Maera : une station pilote en Méditerranéé




Réponse à l’association ASPRI

L’insatisfaction de l’ASPRI est justifiée car l’extension de MAERA est un choix exclusif de 3M [Montpellier-Méditerrannée-Métropole, NDW].

Le dénouement qui répondait au plus près de l’intérêt général passait par la réactualisation et/ou modernisation de MAERA afin de corriger les problématiques et non d’attendre et d’aggraver la situation en permettant des connexions à de plus en plus de villes.

Enfin, permettre la construction d’une station au Nord-Est de Montpellier afin de limiter le pluvial en aval et de profiter de la réutilisation des eaux usées traitées, recyclées et répondre à l’économie circulaire (par un projet Gagnant/Gagnant).

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) :

L’extension/Réactualisation/Modernisation prévue de Maera par 3M ne règlera pas tous les problèmes en aval, au mieux elle les améliorera (mais pour combien de temps ?).

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement :

Les problèmes étaient présents et recensés 9 mois après son inauguration et au lieu d’apporter des actualisations ou modernisations afin de moins polluer en particulier par temps de pluie, il a été connecté de plus en plus de villes… Les problématiques viennent essentiellement de la gestion du pluvial à l’arrivée de la STEP (réseau unitaire et le pluvial, capacité des bassins d’orage insuffisants et de leurs utilisations qui sont contestables).

Depuis la mise en service de la rénovation de la station d’épuration de la Céreirède, celle-ci n’a jamais répondu aux objectifs qui nous avaient été diffusés et affirmés par l’Agglomération. En dehors du prix, on est très loin de « MAERA la Rolls-Royce des stations d’épuration » qui nous avait été annoncée.

Des associations et citoyens ont dénoncé les problématiques de cette station (CAPNUBAM avec les associations adhérentes, l’ODAM…). La capacité épuratoire de la station est nettement sous-évaluée par rapport aux annonces des performances par l’Agglomération de Montpellier.

Les élus en charge de l’Assainissement ne nous ont jamais écouté ou demandé de nous rencontrer malgré une absence d’anticipation et de prévision des besoins suite aux nombreux dysfonctionnements de cette station.

Ses mêmes élus, non seulement n’ont pas fait apporter les réactualisations et modernisations nécessaires à la station pour une meilleure prise en charge des eaux usées et du pluvial mais ils ont fait connecter des villes (même hors Métropole) alors qu’ils avaient la connaissance que MAERA n’était pas en mesure de traiter correctement les eaux usées (en continuant à apporter des pollutions en mer et dans le Lez après de fortes pluies). Pour une entreprise du privée, on appelle cela une « faute professionnelle ».

Au lieu de soulager les apports des eaux usées et du pluvial sur une STEP construite en zone inondable (sauf si une étude récente nous prouve le contraire) et de prévoir une station performante d’environ 50 000EH au nord-est de Montpellier afin de traiter les eaux usées des villes de proximité (Castries, Teyran…), là où le besoin existe et répondre à l’intérêt général or, c’est le contraire qui a été décidé.

Aucune écoute suite à l’avis défavorable à l’extension de Maera par une très large majorité des associations et citoyens présents lors de la concertation demandée par les associations environnementales à l’Hôtel de la Métropole du 28 Mars 2018.

Si toutefois, elle se réalise, ce sera une extension imposée en non acceptée par la majorité des associations et citoyens. Une extension qui ne supprimera pas les dysfonctionnements mais les réduira temporairement et le cout de la maintenance de Maera et des réseaux seront de plus en plus onéreux. Par ailleurs, on ne maitrise pas rapidement les problématiques éventuelles de l’émissaire en mer ni de sa maintenance et les risques de pollutions sont importants.

Le sud de Montpellier et Lattes en particulier, n’a pas vocation à être la « poubelle » de la Métropole (et par voie de conséquence, Pérols et Palavas) : « décharge du Thôt, Maera, Ametyst, doublement autoroute A9, la ligne LGV, l’importance des surfaces bâties de Montpellier sud vers la mer, le risque inondation, qualité de l’air ».

L’oligarchie décisionnelle de la Métropole ne doit pas prévaloir sur notre environnement, notre santé et l’intérêt général.

Réactualisation, modernisation de MAERA = OUI  –  Extension = NON

Lattes le 6 Avril 2021

Jacky Chanton




Lettre ouverte de l’ASPRI au Président de la Métropole concernant MAERA

Nous recevons une copie de la lettre de l’ASPRI que nous publions ci-dessous.


LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA METROPOLE  A PROPOS DE MAERA

                                                                 Palavas le  27 mars 2021

   Monsieur le Président,

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) crée  à l’aval une situation insupportable. Nous choisissons contre notre gré cette manière particulière de vous écrire, car nous souhaitons lever la chape de plomb qui occulte cette situation.

En août 2019 la baignade a été interdite  2 jours à Palavas et depuis, les Compagnons de Maguelone, organisme social, ne peuvent plus commercialiser  les coquillages de l’étang du Prévost. Et depuis 5 ans le limon s’accumule en grande quantité  à la sortie de l’émissaire en mer.

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement. C’est prévisible et reconnu en décalé  puisque la modernisation a été décidée avec retard. Sans aucune assurance que cela se fasse, rien n’est prévu avant 2027.

QUE SE PASSE-T-IL EN ATTENDANT ?

  • En temps normal, tant bien que mal, la station traite (insuffisamment) les eaux usées de la Métropole et au-delà. Ces eaux sont amenées en mer à 11 km  de la côte   et les nuisances ne sont connues que des pêcheurs, plongeurs  et plaisanciers, ce qui ne les empêche pas d’exister.
  • Le moindre orage détruit ce semblant d’équilibre. Un système appelé by-pass déverse dans le Lez les eaux brutes que la station ne peut traiter. Contrairement à l’opinion commune , ce sont les orages petits et moyens qui sont le plus dangereux. L’arrivée d’eau étant médiocre la dilution est faible, les égouts se déversent dans notre secteur.  Les grosses crues dilue et chassent l’eau vers la mer, ce qui les rend moins dangereuses sur ce point.
  • Les conséquences sont hélas prévisibles, dans une zone ou la mer les étangs et le canal communiquent.

L’ASPRI PENSE QU’EN ATTENDANT DES SOLUTIONS IMPARFAITES EXISTENT QUI EMPECHERAIENT  L’AGGRAVATION.

  • Des bassins d’orage plus nombreux ( hélas sous dimensionnés) ne sont prévus  qu’ en 2027)  diminueraient l’utilisation du bi-pass en stockant provisoirement les eaux usées non traitées.
  • Il est possible d’installer en aval sur le Lez  deux barrages  filtrants de type MES (matières en suspension)   posés en quinconce pour ne pas bloquer la navigation, nettoyés par un robot méduse ou un procédé plus traditionnel.
  • Des martellières devraient être placées sur les communications de l’étang du Prêvost, isolant ce dernier lors des petites crues.
  • Les épaves qui freinent le débit du Lez devraient être enlevées, sources d’embâcles dangereux.
  • Sous le contrôle de l’Etat des analyses chimiques, organiques et bactériologiques non confidentielles devraient être effectuées lors des épisodes pluvieux.
  • Un contrôle automatique en continu des rejets autour de l’émissaire  en mer devrait être mis en place. Les analyses trimestrielles actuelles sont très insuffisantes. Par exemple elles  ne font pas état d’une accumulation anormale de limons, alors que pêcheurs, plongeurs et plaisanciers le constatent depuis plusieurs années.

Fidèle à ses habitudes, l’ASPRI  ne se contente pas de déplorer et propose des solutions. Espérant une réponse et un débat public puisque tout se discute y compris nos propositions, nous vous adressons l’assurance de nos sentiments dévoués.

Le président

 Jean-Pierre Molle

 

 




Interview de Radio-Clapas

Le jeudi 11 mars, une journaliste de Radio-Clapas a inrviewé l’ODAM représenté par son Président Raymond GIMILIO. Pendant une heure, il a évoqué l’historique du problème des déchets de la ville, du district, de l’Agglo et de la Métropole. Il a évoqué le problème des décharges (les soit-disant ISDND), des déchets soit-disant non-dangereux, des biodéchets et surtout de la raison de mettre en place le tri à la source et la collecte séparative. L’objectif est d’éviter le contact des biodéchets en fermentation qui dénaturent et salissent les autres déchets et empêchent de les recycler.

