni brûlé ! Rappelons que ce biogaz contient (cliquez sur ce lien).

3.2 L’abandon du site

Il ne faut pas être grand clerc pour constater l’état d’abandon du site. Le survol Google Earth au grossissement maximum permis par les vues montre une végétation de buissons en train d’envahir peu à peu le site sous forme de taches “peau de léopard”. Des traits qui pourraient être des tuyaux ou leurs restes convergent vers la pointe nord de la décharge. Leur trace floue ne peut être confondue avec les chemins d’exploitation très nets qui partent de l’entrée sur la D815. Un de ces chemins escalade le monticule jusqu’à 27 m et redescend vers le nord, rejoignant les chemins qui contournent à l’est et à l’ouest le massif de déchets recouvert.
Les eaux de pluie s’infiltrent dans la couverture, une partie ruisselle. Cette eau infiltrée lessive le massif se mêlant aux lixiviats. Elle ressort pour partie coulant vers les fossés de drainage don on ignore l’état actuel et l’efficacité. Une partie s’infiltre dans le sous-sol.
Les deux cours-d’eau qui encadrent la décharge paraissent pollués par les jus-lixiviats qui sortent à la base du massif d’ordures . Les géologues assurent que la vase sur laquelle a été constitué le dépôt d’ordures s’est enfoncée sous le poids des dépôts. La nappe phréatique et le socle (calcaires fissurés ? : à expertiser par un géologue) sont peut être atteints par les effluents du massif d’ordures. A l‘inventaire des sites Natura2000, figure la commune de Lattes, avec les étangs palavasiens tout proches. Sur la vue Google Earth apparaissent bien visibles les dits étangs (Etangs de l’Arnel, du Prévôt, de l’Orts). Les deux premiers sont susceptibles de recevoir les mauvais effluents mal captés et dont nous demandons que soit expertisée leur réseau de collecte et leur traitement effectif.
La station de pompage située au nord de la décharge évacuerait ses eaux  (pollution à vérifier) dans le milieu environnant (ruisseau du Rieucoulon et ruisseau du Gramenet). Est-ce réglementaire ?

Fig. 2 : station de pompage au nord du Thôt
Cette station est-elle opérationnelle ? Où envoie-t-elle cette eau ?

3.3 Les suites à donner

Nous alertons les autorités de l’Etat sur les manquements notoires aux obligations contractées par les autorités actuelles. Quelles sont les obligations des parties en présence ? La Cour des Comptes souligne que l’exploitation a changé de mains.

3.3.1 La SERM exploitant ?

La Société d’Équipement de la Région Montpelliéraine est une société d’économie mixte (une SEM) associant la puissance publique (ici l’agglo devenue métropole), actuellement le groupe SERM / SA3M. La Cour des Comptes souligne l’existence d’un contrat signé le 2 mai 2006 pour 15 ans confiant la jouissance du terrain et du biogaz jusqu’en 2021 ! Un avenant a transféré l’exploitation à Énergies du Sud, un groupement “mixte” dont un des composants, DEXIA, semble avoir eu des problèmes ?

2.3.2 La centrale photovoltaïque

En mars 2020, aucune trace de la centrale photo-voltaïque annoncée (30 M€). L’Agglomération a un héritier, Montpellier-Métropole. Selon le principe de la continuité administrative, le successeur de l’Agglo est tenu d’exécuter les obligations et directives de son son prédécesseur, au moins de justifier leur non-exécution.

