Les causes des inondations

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Article écrit en 2014 et toujours d’actualité en janvier 2022.

Les pluies dites cévenoles produisent souvent des inondations calamiteuses.

Nîmes 1988 et consorts

Les gens ont la mémoire courte : le 1er octobre 1988, un orage très puissant alimenté par de l’air de provenance marine, déversa sur la ville de Nîmes, pendant 8 heures, des précipitations qui atteignirent 300 à 400 mm de pluie (soit 300 à 400 l par m2). Les ruisseaux habituellement à sec du bassin versant qui entoure Nîmes ont déferlé sur la ville (on les avait recouvert et incorporés dans le système de recueil des eaux pluviales). Plus de 500 millions d’euros de dégâts ont été causés.

L’analyse des archives de la ville montra que des épisodes comparables avaient été constatés le … 9 septembre 1557, à tel point que les habitants avaient envisagé de quitter le site de la ville. La mémoire est courte : 1557 ! Depuis, les choses ne se sont pas améliorées : il y a eu bétonnisation à outrance des hauteurs de la ville, c’est à dire des constructions et des parkings asphaltés qui sont venus recouvrir les sols et déboisement des garrigues du fait de l’exploitation intense de la végétation.

Le risque d’inondations

Périodiquement, le territoire des garrigues est frappé par ces pluies couvrant de vastes surfaces comme en septembre 2002. Ces épisodes dits cévenols mettent en évidence la vulnérabilité au risque d’inondations de certaines extensions urbaines et agricoles, généralement récentes. Décembre 2003, 28/10/1860 (Rhonel, 34), 03/10/1988 (Cadereau, 30), 27/09/1933 (Rieumassel, 30), 03/09/1958 (Rieutord, 34), 03/10/1988, 30) et récemment dans l’Hérault : les faits sont là pour rappeler que les oueds ce n’est pas qu’en Afrique du Nord !

Pourquoi les inondations

La perte de mémoire des populations et la mauvaise information ou l’information sciemment cachée fait que les hommes ignorent où ils ont construit leurs maisons ! Il existe une notion enseignée en écologie : le climax. Il s’agit, en un lieu donné, d’un état stable dans l’équilibre entre :

  • le sol (sa nature, sa pente, sa composition chimique, …),
  • le ciimat (température, pluies irrégulières, pluies violentes, …),
  • la végétation (prairies, garrigues, forêts, …).

La végétation par sa couverture brise la violence des précipitations et favorise l’infiltration de l’eau dans le sol, les racines fixent le sol et le maintiennent. En construisant de vastes parkings bétonnés ou asphaltés, des rues plus ou moins en pente, on favorise le ruissellement de l’eau, les rues convergent vers les points bas où l’eau arrive en furie, ronge en quelques instants les revêtements. L’eau se charge de graviers puis de galets puis en arrive à rouler des rochers mais aussi des voitures ! Les systèmes souterrains de recueil des eaux pluviales sont vite saturés et l’eau parcourt les voies, démolissant talus et creusant les lits de ruisseaux, là où historiquement elle avait l’habitude de dévaler avant qu’on y ait construit des maisons.

Quand un cours d’eau se jette dans la mer et que la crue rencontre une forte marée montante aggravée par des vents soufflant de la mer,  on a une catastrophe majeure.

Raymond GIMILIO
Ecologue


Insigne chevalier mérite agricole


Ce n’est pas une fiction

En 2015 est décédé M. Renaud Vié le Sage, auteur du livreLa terre en otage (Editions du Seuil, 1989, 250 p). J’ai personnellement connu ce grand monsieur au Ministère de l’Environnement quand il était délégué aux risques naturels et majeurs. Il a disséqué la catastrophe du Grand Bornand (14 juillet 1987) et espèré qu’il n’y aurait plus jamais çà ! Or, ça s’est reproduit ! Et celà risque de se reproduire ! Malgré les Plans d’exposition aux risques (La Roya, Aude, La Tranche sur Mer, …). In mémoriam. Les décideurs qui donnent les permis de construire sont aveuglés le plus souvent par de intérêts particuliers et ne prévoient pas. Certains ont horreur des lanceurs d’alertes, nos modernes cassandres.

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Le Lanceur d’alerte

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