Le problème du Thôt et de Castries a été décortiqué sous l’angle des nuisances que ces décharges provoquent, notamment sur les eaux de surface et souterraines. La liaison avec l’usine de tri mécanique soit-disant biologique a été décortiqué en détail avec la mention des rapports de la Cour des Comptes, dogue muselé, dont les remontrances aboutissent rarement à des poursuites pour dilapidation des fonds publics. L’exemple de l’usine Amétyst est éloquent : 65 Millions d’euros au départ, 130 millions actuellement sans compter le fait que les déchets ne subissent qu’un abattement de 10% du poids et qu’il est nécessaire d’évacuer le résultat du tri mécanique vers des décharges. Le compost issu des digestats issus du tri mécanique donnent un compost médiocre voire toxique ! L’usine consomme presque 50% de l’électricité produite et ne sert qu’à chauffer un quartier. La rentabilité de cette électricité ne tient qu’au fait qu’elle est en fait subventionnée par un prix d’achat nettement surévalué, un effet d’aubaine !

L’usine produit aussi des eaux usées industrielles, un déchet dangereux riche et éléments toxiques qui est envoyé vers une autre usine, Maéra, une station d’épuration qui pollue aussi largement la mer Méditerranée et ses étangs.

Le tri à la source fonctionne encore imparfaitement à Montpellier : la poubelle jaune aboutit à Demeter où les cartons et les emballages alimentaient en particulier l’industrie chinoise des papiers et cartons à recycler, une industrie mise en place par une sino-américaine qui ne reçoit plus directement sa matière première secondaire interdite d’importation. Des voies détournées par la Thaïlande et les pays voisins semblent fonctionner.

Le recyclage des déchets vus comme matière première secondaire est susceptible d’alimenter une industrie rentable dans notre pays, avec des emplois à la clef.

Un objectif : recycler, réduire, réutiliser, réparer. zéro déchet zéro gaspillage.

Raymond GIMILIO
Président




MAERA : projet de modernisation, on nous roule

Introduction

Une enquête d’utilité publique a été ouverte le 27 juin 2019 jusqu’au 20 août 2019 par arrêté préfectoral pour « un projet de modernisation de la station des eaux usées MAERA présenté par Montpellier Métropole », soit une durée de 44 jours, en plein été, en pleines vacances ! Les association vigilantes ont réussi à persuader les autorités de prolonger la dite enquête jusqu’au 4 septembre 2019, 18 h. L’ODAM a pu, à la fin août, consulter le registre dématérialisé et son dossier et rédiger une contribution dont nous donnons la teneur ci-dessous. Le Président de l’ODAM a rencontré les commissaires enquêteurs le 4 septembre de 9h15 à 10h15 pour un échange cordial et constructif. Nous espérons avoir été écoutés et entendus.

Contribution de l’ODAM

Montpellier le 2 septembre 2019

 EUP modernisation Maera

 Objet : « Projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées MAERA, sur la commune de Lattes, lieu dit la Céreirède, au profit de Montpellier Méditerranée Métropole » (arrêté préfectoral n°2019-I-743 du 17 juin 2019).

 Nous sommes solidaires de tous ceux qui ont protesté sur la date de tenue de l’enquête pendant le début de l’été et des vacances, nous sommes gré de la prolongation au 4 septembre. Sans cette prolongation, l’enquête aurait pu être interprétée comme une tentative de « passage en force » dont Montpellier-Méditerranée-Métropole nous a déjà habitués dans le passé, pour d’autres aménagements aujourd’hui controversés.

 Il s’agit de donner un avis sur l’utilité publique du projet de Montpellier-Méditerranée-Métropole qui présente un « projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées [STEP] Maera ». S’agit-il vraiment de « moderniser » cette STEP qui dessert à l’heure actuelle 14 communes de la métropole et 5 hors-métropole ?

 Préambule

 Le concept de modernisation est totalement différent de celui d’extension. Il ne s’agit pas de la même chose. « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde. » écrivait Albert Camus (L’homme debout, Edition II).

Nous déclarons que l’eau usée, certes, est un déchet mais un déchet précieux qu’il convient de recycler, de récupérer et d’épurer correctement en vue de sa réutilisation en eau douce à toutes les fins agricoles. Les exutoires fluvial (Le Lez) ou marin (golfe du Lion-golfe d’Aigues-Mortes), tel qu’il fonctionnent depuis 1965, sont une dangereuse hérésie, un crime contre l’environnement. En 2005, se tenait une conférence publique (28/04/2005, Montpellier) dénonçant la conception de la nouvelle usine qui allait s’ériger sur le site de la Cérereide obsolète (rejetant dans le Lez depuis 1965). Cette « usine pilote », selon l’expression de son promoteur, allait remplacer la Cérereide, mais en améliorant le traitement et en déportant la pollution du Lez dans le golfe d’Aigues-Mortes, à 11 km au large de Palavas, par un émissaire de 20 km dont 11 en mer. Le débit du rejet prévu est de 130.000 m3/jour (soit environ 1,5 m3/s). Ce contre quoi ont protesté à l’époque les associations de défense de l’environnement, notamment celles de la baie d’Aigues-Mortes ou des communes riveraines du Golfe. Une protestation contre la composition des effluents prétendument traités à 95% :

  • des MEST[1] (matières en suspension : 3,5 t/jour de MEST),
  • des DBO[2] et des DCO[3] (ces deux derniers appauvrissent le milieu en oxygène),
  • plus des ions de composés d’azote, phosphore,
  • des médicaments humains rejetés avec les selles, certains radioactifs,
  • des PCB, etc.
  • sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes !

 Le taux d’épuration justifiait, selon Montpellier-Agglomération et un avis de 1996 d’un « comité national d’hygiène » approuvant un rejet en mer, au large, avec comme excuse supplémentaires qu’un courant dit « Ligure » allait balayer ces substances et les diluer dans la grande masse de l’eau de la Méditerranée, affirmation justifiant ce que nous qualifions comme « atteinte grave contre l’environnement », dans la mer la plus polluée du monde, souffrant de la pollution de toutes les grandes métropoles françaises riveraines comme de celles étrangères (celles du sud-est en particulier). L’influence de ce courant Ligure n’aurait jamais été scientifiquement démontrée comme du reste, l’effet de dilution de la pollution rejetée.

 Nous sommes solidaires des communes situées à l’est de Palavas, qui n’ont pas été associées comme partie prenante dans l’élaboration de l’enquête, au prétexte qu’elles appartiennent à un département voisin. Un écosystème peut recouvrir plusieurs divisions administratives, l’écosystème du golfe du Lion et de la baie d’Aigues-Mortes ne peut être réduit à sa partie faisant face à l’Hérault, ce qui n’est pas naturel. Les limites administratives ne constituent en aucune façon une barrière anti-pollution : la pollution est trans-frontières, encore plus s’agissant de la mer ! La compétence se devait d’être étendue à tout l’écosystème, au moins à l’est de la Grande-Motte et à l’ouest de Palavas.

        L’émissaire en mer (coût = 65 Millions d’€uros)

 Le 16 novembre 2018, s’est produit un incident survenu sur l’émissaire, exutoire en mer de Maera : une rupture de la canalisation au lieu dit « les 4 canaux » à Palavas dont aucun média n’a rendu compte mais qui a fait l’objet d’un constat d’huissier de justice. Les effluents seront pompés de la fouille de dégagement et sont déversés dans l’étang du Prévost, tout le temps que dureront les travaux de réparation de la fuite. Cette réparation s’est faite par un « sanglage » (provisoire ?). Cet incident à lui seul montre la dangerosité du dispositif de rejet en mer chaudement recommandé en … en 1996 ! Depuis, la science a fait des progrès notamment sur le devenir des polluants en mer et sur l’état de la mer méditerranée, mer fermée, eutrophisée et très polluée ! Les nouvelles règles européennes sont là, il faut en tenir compte (Fondation Ellen Mac Arthur).

 Les traités scientifiques nous disent que l’hydrogène sulfuré qui est contenu dans les tuyaux d’égoûts des réseaux d’assainissement corrodent le béton, l’acier, la fonte. La question se pose sur l’efficacité des dispositifs de désulfuration à la sortie de Maera ? Or, les riverains savent combien ce composé est présent dans les eaux qui empruntent l’émissaire (odeurs méphitiques constatées là où sont placés des évents de cette canalisation. Il y a eu une première manifestation le 16 novembre 2018, combien de microfuites le long des 20 km de cette canalisation ? Les microfuites évoluent et un jour, comme ce 16 novembre 2018, ça casse !

 L’émissaire en mer a coûté cher, mais il faudra dans un premier temps stopper progressivement son utilisation (il semble corrodé et le public ignore à quel point). Il faut envisager une vraie modernisation de la STEP Maera pour en faire une vraie station de traitement rejetant, quelles que soient les circonstances météorologiques, de l’eau de qualité baignade dans le milieu naturel. Où devra se faire le rejet ? Dans le Lez pour permettre l’étiage de ce fleuve. Ou en réutilisant une partie du conduit pour amener les eaux vers des jardins filtrants proches du trajet, là où il y a du foncier disponible. Il faut également mettre en place un système d’eau d’irrigation agricole (le Gard est actuellement, au 26 août 2019, en période de sécheresse, de stress hydrique, pénurie d’eau d’irrigation). L’Hérault ne saurait tarder, la pluie n’est pas au programme avant dux semaines. L’étiage du Lez est maintenu par un apport d’eau du Rhône amené par le Canal « Philippe Lamour » (BRL) qui traverse le Gard assoiffé et une partie de l’Hérault. Cet étiage est nécessaire pour compenser le prélèvement d’eau potable dans la nappe souterraine de la source du Lez. On oblige bien des agriculteurs à cesser leurs prélèvements, pourquoi pas cesser la compensation de l’étiage du Lez avec l’eau du Rhône ?