Épilogue

Feu Madame Nicole Moschetti-Stamm avait conseillé de « recouvrir le Thôt et de l’oublier ». Son conseil semble avoir été suivi, sauf que des associations de défense de l’Environnement veillent, des collectifs se sont constitués. Ils veillent et lancent ici l’alerte aux autorités locales, régionales et nationales. On ne peut laisser les choses en l’état sans réagir.
En juillet 2007, l’Observatoire des Déchets, de l’Environnement et de la Santé de l’Agglo de Montpellier (ODAM) faisait une proposition qui revenait à grignoter le Thôt. Plus de 13 années ont passé, de l’eau souillée a coulé vers le Lez et le Coulazou, de l’argent aussi est parti vers des directions pas claires du tout, le problème du Thôt est toujours là devant nous avec, en prime, des odeurs méphitiques, des eaux souillées et des hordes de sangliers qui viennent se faire piéger dans des collets en acier posés dans les trous de la clôture (la pratiques des collets est interdite par la loi !). Des sangliers attirés par les ordures et pas du pain répandu sur le sol viendraient s’y prendre ? Il faudra le vérifier. Nous avons eu l’information qu’un chien a été pris dans un de ces collets. Il faudra bien faire toute la lumière sur les braconniers qui posent ces collets. L’abandon du site profite bien à quelqu’un ? Dura lex, sed lex !
Jacky Chanton a publié le 16 mars 2020 une belle série de photographies sur Facebook (cliquez sur ce lien).

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques
Ancien chargé d’études de haut-niveau à la Direction de la Nature et des Paysages (Ministère de l’Environnement)
Président de l’ODAM, membre du CIDES34
Chevalier du Mérite agricole

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Raymond  GIMILIO

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Le n° de mars 2020 de National Géographics

Le numéro de mars 2020 de National Geographic en Français consacre les pages 40 à 65 au problème des déchets. Cette édition en français d’une prestigieuse revue des USA est un journal très sérieux. « Rien ne se perdra plus », un monde sans déchet semble impossible, cependant une idée inspire des entreprises et les écologistes, pour une fois rapprochés : l’économie circulaire.

Couverture du NGM n° mars 2020

L’ODAM n’a pas coutume de faire de la publicité pour des entreprises, NG est une exception dans la mesure où la National Geographic Society et sa filiale française vont dans le sens de la connaissance de l’environnement et la défense de la bio-diversité et de l’écologie mondiale.

Quelques réserves cependant sur l’incinération des déchets.

Une abomination que nous ne saurons admettre.

« Copenhill » est le nom de cet incinérateur d’ordures ménagères qui dispose d’une capacité de traitement de 485.000 tonnes/an permettant d’électrifier 30.000 foyers et d’en chauffer 72.000. C’est en réalité l’usine Bjarke Ingels. NG écrit qu’il s’agit d’un incinérateur propre ce qui nous laisse dubitatifs.  Le Danemark fait partie des 27 pays membres de l’Union Européenne. Comme tel, il applique les normes et des dénominations dictées par Bruxelles. En matière d’incinération des déchets, il s’agit de la directive 2000/76/CE. Or, nous avons à l’ODAM et dans nos amis des experts qui jugent ces normes assez basses et peu convaincantes.

Extrait de l’article du NGM : fosse à réception de l’incinérateur Coppenhillwp-image-2321 size-full” src=”https://www.odam.fr/wp-content/uploads/2022/01/foss-a-reception-OMR-152×200-1.png” alt=”” height=”204″ style=”font-variant-ligatures: normal; font-variant-caps: normal; Open Sans”, sans-serif; font-size: 14px; font-style: normal; font-weight: 400;”>ttachment_2321″ width=”157

Ce « beau bébé » qui traite un tel tonnage n’est pas anodin ! Il est de la classe des gros incinérateurs qui traitent les ordures de notre capitale, Paris. Dans la directive cadre sur les déchets, il y a une hiérarchie de traitements : prévention, réutilisation, recyclage, valorisation (énergétique, par exemple) et élimination. La valorisation enérgétique (incinération) vient en avant-dernière position. Bien sûr, NG argue qu’il vaut mieux un incinérateur “propre” : une meilleure solution que la [mise en] décharge. C’est la moins pire des solutions. Il y en aurait une meilleure : prévention-réutilisation-recyclage. L’article qui suit ce panégyrique de l’incinération déplore que l’on brûle des combustibles fossiles qui rejettent du CO2 dans l’atmosphère. Nous aimerions que NGM lise un petit livre (oh combien modeste) “Déchets ménagers : le jardin des impostures” de Dany Dietmann (L’Harmattan ed., 2005) qui traite l’incinérateur d’«illusionniste», de décharge atmosphérique :

  • décharge de classe 1 : filtrats de fumées et mâchefers toxiques
  • décharge de classe 2 : refus et mâchefers,
  • décharge hydraulique : lavage des fumées,
  • décharge organiques : bioaccumulation dans le milieu environnant.

« Green-washing » ou éco

Extrait du livre de D. Dietman p. 41

blanciment

NGM a tort de présenter Copenhill avec sa piste de ski, son sentier de randonnée et son mur d’escalade. C’est de l’habillage en vert, du « Green-washing ». Je n’irais pas y skier, randonner ni escalader. Nous connaissons ici à  l’ODAM, personnellement, Dany Dietmann et celui qui est l’expert en matière d’incinération, Maurice Sarrazin, qui l’a conseillé. Nous donnons ci-dessous, le diagramme-bilan de l’incinération extrait du même livre.

Alors ? Toujours persuadés des bienfaits du « feu purificateur ».  La décharge atmosphérique rejette

Extrait du livre de D. Dietmann p. 40

de façon invisible du CO2 accompagné de dioxines et de furanes. Les dioxines et les furanes sont “lavés” et l’eau de lavage, toxique, doit être traitée. Nous osons espérer qu’au Danemark cette opération est faite très sérieusement car nous doutons, ici, en France de ce sérieux. NGM ne dit rien du problème posé par les mâchefers, résidus de l’incinération. Ici, à Vedéne (Vaucluse), on ne sait pas quoi en faire et ils s’accumulent.

 

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologiques mention écologie
Anvcen chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement




Le Thôt : une mise au point

Retour sur le Thôt

La site de la décharge du Thôt, sur la commune de Lattes, refait parler de lui. Le CIDES34 a pris le relais de l’ODAM dont le site vient d’être entièrement réparé pour dénoncer l’état actuel d’abandon du site de cette ancienne décharge “oubliée. Cliquez sur ce lien pour lire notre article.
Les obligations de Montpellier-Agglomération puis de Montpellier-Métropole, successeurs du District de Montpellier, n’ont pas été respectées.
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Raymond  GIMILIO

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Le Thôt : une production d’électricite fantôme

Par le plus grand des hasards, nous avons trouvé une information sur la production d\’électricité dans le cadre de la réhabilitation de cet ex-Centre d\’Enfouissement Technique requalifié en ISDND.

En date du 11 mars 2016, la Direction de la Propreté et de la Valorisation des Déchets (DPVD) lançait un appel d’offres pour le « Démantèlement et remplacement des unités de combustion de biogaz, CET du Thôt (Lattes – 34) ».

A l’ODAM, nous avions dénoncé le 2 juillet 2007 l’absence de réalisation sur la décharge. Nous citions, dans une révision de l’article, un reportage de l’hebdomadaire au bec acéré “L’Agglorieuse” daté du 13 juillet 2013 qui dénonçait un site à l’abandon. Or du 24 octobre 2010 au 15 avril 2014, c’est Monsieur Jean-Pierre MOURE qui préside. Ce sont ses services qui ont laissé le site dans cet état. Son successeur, Monsieur Philippe SAUREL (15 avril 2014 à …) fait enlever les ruines de son prédecesseur et passe un marché public pour le faire. Le prétexte cousu de fil blanc est « Le bilan de production de biogaz existant de l’unité de valorisation énergétique couplée à la vétusté des unités de combustion … ». Oui, bilan nul car rien de fonctionne et le site est à l’abandon, abandon constaté en 2013 par le reporter. Y-a-t-il eu vraiment une unité de co-génération brûlant le biogaz des 100 puits forés dans le massif d’ordures ?

Du pipeau ! ?