 Par ailleurs, nous n’avons cessé de dénoncer l’insouciance des autorités locales (assemblée délibérante des communes et agglo-métropole confondues) qui ont accepté que l’eau sortant de Maera ne soit pas débarrassée de sa charge bactériennne-virale et soit insuffisamment traitée (il manque des rampes de lampes à rayons ultra-violets, une chloration appropriée, etc. : une dépense mineure ?) : la seule protection réside actuellement sur l’interdiction de toute pêche et de toute plongée autour de la sortie de l’émissaire et récemment la suspension administrative d’une conchyliculture impactée. L’eau salée n’est nullement un désinfectant pour les bactéries (coliformes, entérocoques, etc.). Ces bacilles sont censés vivre en mer plus que les 3 jours qu’on leur prête et peuvent revenir vers la côte en cas de vents marins. Les conchyliculteurs apprécieront (dont nous apprenons le préjudice qu’ils ont subi !). Ces bacilles en contact avec les résidus d’antibiotiques des effluents peuvent voir leur dangerosité accrue (piste à suivre). Car, là est le problème de mélange des eaux de l’émissaire peu salées et à faible densité avec l’eau de mer salée et à plus forte densité. L’agitation créée par les « becs de canard » du tronçon terminal en mer tente ce mélange mais l’eau douce remonte en surface et peut suivre les vents soufflant vers la terre, ramenant à la côte des bacilles peu moribonds.

 Au modèle Maera, notre association n’a cessé d’opposer le modèle de STEU utilisée par l’agglomération de Caen-la-Mer qui rejette depuis plus de 15 ans, dans l’estuaire de l’Orne, des eaux de qualité baignade correctement traitées, filtrées en finale par des jardins végétaux filtrants de plantes à rhizomes capables de ce travail d’épuration. Montpellier-Méditerranée-Métropole n’a jamais voulu entendre raison sur cette solution. Et, cerise sur le gâteau, on nous propose l’augmentation de la capacité de traitement avec, à terme, une augmentation des déversements en mer via un émissaire dont nous doutons de l’étanchéité.

Conclusion partielle : la modernisation envisagée de Maera semble ignorer les exigences de protection du milieu marin méditerranéen contre toute pollution. Elle est hors de propos avec l’exigence de récupération et réutilisation de l’eau : 130.000 m3/jour en pure perte déversés en mer alors que cette eau pourrait renforcer l’étiage du Lez et servir à l’agriculture. Ceci n’est pas pris en compte dans les documents de l’enquête. Montpellier-Méditerranée-Métropole rejette cette éventualité dans le document « Projet de … : Bilan de la concertation préalable (sd [2018]).

         Extension ou modernisation ?

Nous affirmons, à la lecture des dossiers, que le véritable objet de Montpellier-Méditerranée-Métropole n’est pas une modernisation mais une actualisation, réactualisation et extension ave une augmentation de la capacité de traitement de 40% de la capacité actuelle en vue de satisfaire une augmentation de population permanente hypothétique et provoquée sciemment. Depuis ses débuts (Cérereide en 1965), le promoteur (Montpellier … district, agglo, métropole) a visé, au prix de travaux pharaoniques, année après année, à fermer des stations communales (au lieu de les moderniser localement) et à proposer voire imposer  des raccordements à Maera en s’attribuant « la compétence assainissement », même à des communes d’autres agglomérations (cinq communes sont hors-métropole : Palavas, p.e.). Cette politique de grands travaux inutiles s’oppose au principe de subsidiarité des traitements de déchets, traitement au plus près du lieu de production. Il existe au nord de Montpellier une station communale exemplaire (Vailhauqués), conçue sur des bases écologiques, utilisant des vers de terre comme agents actifs et déversant ses effluents bien épurés dans la Mosson (le maire de Vailhauqués est un scientifique soucieux du milieu naturel, pas un juriste spécialiste des conflits à venir).

 L’extension envisagée (40%) émerge, quand on lit les informations enfouies dans un dossier technique d’un volume monstrueux et quand on détient, depuis 1965, l’historique de Maera-Cérereide : au lieu d’une modernisation, on nous cache essentiellement une réactualisation et une extension. Alors que dans la situation actuelle c’est moins de 400.000 équivalents-habitants (EH) qui y sont connectés, la lecture des dossiers fait état « d’une capacité de 470.000 EH qui serait portée à 660.000 EH », ce qui prouve qu’il s’agit bien d’une extension (augmentation de la capacité de traitement d’un tiers, c’est à dire plus 190.000 EH (+40%). Pourquoi une telle augmentation ?) à laquelle il faut ajouter, à la marge, rénovation et modernisation. Maera fait suite a un échec écologique, environnemental, financier et de conception de sa précédente rénovation, laquelle ne remonte pas à plus de 12 ans. On joue sur les mots, on commet un grossier abus de langage, dans un dossier de plusieurs centaines de pages, une inflation technologique qui a pour but de noyer le citoyen sous un fatras technique, en l’abusant sur le travail de modernisation que nous n’avons cessé de préconiser depuis 12 ans au fil de nos observations lors des visites que nous avons pu faire ou sur notre site Internet (https://www.odam.fr). Ces observations ont été relayées au fil des réunions d’une Commission de suivi de site à laquelle les autorités nous ont, avec constance, refusé toute participation, nos observations ayant déplu à la communauté territoriale concernée malgré leur pertinence. Nous défendons l’intérêt général, nous ne réglons pas des comptes, même si cela déplait aux dépensocrates.

 De surcroît, l’extension prévue se fait dans une zone dont le caractère inondable ou non-inondable fait l’objet de controverses.

Augmenter la capacité de traitement de 470.000 EH à 660.000 n’en fera pas pour autant une meilleure station, elle pourrait même être pire dans son impact sur le milieu naturel. Les effluents transitant par un émissaire, dont l’étanchéité est douteuse, vont augmenter. C’est loin d’être un exemple de vertu écologique avec toutes les problématiques centrées sur une même station plus importante en cas de dysfonctionnement.

        L’État sanitaire du milieu naturel à l’aval de Maéra

Le document de réponse aux remarques de l’autorité environnementale (AE) met l’accent sur l’amélioration de l’état sanitaire environnemental du milieu naturel notamment des espaces lagunaires situés de part et d’autre du Lez et Palavas. Lors de la mise en service de la nouvelle Cérereide ou Maera (la rolls-royce des STEP ou « une station pilote » disait-on à l’Agglo), il est clair que le fait de ne plus rejeter d’effluents dans le Lez d’où ils gagnaient les étangs, a assaini considérablement le fleuve après une situation catastrophique. Pour les étangs saturés d’apports polluants, l’évolution a été plus lente à venir. Mais l’alibi du rejet en mer à 12 km par l’émissaire a permis l’envoi d’une partie de la pollution (5%) dans une mer qui n’en a pas besoin avec des désordres et des dysfonctionnements non immédiatement visibles rapidement et qui constituent autant de causes cachées de problèmes environnementaux graves à venir.

 D’autre part, on a l’impression, à la lecture des documents de l’enquête que l’amélioration de l’environnement de la zone lagunaire est un objectif encore à atteindre ! Pourquoi cet état de fait dont l’incident-accident du 16 septembre 2018 aux 4 Chemins, soigneusement dissimulé, ne serait que la partie visible d’un iceberg fait d’une cascade de micro-fuites invisibles provoquée par une corrosion invisible ?

La traversée d’un des étangs dans une zone vaseuse instable et à caractère oxydant n’est pas faite pour mettre le tube à l’abri de la corrosion extérieure, ce qui est loin de nous rassurer sur l’intégrité générale du conduit.

        Le problème des crues et des épisodes cévennols

Un des problèmes que Montpellier-Méditerranée-Métropole propose de régler est celui des forts épisodes pluviométriques (épisodes cévenols ou méditerranéens) qui surviennent en automne-hiver-printemps. Les pluies orographiques se propagent rapidement vers la plaine créant des inondations (on connaît historiquement les crues du Verdanson, affluent du Lez). A la forte quantité d’eau qui tombe s’ajoute un fort ruissellement qui est aggravé par l’imperméabilisation des sols. Les immeubles et leurs parkings font dévaler, depuis les hauteurs de Montpellier et des Cévennes-Causses, des quantités d’eau qui convergent vers Lattes (Negue-Cats, Lez, Mosson, Verdanson, etc.). La partie de l’eau qui s’engouffre dans le vieux réseau unitaire d’égouts arrive en trombe sur Maera malgré le bassin régulateur (insuffisant ) de crues des Aiguerelles. Maera ouvre les « by-pass » et les eaux grises-noires passent dans le Lez proche avec leur charge brute de polluants. Ce phénomène a été longtemps caché au public alors que nous l’avons toujours révélé à la suite d’une visite de la STEP.

On nous affirme que les aménagement prévus vont diminuer les rejets par by-pass, on ne nous affirme aucunement qu’ils seront nuls. Les risques ne tiennent pas compte du changement climatique et de la montée des eaux des océans, montée à laquelle la Méditerranée n’est pas à l’abri.

Un second phénomène se produit lors des épisodes cévenols : les fortes marées qui bloquent l’évacuation des eaux by-passées dans le Lez. Les vents marins soufflant vers la terre ramènent la pollution vers les étangs. Que va faire la Métropole ? La pollution par les coliformes et entérocoques (et les virus ?) rejetés en mer remonte dans des bulles d’eau « douce » et revient vers la terre, vers le lido de Palavas et des communes voisines en moins de 3 heures. Ce ne sont pas 12 km parcourus depuis la sortie de l’émissaire en mer, parcourus en moins de 3 heures, qui suffiront à tuer les germes, n’en déplaise à la Commission nationale d’hygiène de 1996 et à Montpellier-Méditerranée-Métropole.

Nous finirons en rappelant l’existence de la « Directive Cadre Stratégie pour le Milieu marin » (2008/56/CE, DCSMM), directive qui préconise « une mer saine, propre et productive, un bon fonctionnement des écosystèmes marins et un usage durable des biens et services associés. ». Tout le contraire de l’innocuité prétendue des rejets en mer d’eaux chargées de bacilles et de virus.

Notre avis final est contre, résolument défavorable à l’extension telle qu’elle nous est proposée (qui laisse de toutes façons Maera avec ses défauts) et ne permet pas de supprimer la totalité des dysfonctionnements et des pollutions, à la fois en mer et dans le Lez : une réalisation industrielle incomplète, ignorant tout de l’écologie, dans une région où la préservation du milieu naturel et de la Méditerranée est une richesse touristique importante qu’il convient de préserver.

Aucune alternative à cet unique projet d’extension n’a été portée à la connaissance du public (et à la nôtre) alors que nous estimons que la meilleure réponse serait la création d’une à deux STEU, l’une au nord-est, l’autre au nord-ouest d’une capacité de 50.000 EH chacune, extensibles à 100.000 (regroupement de villes à proximité) avec récupération des phosphates, le recyclage et la réutilisation des eaux, là où le besoin existe à proximité.

 La mer Méditerranée n’a pas besoin d’un apport d’eau dite « douce » polluée, contaminée, alors que l’arrière pays aura de plus en plus besoin d’eau recyclée convenablement et ce, afin d’épargner des ressources en eau souterraines de qualité dont certaines ont été compromises par des décharges d’ordures ménagères prétendument non-dangereuses (ISDND Castries, entre autres, résultat de la politique des déchets de cette même Montpellier-Méditerranée-Métropole).

 Le défi du changement climatique et des stress hydriques qui en sont la conséquence ne sont pas des phénomènes situés dans des pays lointains et exotiques. La montée des eaux dans la plaine littorale au sud de Montpellier progresse insidieusement. Ces phénomènes sont là, à notre porte, chez nous, « aquí », sur la côte languedocienne. Il convient de faire le pas et d’arrêter le désastre qui s’annonce.

 Sur la forme du dossier, nous faisons remarquer que Montpellier-Méditerranée-Métropole se prévaut de nombreuses dérogations à des dispositions destinées, pour certaines, à protéger l’environnement. Nous soulignons qu’alors cela voudra dire qu’on aura violé toutes les réglementations au profit de dérogations. Les responsabilités des décideurs seront engagées devant les générations actuelles et futures.

Le projet de modernisation de Maéra doit être rejeté et/ou ré-écrit avec un changement complet de paradigme tenant compte de l’évolution des connaissances scientifiques sur le milieu marin, lagunaire et fluvial. La présence de zones naturelles reconnues (ZNIEFF, RAMSAR, etc.) n’est pas à fouler au pied ! Des activités économiques de pêche et de conchyliculture sont impactées, toutes proches comme celles éloignées.

Il se trouve que l’Université de Montpellier enseigne l’écologie tant marine que terrestre depuis plus d’un demi-siècle, adossée à de grands organismes de recherche tant nationaux qu’internationaux (CNRS, IFREMER, INRA, CIRAD, INSERM, etc) : cette excellence vient d’être reconnue en 2019 par une première place au classement dit « de Shangaï ».

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Certifié és Chimie
Docteur en sciences biologique mention écologie
Ancien chargé d’études de haut-niveau au ministère de l’environnement (1980-1996)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Chevalier du mérite agricole (2015)

 


[1] Matières en suspension transportées : MEST

[2] matières caractèrisées par leur demande biologique en oxygène : DBO

[3] idem demande chimique en oxygène : DCO

Complément et erratum

Montpellier le 3 septembre 2019

EUP modernisation Maera

complément

 Objet : « Projet de modernisation de la station de traitement des eaux usées MAERA, sur la commune de Lattes, lieu dit la Céreirède, au profit de Montpellier Méditerranée Métropole » (arrêté préfectoral n°2019-I-743 du 17 juin 2019).

  1.         Erratum

 Le présent document apporte quelques corrections au précédent document versé le 2 septembre. La « commission d’hygiène et de sécurité etc. » dont il est question page 5 doit être remplacée par « Conseil supérieur d’hygiène publique de France qui a émis une prescription en 1994 ».

  1.         Complément d’avis sur le dossier

 Nous attirons l’attention des Commissaires Enquêteurs sur l’avis formulé par l’Autorité Environnementale, formation d’autorité du Conseil Général de l’Environnement et du Développement Durable, nous citons :

 « Cet avis porte sur la qualité de l’étude d’impact présentée par le maître d’ouvrage et sur la prise en compte de l’environnement par le projet. Il vise à permettre d’améliorer sa conception, ainsi que l’information du public et sa participation à l’élaboration des décisions qui s’y rapportent. L’avis ne lui est ni favorable, ni défavorable et ne porte pas sur son opportunité. La décision de l’autorité compétente qui autorise le pétitionnaire ou le maître d’ouvrage à réaliser le projet prend en considération cet avis. Une synthèse des consultations opérées est rendue publique avec la décision d’octroi ou de refus d’autorisation du projet (article L. 122­1­1 du code de l’environnement). En cas d’octroi, l’autorité décisionnaire communique à l’autorité environnementale le ou les bilans des suivis, lui permettant de vérifier le degré d’efficacité et la pérennité des prescriptions, mesures et caractéristiques (article R. 122­13 du code de l’environnement). »

 C’est un avis mitigé, en tête d’un document de 30 pages daté du 23 janvier 2019. L’autorité s’est déplacée à Montpellier et à Lattes dans la plus grande discrétion médiatique. Le document est clair, facile à lire. Il comporte une synthèse qui recommande des études complémentaires sur :

  • Les scénarios de non-débordement,
  • L’absence de surverse pour les pluies mensuelles, y compris en saison touristique (apport de population),
  • La réalisation d’une première analyse de risques des raccordements de nouvelles installations, etc.

L’avis détaillé met en exergue la surcharge hydraulique de la STEU Maera actuelle, les prévisions d’augmentation de la population, etc.

 Nous avons relevé (page 6) les quantités de polluants reçus, il conviendrait d’appliquer un coefficient de 5% pour calculer ce qui est rejeté après abattement, en mer, via l’émissaire. Par exemple pour 32 t/j de MES, ce seraient 1,60 t/jour qui emprunteraient l’émissaire, 28 t/j de DBO5 ce seraient 1,40 t/jour qui seraient rejeté au large, etc. Ces chiffres sont loin d’être anodins et justifieraient une obligation absolue de rejet d’eaux claires, sans MES, DCO, DBO5, etc., une eau récupérable et recyclables qui se perd actuellement en mer via un émissaire qui a coûté le bagatelle de 65 M€. Nous mettons toujours en parallèle la STEU de Caen-la-Mer (capacité comparable) qui rejette à travers des jardins filtrants, ces jardins qui semblent mal connus et mal appréciés par 3M (Montpellier-Méditerranée-Métropole). Ce sont des tonnes par jour qu’on enverrait au large se diluer dans la mer ?

 Nous avons apprécié la réponse de 3M : un pavé d’environ 258 pages supplémentaires et nécessaires, qui auraient dû éclairer le public dès le début des premières concertations en 2018.