San-Francisco pratique le zéro déchets


L’hebdomadaire La Gazette de Montpellier l’affirme (n° 1654 du 27 février au 4 mars, pp. 28-29) le dossier des déchets est un des « Grands dossiers des Municipales. ».
San-Francisco (885.000 habitants, Californie, USA) est la première ville au monde à pratiquer le zéro déchets. Puisque la Gazette l’affirme (page 29). Il serait temps que cet hebdomadaire  découvre les exemples qui nous viennent, hélas, de l’étranger.
Lors de la Foire de Montpellier, l’ODAM avait remarqué que le stand de la ville de San-Francisco ne faisait aucune référence à la vertu de cette grande ville où était pratiqué le « Zero waste ».  Il semblerait qu’il y avait un black-out voulu pour ne pas offenser Monsieur le Maire-Président, avec des sujets lui rappelant que nous étions, à Montpellier, les mauvais élèves à côté de cette ville vertueuse !
La Gazette poursuit dans sa course à l’ignorance les exemples à l’étranger et ment pas omission ! Il existe une ville en Italie,

 
Cappanori, qui trie aussi ses déchets. Pourquoi aller loin de chez nous. L’Alsace avec Manspach (communauté de communes des Portes d’Alsace) est champion toutes catégories.
Un bonnet d’âne d’honneur ? A qui ?
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Raymond  GIMILIO

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District à métropole : 50 ans de mauvaise gestion

DISTRICT / AGGLOMERATION / METROPOLE : UN DEMI-SIECLE DE MAUVAISE GESTION DE NOS DECHETS

C’est l’information que j’ai communiquée en fin de la conférence Zéro-Waste (Zéro Déchet Montpellier) à Montpellier du 13 Décembre 2019.  La Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, Déléguée à la prévention et valorisation des déchets, à la propreté de l’espace public et Adjointe au Maire de Montpellier était présente.

 La gestion des déchets est très onéreuse, en particulier pour les villes qui appliquent la fiscalité injuste de la TEOM (taxe d’enlèvement des ordures ménagères). Elle est calculée à partir de la taxe foncière. Le montant s’obtient en multipliant la moitié de la valeur locative cadastrale de la propriété par un taux librement déterminé par la commune ou son groupement. Il existe pourtant une autre possibilité de fiscalité, plus juste et efficace puisqu’elle responsabilise chaque habitant à la réduction de ses déchets, elle est proportionnelle au service (du poids, volume et nombre de collectes des déchets).

Exemple de l’injustice fiscale : Le cout moyen de la TEOM par personne en France est d’environ 90€ contre plus de 400€ pour ce qui me concerne pour l’enlèvement en moyenne d’une petite poubelle par mois, malgré la suppression du service de la collecte des déchets verts et la réduction du nombre des collectes de la poubelle grise.         

L’historique de cette très mauvaise gestion, bien souvent jugée de catastrophique, n’a pas permis à Montpellier Métropole d’apporter des corrections et prévoir une gestion plus efficace et moins onéreuse pour les contribuables. Son entêtement à ne pas vouloir être à l’écoute des habitants et associations environnementales est le résultat de ce manque de compétence.

Nous avons connu la gestion catastrophique voire irresponsable de la décharge du Thôt sur la commune de Lattes dont le faible coût d’exploitation aura primé sur l’intérêt général, l’écologie et la santé. Le seul point positif c’est qu’elle aura rentabilisé les finances du District/Agglomération.

Le centre de stockage de déchets ultimes de Castries vient de fermer au 30 Novembre 2019 dans un amateurisme total pour toutes celles et ceux qui avaient la charge de la gestion de nos déchets puisque encore aujourd’hui Montpellier Métropole est incapable de gérer directement ses déchets sur notre territoire. On constate également que rien n’a été prévu en temps utile afin de répondre aux besoins ou d’en réduire efficacement les tonnages.

Malgré le refus des citoyens et des associations environnementales qui avaient dénoncé et prévu les principaux dysfonctionnements du Tri Mécanique Méthanisation, l’Agglomération nous imposera son usine « AMETYST ». Et comme un malheur n’arrive jamais seul, la décision consistera à construire l’usine la plus importante de France et en milieu urbain, laquelle engagera les finances de l’Agglomération, c’est-à-dire nos impôts. Nous serons et sommes dans le constat d’un échec de choix technique, financier et environnemental (plusieurs constats de la cour des comptes le démontrent).

On pouvait s’attendre de la part de Madame la Vice-présidente à une annonce pour une amélioration réelle de la gestion des déchets non dangereux de 3M tel que l’a fait la ville de San Francisco, voir la  vidéo à partir du lien : https://www.youtube.com/watch?v=QgC3OpO2rh4

Hélas, ce ne fut pas le cas et pour toute réponse écologique elle nous a servi du réchauffé qu’elle a du copier à son collègue et prédécesseur à cette fonction et Maire de Lattes, à savoir : reconnaitre le compostage citoyen et/ou associatif, mise en place de tubes et bien évidemment prendre deux poules  afin de réduire les biodéchets ménagers pour les personnes qui le peuvent.

L’association ZéroWaste Montpellier est à féliciter pour  avoir initié cette captivante présentation sur le thème de la réduction,  recyclage et réutilisation de nos déchets ainsi que leurs actions sur le terrain. Il en est de même pour tous les groupements de citoyens et associations qui œuvrent pour une meilleure gestion de nos déchets afin de tendre vers le Zéro Déchet. 

J’ai rappelé que nous avions organisé (8 associations environnementales indépendantes) la première conférence  « Zéro Déchet » à Montpellier le 10 Décembre 2016, à laquelle tous les élus de Montpellier Métropole étaient invités, mais hélas, il y a eu ZERO présent. Pourtant avec la mise en place de ce concept, nous aurions pu espérer à une réduction réelle de nos déchets entre 30 et 40% par rapport à aujourd’hui.

Au cours de cette même année 2016, nous nous posions la question : Nos élus nous grugent –ils ?

Problème : Les recettes perçues ont été supérieures aux frais d’enlèvement des déchets… alors même que la loi l’interdit.

L’excédent de TEOM (Taxe d’Enlèvement des Ordures Ménagères) de 3M, « Montpellier, Lattes… »)  dont le montant de la part des recettes indues se montait à 1,5 millions d’euros.

La surtaxation du prélèvement poubelles est interdite. La loi est très claire sur ce point : “Tout dépassement est illégal”. (source : enquête du journal Capital)

Comme mes explications n’ont pas été appréciées par Madame la Vice-présidente de Montpellier Méditerranée Métropole, Déléguée à la prévention et valorisation des déchets, à la propreté de l’espace public, c’est à partir d’une contre-vérité qu’elle m’accusera de « favoritisme Politique » alors que je n’ai jamais été encarté à un parti politique et que l’écologie citoyenne n’appartient à aucun parti et reste la propriété de chacun d’entre nous.

Moralité :

La mauvaise gestion des déchets avec incidences environnementales par Montpellier Métropole entraine :

  • une augmentation du cout des transports de nos déchets vers d’autres destinations ? pour un montant de 8 740 000 euros ; 
  • Le compost d’AMETYST serait valorisé ? Comment peut-on le croire ?

Le compost issu d’un mélange de déchets ménagers avec des biodéchets ne permet pas d’obtenir un compost conforme à la protection des sols et de notre santé, or c’est le procédé de cette usine de Tri Mécanique Méthanisation.

Par ailleurs, si ce compost est réellement vendu,  pourquoi nous ne trouvons aucune ligne comptable du montant de cette recette ni les noms et adresses des acheteurs éventuels ? D’ailleurs, le process d’Amétyst est actuellement contraire à la production d’un compost d’une qualité conforme à l’article ci-après:

«Article 22 de la directive (UE) du parlement Européen et du conseil du 30 Mai 2018 concernant les biodéchets :

Les États membres veillent à ce qu’au plus tard le 31 décembre 2023 les biodéchets soient soit triés et recyclés à la source, soit collectés séparément et non mélangés avec d’autres types de déchets ;

  • pour pallier aux mauvais fonctionnements de l’usine AMETYST, un montant de 300 000 euros par an est nécessaire afin de réduire les odeurs pestilenscielles ; 
  • un nouvel avenant est signé (avenant n°2) de 5,67% au contrat AMETYST au profit du délégataire ; 
  • les conséquences de ces dépenses supplémentaires seront une fois de plus supportées par les contribuables.