 Le résumé non-technique aurait dû venir en tête des documents du projet. Comment ne pas s’étonner que, devant les pavés indigestes et incompréhensibles pour le commun des mortels, le grand public des citoyens, dans une ville qui affichait son désir de démocratie participative ou de démocratie de proximité, les premières enquêtes et les réunions de concertation aient attiré si peu de participants et aient si peu motivé les médias ? A l’exception de riverains lésés ou d’associations motivées ? Car il faut avoir du temps disponible et des connaissances techniques solides pour digèrer le pavé des documents soumis à l’enquête.

 Le citoyen de base est-il conscient, devant son évier ou sa cuvette des WC, que commence le rivage de la mer Méditerranée, chez lui ? « Ici commence le rivage ». Les tuyaux qui partent de son logement aboutissent dans le golfe d’Aigues-Mortes, au large de Palavas, à 30 m de profondeur, via la STEU.

  

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologique mention écologie
Ancien chargé d’études de haut-niveau au ministère de l’environnement (1980-1996)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Chevalier du mérite agricole (2015)

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Réutilisation des eaux usées


Article republié du site The Conversation

Lien vers le site d’origine : cliquez ici


Réutilisation des eaux usées : quels sont les pays les plus en pointe ?

Julie Mendret, Université de Montpellier
Face à une pénurie d’eau mondiale, la réutilisation des eaux usées, aussi appelée « reuse » (issue de l’expression wastewater reuse en anglais) est une voie d’avenir. Une fois traitées, les eaux usées peuvent en effet être destinées à différents usages : l’irrigation des espaces verts ou des cultures, la lutte contre les incendies, le lavage des voiries ou encore la recharge des nappes phréatiques.
Certains pays ou États – comme l’Australie, la Californie, Chypre, l’Espagne, la Floride, Israël, la Jordanie, Malte ou Singapour – ont pour objectif de satisfaire de 10 à 60 % de leurs besoins en eau par la réutilisation des eaux usées épurées.
L’omniprésence des eaux usées permet d’envisager leur traitement sur l’ensemble des territoires à l’inverse du dessalement, autre solution pour pallier le manque en eau, cantonné aux zones côtières et qui se révèle très énergivore.

La France à la traîne

En France, la « reuse » reste peu développée. En cause : un manque de sensibilisation du public et une réglementation très stricte. Au sein de l’Union européenne, la directive du 21 mai 1991 précise que « les eaux usées seront réutilisées lorsque cela se révèle approprié ». Les pays européens ont donc chacun leur réglementation sur la réutilisation des eaux usées.
La France a ainsi défini des qualités requises pour la réutilisation des eaux usées traitées pour l’irrigation de cultures ou d’espaces verts. Les professionnels du secteur militent pour un assouplissement de la loi qui encadre trop strictement la réutilisation d’eaux usées, avant tout pour des raisons sanitaires. La Commission européenne s’est récemment emparée de ce dossier et a émis en 2018 une proposition de réglementation dédiée à l’irrigation agricole avec pour objectif de faciliter la réutilisation de l’eau usée épurée.
Selon le contexte réglementaire local, la réutilisation des eaux usées connaît donc un développement inégal à l’échelle mondiale.
Certains pays développés soumis à une sécheresse intense se sont tournés depuis quelques dizaines d’années vers la réutilisation des eaux usées : le sud des États-Unis (Californie, Floride, Texas, Arizona, par exemple), l’Australie, Singapour, Israël et les pays du golfe persique. L’État de Californie, pionnier en matière de réutilisation des eaux usées, a instauré au début du vingtième siècle la première réglementation en ce sens. Depuis, cette réglementation a évolué avec des traitements toujours plus poussés pour garantir une eau de très bonne qualité dont de nombreux pays se sont inspirés.
En Europe, les besoins en eaux différents entre Nord et Sud : les pratiques de réutilisation des eaux usées sont ainsi plus répandues dans les pays du Sud. Dans certains cas cependant, comme en Grèce et en Italie, une réglementation trop stricte freine cet usage, car elle entraîne des coûts trop élevés pour le suivi de la qualité de l’eau (74 paramètres à suivre selon la réglementation grecque). En Espagne, pays européen le plus actif dans ce domaine, plus de 150 projets de reuse ont été implantés ces dernières années.

Une évaluation délicate

Si plus de soixante pays pratiquent la réutilisation des eaux usées à l’échelle mondiale, il est cependant difficile d’identifier lesquels réutilisent les plus gros volumes, en raison d’un manque de données normalisées.
En se basant sur les données disponibles, et si l’on considère les volumes annuels, la Chine, le Mexique et les États-Unis sont les pays qui réutilisent les plus grandes quantités, mais les deux premiers cités produisent des eaux de faible qualité liée à un niveau de traitement insuffisant.
En considérant la quantité d’eau réutilisée par habitant, le Qatar, Israël et le Koweït sont les mieux placés. Le Koweït, Israël et Singapour se placent aux premiers rangs si le critère considéré concerne le pourcentage d’eau réutilisée par rapport à la quantité d’eau totale utilisée. Enfin, si l’on considère les avancées technologiques, la Californie, Singapour et le Japon sont probablement les pays les plus novateurs.

La référence Singapour

Le cas de Singapour est mondialement connu et fait référence dans ce domaine. Du fait d’une densité de population très élevée, cette île de 699 km2 a dû faire face à une pénurie en eau accrue et s’est tournée vers la réutilisation des eaux usées après un traitement de pointe associant microfiltration, osmose inverse et rayonnement UV.
Cette eau, dénommée « Newater », est utilisée pour des applications industrielles et dans les tours de refroidissement mais une fraction est aussi mélangée avec de l’eau d’origine naturelle et alimente le réseau d’eau potable. De tels exemples de réutilisation directe pour la potabilisation sont rares, principalement en raison de barrières psychologiques.
La station de traitement des eaux usées de Windhoeck, en Namibie, est ainsi le seul exemple de réutilisation directe pour la potabilisation à grande échelle (21 000 m3/jour).

Des obstacles de taille

On le voit, si la réutilisation des eaux usées est une solution d’avenir, elle souffre d’un problème d’acceptabilité sociale : un récent sondage au Koweït a montré que les deux principales craintes relatives à la « reuse » pour un usage domestique étaient les risques liés à la santé (69 %) et une répugnance vis-à-vis de cet usage (44 %).
En outre, son application pour des usages plus ou moins restrictifs, tels l’irrigation, la recharge de nappe ou la consommation directe, pourrait se trouver limitée du fait de la qualité des eaux en question. En effet, les inconvénients majeurs de ces eaux sont leur salinité élevée, qui peut nuire à la productivité en agriculture et à la qualité des sols ; il y a aussi la présence de polluants émergents, dits « micropolluants », identifiés comme perturbateurs endocriniens.
Cependant, en France et à l’international, les laboratoires de recherche en traitement des eaux travaillent activement au développement de nouveaux procédés innovants, notamment basés sur le couplage de traitements physiques et chimiques qui permettront d’obtenir une qualité d’eau adaptée aux usages visés.
Julie Mendret, Maître de conférences, HDR, Université de Montpellier
Cet article est republié à partir de The Conversation sous licence Creative Commons. Lire l’article original.
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Raymond  GIMILIO

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Gribouille pas mort

Serait-ce comme à l’armée de papa ? L’ordre donné, on attend le contre-ordre ! ? Un avis favorable donné par des Commissaires enquêteurs qui on fait semblant de nous écouter lors de l’enquête d’utilité publique de la modernisation de Maera (en réalité une extension de capacité). Un jour après, le Président de Montpellier-Métropole annonce l’abandon du projet ! En séance du Conseil de métropole !

Gribouille ? Pinocchio ? Polichinelle ? Quelle est cette politique qui nous ridiculise ?



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Raymond  GIMILIO

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Les commissaires enquêteurs sont-ils objectifs ?