L’usine AMETYST est une véritable catastrophe qui ne permet pas une gestion efficace et économe de nos déchets. Son entourage est souvent pollué par les odeurs avec la présence de mouches et pourtant c’est à proximité de cet environnement que de nombreux bâtiments à usage d’habitation sont en cours de construction… Logique, non ? 

Pour une meilleure gestion de nos déchets, la réponse est dans la mise en place d’une gestion « ZERO GASPILLAGE et TENDRE VERS ZERO DECHET », elle est possible pour la Métropole de Montpellier, elle est déjà existante à San Francisco (voir la vidéo)

Lattes le 14 Décembre 2019

 

Jacky CHANTON

 

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Vu le webmaster

Raymond  GIMILIO

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San-Francisco : en savoir plus sur


L’ODAM a retrouvé le film reportage sur le traitement des déchets à San-Francisco. Cliquez sur ce lien.
Nous rappelons que lors de la Foire internationale de Montpellier (décembre 2017), l’ODAM s’était étonné que rien sur le stand de la ville de San-Francisco ne venait exposer cette magnifique réalisation qui aurait fait de l’ombre à Montpellier-Métropole ? Cliquez sur ce lien.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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A l’approche des prochaines élections municipales

Amétyst est dénoncé par la candidate EELV Clothilde OLLIER à la mairie de Montpellier lors des prochaines élections municipales. Est-ce la fin d’Amétyst et de Maera qui est annoncée ?

Á l’ODAM, nous ne faisons pas de politique partisane et politicienne mais nous observons depuis 14 ans la politique des déchets (déchets ménagers et eaux usées) que mène depuis plus de 30 ans la collectivité territoriale (District puis Agglo et Métropole). Ce fut feu Georges Frèche puis ses successeurs (M. Moure puis M. Saurel) qui de manière obstinée ont mené une politique catastrophique et coûteuse que nous, ODAM, n’avons cessé de combattre tout en proposant des alternatives réellement écologiques. Nous faisons de la politique au sens noble du terme, l’intérêt pour les affaires de nos cités, en bons citoyens. Nous avons été ignorés malgré les bases scientifiques sur lesquelles nous nous basons. Nous avons bataillé pour fonder le CIDES34, collectif citoyen.

Un des nôtres, porte-parole de l’Association des Riverains de Garosud et porte-parole du CIDES34, représentant à la Commission de Suivi de Site (CSS) de l’usine Amétyst, j’ai nommé François VASQUEZ, vient de s’engager aux côtés de la candidate tête de liste EELV. Clothilde OLLIER lui a donné carte blanche. L’objectif est d’obtenir, enfin, qu’une politique vraiment écologique et rationnelle soit appliquée pour le traitement des déchets de Montpellier-Métropole. Ainsi, François a suivi le conseil qui lui avait été donné lors d’une séance de la CSS : faire changer la politique par les élections. Merci François et Clothilde.

Mauvais perdant, le candidat évincé par la primaire EELV, Jean-Louis ROUMEGAS, a décidé de présenter une liste concurrente. Nous ne manquerons pas de lui rappeler plus de modestie et les nombreuses casseroles qu’il traîne derrière lui. Il porte de lourdes responsabilités dans la situation actuelle du traitement des déchets de notre collectivité territoriale.

D’autres portent de lourdes responsabilités dans les options techniques qui ont prévalu depuis ces dernières années. Nous les avons mis en garde, mauvais conseillers des décideurs politiques. Nous sommes surpris de constater que certains élus, chargés notamment de la propreté et des déchets, empoignent un pot de peinture verte et se lancent dans le greenwashing (écoblanchiment). Nous ne voulons pas de regrets tardifs ni de zèle de néophytes de néo-écologistes. Ils devraient comprendre et … dégager ! Les héritiers de feu Georges FRÉCHE et leurs serviteurs ou anciens serviteurs doivent laisser la place. Dégage ! Ils se reconnaîtront. Ils ont exercé le pouvoir, il leur reste quelques semaines aux manettes. Les ralliements tardifs aux propositions que nous faisons depuis 15 ans, nous n’en voulons pas !

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Raymond  GIMILIO

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