Nous venons d’apprendre avec stupeur que le pseudo-projet de modernisation de la station d’épuration des eaux usées de Montpellier-Méditerrannée-Métropole (véritable projet d’extension déguisé) avait reçu un avis favorable des Commissaires-Enquêteurs, en clôture de l’enquête d’utilité publique. Nous avions rencontré pourtant ces trois commissaires qui nous avaient écoutés pendant près d’une heure et avions laissé une trace écrite de nos arguments. Nous avons dénoncé un projet d’extension déguisé en projet de modernisation, critiqué le rejet en mer au large de Palavas, rejet qui pollue la Méditerrannée car les effluents sont chargés bactériologiquement, proposé des solutions alternatives basées sur l’écologie et le bon sens citoyen.
Rien n’y a fait ! Nous avons été écoutés mais pas entendus. Depuis plus de 15 ans que nous participons à des enquêtes d’utilité publiques (EUP) nous commençons à être résignés à voir nos arguments balayés vers la poubelle, à voir bafouée la démocratie participative et la démocratie de proximité par les élus des différentes collectivités territoriales, à quelques exceptions près (Le Thôt et la décharge de Fabrègues).
Madame Corinne LEPAGE, ancienne Ministre de l’Environnent nous disait, lors d’une rencontre à Montpellier, que tout le mal venait de ce que les Commissaires enquêteurs étaient rémunérés par l’entité demandeuse de l’enquête et que des commissaires qui ne rendaient pas l’avis attendu n’avaient aucune chance d’être reconduits lors d’une prochaine enquête. Doit-on s’étonner qu’ils rendent des avis ne tenant aucun compte de celui des citoyens ?
Consultez les centaines de pages d’argument destinés à vanter les mérites d’un projet anti-écologique. Cliquez sur ce lien.
Consultez les contributions de l’ODAM versées sur le registre d’enquête :

  • contribution du 2 septembre 2019 au registre dématérialisé (cliquez ce lien)
  • complément du 3 septembre 2019 remis au Président de la CEUP à Lattes, en mains propres (cliquez ce lien)

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologiques mention écologie
Chevalier du mérite agricole
Conseiller du CIDES34

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Le webmaster

Raymond  GIMILIO

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Contribution à l’enquête d’utilité publique pour Maéra

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Nous sommes pour la participation citoyenne

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Monsieur Jacky CHANTON
10, rue des Vignes
34 970 LATTES

CONTRIBUTION A L’ENQUETE PUBLIQUE DE l’ACTUALISATION, EXTENSION ET MODERNISATION DE LA STATION D’EPURATION MAERA

Lattes, le 3 Septembre 2019

 A l’attention de Monsieur le Président de la Commission d’enquête

 Monsieur le Président,

 Comme ce n’est pas habituel, et dans le cadre de la démocratie participative citoyenne, je remercie les membres de la commission d’enquête publique et en particulier son Président pour avoir organisé la réunion d’information relative à la réactualisation, extension et modernisation de la station d’épuration MAERA le 10 Juillet 2019 sur la Commune de Lattes. Elle avait pour but de présenter les aménagements de ce projet et ainsi permettre un débat « Questions / réponses » entre les services « eau et assainissement » de la Métropole et les citoyens.

 Je regrette cependant que les dates de cette enquête publique , pour un sujet aussi important, soit organisée durant la période des vacances. Toutefois je se suis gré de ce report de date au 4 Septembre 2019, même si nos associations n’auront pas pu ce concerter durant cette période.

 Les objectifs de Montpellier Métropole :

  •  Limiter au maximum l’impact de Maera, en temps de pluie, sur la qualité des eaux du Lez. 
  • Améliorer la cadre de vie des riverains.  
  • Tendre vers zéro nuisance 
  • Contribuer à limiter l’empreinte sur l’environnement 
  • Faire de Maera une station à énergie positive 
  • Développer toute forme de valorisation (réutilisation partielle des eaux usées traitées) 
  • Montpellier Méditerranée Métropole s’est fixée, dans le cadre du présent projet, l’objectif d’améliorer les performances de traitement de la station.

La station Maera collecte les eaux usées de 19 communes :

  • 14 communes de Montpellier Méditerranée Métropole
  • 3 communes de Pays de l’Or Agglomération (Carnon, Palavas, Saint-Aunès)2 communes de la Communauté de Communes du grand Pic Saint-Loup (Assas, Teyran)

La station de traitement des eaux usées existante possède une capacité nominale de 470 000 EH pour un volume journalier admissible de 130 000 m3/j.

 Quel est le constat sur le choix de l’émissaire en mer et du projet de Montpellier Méditerranée Métropole pour la réactualisation, extension et modernisation de la station d’épuration de la Céreirède ?

  • Un choix onéreux et contestable du rejet des eaux traitées à partir d’un émissaire en mer

(2005) :

Onéreux : 65 Millions d’euros pour le seul émissaire en mer.

Coût global : Le premier chiffrage avec le rejet en mer était un peu élevé, selon l’agence de l’eau, soit un montant prévu de 112,8 Millions d’euros ? En réalité la note finale sera de 150 Millions d’euros, ce qui en fait la station la plus chère de France et certainement d’Europe pour sa capacité épuratoire en équivalents habitants.

Contestable : Cette station pollue en permanence la mer et le Lez après de forts orages jusqu’à ce jour et par voies de conséquences des effets négatifs sur la qualité des eaux des étangs et du littoral. 

Voilà la présentation des performances annoncées de MAERA par Montpellier Agglomération :

Montpellier : Dans l’exercice de ses compétences assainissement, la Communauté d’Agglomération de veut assurer le plus haut niveau de collecte et de traitement des eaux usées et de rejet des eaux épurées afin de protéger notre environnement naturel. 

La station pourra, alors, traiter 130 000 m3 par jour (soit les effluents d’une ville de 470 000 habitants) contre 80 000 m3 aujourd’hui et offrira de nombreux avantages.

Parmi les avantages qu’offre la nouvelle station MAERA depuis le 1er trimestre 2006, on peut citer :

  • l’assurance du meilleur taux d’épuration possible à ce jour,

  • la garantie de la qualité des eaux de baignade du littoral maritime,

  •  la réhabilitation du Lez et des étangs,
  •  la sauvegarde du milieu marin et des métiers de la pêche,
  •  le traitement des eaux de pluie,
  •  la suppression sonore et olfactive de proximité,
  •  une parfaite insertion du site dans l’environnement,
  •  la mise en œuvre d’un système de contrôle et de surveillance permanente des Installations …
  • Une gestion technique discutable puisqu’elle n’a jamais répondu aux objectifs qui ont été annoncés par l’Agglomération depuis sa rénovation, extension, modernisation de 2005 :

Quel est le bilan de la station « MAERA » neuf mois après son inauguration ?

Les membres du comité de suivi de cette station nous informent que les performances de dépollution à 95% annoncé par Véolia et l’Agglomération de Montpellier ne sont pas respectées… 

La capacité épuratoire de la station parait nettement sous-évaluée par rapport aux annonces des performances par l’Agglomération de Montpellier.

Elle est censée traiter un volume journalier admissible moyen de 130 000 m3/j, donc, 47 450 000 m3/an. 

  • Bassin d’orage avec une capacité déjà insuffisante dès 2008 :

Avec le bassin d’orage, la grande partie des eaux pluviales, hors intempéries importantes, se trouvent captées dans l’ouvrage enterré à une profondeur de 8 mètres ; elles sont ensuite dirigées pour leur assainissement jusqu’à la station d’épuration de la Communauté d’agglomération de Montpellier, MAERA.

Lors des orages exceptionnels au-delà du bassin d’orage, un chenal aval a été construit afin que les pluies dépassant la capacité du bassin aillent se déverser dans le Lez.

Intégré dans un vaste schéma d’amélioration de l’assainissement des eaux usées de la ville et des communes de l’agglomération, le bassin d’orage des Aiguerelles concilie deux objectifs : maîtriser les eaux du Lez et les risques d’inondations et préserver la qualité de l’eau. D’une envergure de 100 x 40 mètres, l’ouvrage béton est actuellement en période de mise en service. Fin 2008, sa surface sera aménagée pour devenir la partie arborée du site. 

  • La qualité de conception de MAERA, selon le Journal HARMONIE d’Avril 2008 :

« Cette triple certification, obtenue pour la première fois au monde, récompense la qualité de la conception, de la réalisation et de l’exploitation de cette installation dans le respect de l’environnement » selon Monsieur Georges Frêche, président de Montpellier Agglomération.

« Nous visons l’excellence à Maera ». Un équipement en faveur du développement durable…Une station pour le futur… – La solution technique la plus performante… Selon Monsieur Antoine Frérot, Directeur général de Veolia Eau alors qu’en 2004 il vantait les mérites du recyclage et réutilisation des eaux des stations d’épuration.

Nous avons vécu une « intox médiatique » en dehors d’une véritable transparence des informations. 

  • Quelles sont mes interrogations après ces autosatisfactions ?

Pourquoi n’avoir pas choisi le référentiel Européen EMAS ?

L’appellation EMAS est commune aux pays et aux entreprises, est le nom du référentiel « européen de management environnemental et d’audit system », qui offre la possibilité aux entreprises de prouver leur engagement dans le domaine de l’environnement. Proche de la norme ISO 14001, la valeur ajoutée d’EMAS réside dans la portée de la communication environnementale, régulièrement actualisée et validée par un expert indépendant.

« En Allemagne, en Autriche et dans les pays scandinaves, les entreprises ont compris que communiquer sur leurs performances environnementales était un enjeu stratégique, beaucoup plus qu’en France. Pourtant ce type d’exigences devrait devenir incontournable. 

DES PROJETS ONEREUX

La rénovation de station d’épuration de la Céreirède, elle sera appelée « MAERA »

Le cout excessif de la station d’épuration « MAERA » avec quelques comparaisons (même période) : 

  •  La station du Nouveau Monde de Caen Mondeville, pour une Agglomération de 330 000 EquivalentsHabitants, cout : environ 65 Millions d’euros. Mise en service en 2003, ce montant englobe l’aménagement paysager des jardins filtrants.  
  •  La station d’épuration de San Rocco (Italie), cout : 87 Millions d’euros pour 1,2 Millions Equivalents- Habitants (EH), elle recycle ses eaux et permet l’arrosage de 22 000 hectares (an 2004). 
  •  La Station d’épuration MAERA, cout : 150 Millions d’euros afin de traiter les eaux pour 470 000 Equivalents-Habitants, pas de retour sur investissements des eaux, elle pollue en permanence la Mer, dégage des odeurs pestilentielles et pollue le Lez après de fortes pluies. La présence importante d’hydrogène sulfuré (H2S) dans le réseau, dégage des odeurs pestilentielles sur le territoire de Lattes centre avec des dangers possibles pour la santé. 

Pourtant lors de l’enquête publique, j’avais souhaité le recyclage des eaux sur le site du Thôt puis la réutilisation des eaux (relance officielle de cette demande en 2010), ce qui aurait permis un gain d’environ 60 Millions d’euros, gagné par la suppression de l’émissaire avec la possibilité d’un retour sur investissements de plusieurs Millions d’euros/an, la création d’emplois tout en évitant des pollutions en mer. Aucun retour de l’Agglomération de Montpellier ?

Aujourd’hui la volonté de Montpellier Métropole est l’extension de cette station : coût, 120 Millions d’euros à charge des ménages qui habitent la Métropole plus les villes hors Métropole qui sont connectées à MAERA. 

Cette nouvelle extension est pourtant contraire aux objectifs fixés par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse qui préconise le recyclage et la réutilisation des eaux. Ils ont été annoncés par Monsieur Laurent ROY, Directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse lors de la journée technique du 11 Mai 2016 organisée par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse à l’Hôtel de Ville Montpellier dont le thème était : « UNE 2e VIE pour les eaux usées, C’est possible ». Puis le Colloque à Lyon du 17 octobre 2016, dont le thème était : « La station d’épuration du futur, maillon de l’économie circulaire ». (J’étais présent à ces deux journées). 

L’objectif principal de la réutilisation des eaux usées est non seulement de fournir des quantités supplémentaires d’eau de bonne qualité en accélérant le cycle d’épuration naturelle de l’eau, mais également d’assurer l’équilibre de ce cycle et la protection du milieu environnant. Par définition, cette réutilisation est une action volontaire et planifiée qui vise la production des quantités complémentaires en eau pour différents usages afin de combler des déficits hydriques. La France est le mauvais élève de l’Europe et même l’un des derniers de la classe en matière de recyclage des eaux des stations d’épuration surtout par rapport à l’Espagne ou l’Italie …  

Réponses succinctes aux objectifs du Projet de Montpellier Méditerranée Métropole :

Le projet qui est présenté consiste prioritairement à une actualisation / réactualisation de la station d’épuration de MAERA avec prise en compte d’une extension (passage d’une capacité de 470 000 EH à 660 000 EH) et enfin d’une modernisation.  

Afin de limiter au minimum l’impact de Maera, en temps de pluie, sur la qualité des eaux du Lez et améliorer le cadre de vie des riverains, c’est d’abord ne pas effectuer l’extension de Maera. C’est d’améliorer sa capacité en entrée de station et de traitement. C’est de continuer à améliorer ou supprimer le réseau unitaire du pluvial et le remplacer par un réseau séparatif (pluvial, eaux usées). C’est de doubler, si nécessaire, la capacité des bassins d’orage de façon à permettre l’acceptabilité de prise en compte des ruissellements après des pluies intensives.

S’il est incontestable que la qualité de l’eau du Lez a presque retrouvé sa vie (en dehors des by-pass dans le Lez par temps de pluies), il n’en demeure pas moins que les habitants de la Lattes « la Céreirède » conservent un espace environnemental que personne ne souhaiterait avoir à côté de chez eux (esthétique, bruits, odeurs…). Le rejet en mer présente cependant un « avantage certain » pour éviter les pollutions du Lez puisque les pollutions vont en mer et par ailleurs, en cas de dysfonctionnements de MAERA les problèmes ne se voient pas ou pas ou pas assez tôt. 

Tendre vers zéro nuisance, c’est un souhait Métropolitain, souvent exploité en communication (le dernier date de la dernière extension / modernisation de cette station et appelée MAERA) mais qui n’a jamais été mis en application sur le terrain et la mission parait impossible avec le projet présenté. 

Faire de Maera une station à énergie positive, oui, dans la mesure ou l’on respecte le principe de précaution, dans le cas de l’incinération des boues. Afin d’éviter les nuisances sur la santé des riverains, Il est donc impératif de transférer les boues de la station par une canalisation vers un site sans habitations sur un rayon de 500 m à 1 km, ce qui laisserait la possibilité de traiter les boues de toutes les stations de la Métropole (A Marseille : le traitement des boues se trouve à 6 km de la station d’épuration). 

Développer toute forme de valorisation (réutilisation des eaux usées traitées) : Oui, je l’avais d’ailleurs proposé en 2004. Il était possible d’éviter de dépenser 60 Millions sur les 65 Millions d’euros (coût de l’émissaire), à partir d’un recyclage des eaux en sortie de Maera afin de les recycler et les réutilisées pour l’étiage du Lez, les besoins propres à la station, les besoins de la Communes de Lattes (pour alimenter les roubines nécessaires au dessalement des terres… Elle permettait également un retour d’investissement appréciable.

Grâce à la réutilisation de l’eau, les eaux recyclées de Maera ne seraient plus envisagées comme un problème de mise au rebut mais elle permettrait de répondre à des besoins d’économie circulaire et une meilleure gestion de nos ressources en eaux souterraines. 

Gouverner c’est prévoir, or, en dehors d’aggraver la situation en connectant des villes de la Métropole et même des villes hors Métropole, dès alors que Montpellier Métropole avait la connaissance que cette station ne pouvait pas répondre aux besoins, pourquoi n’a-t-elle rien prévu afin de remettre à niveau cette station depuis cette prise de conscience ? 

Le comble de l’indécence, c’est que l’on veut reproduire aujourd’hui ce qui a été un échec hier à partir de la rénovation de la station d’épuration de la Céreirède de Lattes et appelée « MAERA ».

Le Président de la Métropole prévoit de nous imposer son extension avec l’objectif (déjà promis mais jamais obtenu) de « ZERO NUISANCE » en 2023 ? Le plus alarmant, c’est qu’une unité d’incinération des boues y serait associée sur ce site. 

Depuis 12 ans il était possible de corriger et améliorer les problématiques de la station d’épuration MAERA et de proposer des alternatives :

  •  Etude pour compléter l’épuration en sortie de Maera, recycler et réutiliser les eaux pour l’étiage du Lez, les besoins de la station, l’industrie, les espaces verts, la recharge de la nappe phréatique si nécessaire…
  •  Etude afin de permettre d’avoir une station d’épuration performante avec des villes de proximité au Nord de Montpellier avec le recyclage du phosphore contenu dans les eaux usées et réutilisation des eaux traitées pour l’arrosage… (économie circulaire)
  •  Etude sur le choix et le lieu pour une valorisation optimale des boues des stations de Montpellier Métropole. 
  • Permettre la participation des citoyens et associations aux décisions. 

Les avantages du recyclage et réutilisation des eaux de Maera 

Si le réchauffement climatique se confirme, les besoins d’irrigation agricole seront plus importants. Il sera donc nécessaire d’investir pour de nouvelles ressources en eau.

Dans le cadre du développement durable, le bilan environnemental et économique pourrait être le suivant : 

Bilan environnemental :

    • Ne plus polluer la Méditerranée et lever l’hypothèque des ressources balnéaires et touristiques.
    •  Permettre une réserve en eau pour l’étiage du Lez, les besoins de la station, l’industrie, les espaces verts, la nappe phréatique si nécessaire, l’agriculture…
    • La préservation de nos eaux souterraines
    • Répondre aux critères de l’économie circulaire et du développement durable.

Bilan financier prévisionnel :

    • Valoriser l’eau qui est actuellement rejetée en mer en pure perte à la place de polluer dangereusement le milieu marin. 
    •  Permettre un retour sur investissements de plusieurs Millions d’euros/an. Le seul coût de l’étiage du Lez s’élève en 2017 à 2 185 878,39 euros, c’est l’eau du bas-Rhône qui l’alimente actuellement par BRL. 

Cette argumentation est confortée par un rapport de l’Agence Européenne pour l’Environnement (AEE) qui a publié en mars 2009 : « Ressources en eau de l’Europe – Faire face à la pénurie d’eau et à la sécheresse ». Pour lutter contre la raréfaction de l’eau, elle insiste sur la nécessaire diminution de la demande et l’augmentation de l’efficacité de l’utilisation qui en est faite. 

La période actuelle est propice à la réflexion d’un système plus moral et plus axé sur la durabilité. 

Si Montpellier Méditerranée Métropole maintenait le projet de sa politique d’extension de la station d’épuration malgré tous les risques qui sont connus ou prévus et/ou annoncés à ce jour, il s’agirait, une fois encore, d’un manque d’appréciation et de vision des besoins. Cette extension serait contraire au bon sens, à la mauvaise utilisation de l’argent public et ne répondrait pas aux critères de développement durable ni à l’intérêt général. 

Tous les indicateurs pour une extension de cette station d’épuration sur ce site sont au rouge et Montpellier Méditerranée Métropole souhaite malgré tout, nous imposer son extension.

Ma contribution à cette enquête publique consistera donc, à expliquer et documenter les raisons pour lesquelles ce projet d’extension n’est pas réalisable sur le site de la Céreirède. 

Ma position pour répondre aux besoins :

Faut-il actualiser/réactualiser, moderniser la Station d’Epuration MAERA ? La réponse est : OUI. Faut-il créer un volume de stockage supplémentaire, une extension maximale de la capacité actuelle des bassins d’orage ? La réponse est : OUI.

Faut-il améliorer et/ou supprimer le réseau UNITAIRE et les remplacer par des réseaux SEPARATIFS, réduire les pollutions en amont et permettre une meilleure prise en compte de l’acceptabilité des eaux à traiter par MAERA ? La réponse est : OUI.

Faut-il procéder à l’extension de la capacité de la station de 470 000 EH à 660 000 EH (+40%) ? La réponse est : NON.

La proposition de Montpellier Métropole n’est pas acceptable car elle ne répond à aucun besoin pour le sud de Montpellier et pénalise les besoins à venir des villes du nord de la Métropole (les besoins en eau recyclées).

Elle ne supprime pas les dysfonctionnements mais les réduits temporairement.

Elle ne supprime pas les pollutions, elle en réduit certaines provisoirement mais elle en augmente d’autres par l’aggravation des pollutions en mer.

L’éloignement et le nombre des villes connectées génèrent des dysfonctionnements techniques à la suite des problématiques d’intrusion d’eau douce et à la formation de sulfure d’hydrogène dans les réseaux, en particulier au niveau des nombreux postes de refoulement et même si des traitements existent, ils sont très onéreux. Quant à la Commune de Lattes, elle doit, une fois encore, subir toutes les contraintes des risques environnementaux avec des impacts sur notre santé.

Il est consternant de constater que cette extension sera effectuée en zone inondable non protégée et que l’intérêt principal du recyclage et réutilisation des eaux n’est pas programmé. Par ailleurs, ce projet n’est pas compatible avec la prise en compte des effets du changement climatique (répondre aux périodes de sécheresses et de pluies intensives), au développement durable, à l’intérêt général et au bon sens. 

Les pollutions permanentes par les exutoires en mer des stations d’épuration :

  • Une pollution prouvée depuis longtemps. Elle est confirmée en Juillet 2019 par les chercheurs du programme européen Jerico-Next et coordonné par l’Ifremer. 

La Mer sous traitements médicaux forcés : https://www.socialmag.news/28/07/2019/mer-sous-medicaments/ Publié le dimanche 28 juillet 2019

Des médicaments pour l’homme qui sont rejetés dans l’environnement marin suite à leur passage dans des stations d’épuration. Quel impact sur l’environnement ? 

Pour la première fois, les chercheurs du programme européen Jerico-Next, coordonné par l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), ont pu prouver que les déjections de l’activité humaine (médicaments, produits d’hygiène et ménagers, herbicides, etc.) sont rejetés dans l’environnement naturel par les eaux et se retrouvent dans les océans, aussi bien dans sur les zones côtières qu’au large. 

« Les polluants détectés dans l’environnement sont de plus en plus nombreux, dont les molécules pharmaceutiques, les produits d’hygiène, les plastiques et pesticides », a déclaré Cécile Miège, chimiste au centre Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l’environnement et l’agriculture, fondé en 2012) 

  •  Une pollution qui trouve son origine dans les stations d’épuration :

Si le plus gros est filtré, les molécules chimiques médicamenteuses de nos déjections, elles, passent au travers des filtres et se déversent ainsi dans les cours d’eau, les mers et les sols : « Les stations d’épuration traient la matière organique, l’azote et le phosphore souvent, mais elles ne traitent pas la pollution chimique diffuse », poursuit Cécile Miège. 

Le plus souvent, ce sont les composants des antibiotiques et anti-inflammatoires, qui sont les médicaments les plus utilisés. Entre 70% et 80% des antibiotiques consommés par l’homme finissent dans les environnements naturels. « En 2000, les eaux usées étaient une source de pollution pour 50% des rivières du globe. En 2010, presque toutes les rivières du monde étaient touchées », explique Maryna Strokal, professeure à l’université de Wageninger, dans un article du Guardian. 

  • Des conséquences environnementales graves :

Tout l’écosystème est mis en danger par cette pollution moléculaire … Avec le réchauffement climatique il pourrait y avoir des « conséquences biologiques sur les écosystèmes marins » selon Laurent Roy. Une transformation chimique de l’environnement qui pourrait avoir de lourdes conséquences. 

Les poissons peuvent subir des transformations hormonales car ils sont les premiers à être exposés à ces substances chimiques. Le mérou, par exemple, est censé changer de sexe en grandissant ; cette transformation naturelle de son évolution biologique pourrait ne plus se produire à cause de cette exposition aux substances chimiques médicamenteuses. Pour les poissons d’eau douce, c’est un changement inverse qui se produit, puisqu’ils risquent de changer de sexe à cause des rejets de médicaments contraceptifs, alors qu’ils ne le devraient pas. 

Les stations d’épuration : une surprenante source de pollution par les microplastiques (Août2018) : https://www.unenvironment.org/fr/news-and-stories/recit/les-stations-depuration-une- surprenante-source-de-pollution-par-les  

Les pollutions par les rejets en mer des STEP (1971): https://www.shf-lhb.org/articles/lhb/pdf/1971/08/lhb1971056.pdf  

Pays Basque 2017 : le traitement des eaux usées rejetées en mer est insuffisant.

Deux émissaires sont visés : celui de Biarritz-Milady et celui de l’Uhabia à Bidart. Voir la vidéo : https://www.youtube.com/watch?time_continue=149&v=QfNcTsRGVIo  

Effets endocriniens des contaminants en milieu marin :

Direction de l’Environnement et de l’Aménagement Littoral Département Polluants Chimiques Effets endocriniens des contaminants en milieu marin Blandine MEUS Gilles BOCQUENÉ https://archimer.ifremer.fr/doc/00076/18758/16328.pdf  

L’état actuel des connaissances dans le domaine de l’écotoxicologie a mis en évidence la présence de contaminants ayant la capacité de perturber la régulation des hormones endogènes des espèces aquatiques et ainsi de modifier et d’altérer les mécanismes endocriniens et la fonction de reproduction.  

Des interrogations sur des pollutions diffuses

Une pollution permanente en mer :

  • L’étang du Prévost a été touché par une pollution Escherichia Coli et déclassé en catégorie C pour trois ans. La station d’épuration MAERA est pointée du doigt.

On peut s’interroger : Si la station MAERA est à l’origine de cette pollution, cela signifierait la mise en cause de la fiabilité du process de cette station ou du réseau ou des deux. 

A cause d’une pollution, les compagnons de Maguelone suspendent leur activité : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/montpellier/herault-cause-pollution-compagnons-maguelone-suspendent-leur-activite-1647218.html  

https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/les-compagnons-de-maguelone-victiment-d-une- pollution-de-l-etang-du-prevost-1553766678  

https://www.francebleu.fr/infos/agriculture-peche/les-compagnons-de-maguelone-veulent- comprendre-1559891678 

Après l’arrêt de leur activité conchylicole les Compagnons de Maguelone veulent comprendre l’origine de la pollution de l’étang du Prévost qui a été touché par une pollution Escherichia Coli et déclassé en catégorie C pour trois ans.

La rumeur publique pointe du doigt la station d’épuration MAERA. Le Sous-préfet, Philippe NUCHO reconnait l’existence « d’une ou deux fuites sur la conduite de MAERA… qui ont été corrigées » 

Connexion de villes hors Métropole :

Montpellier Métropole a fait connecter des villes « même hors Métropole » alors qu’elle avait la connaissance que la station MAERA n’était pas en capacité à répondre aux besoins dans des conditions acceptables. Pourquoi ?

En ayant travaillé toute ma carrière professionnelle dans le secteur privé, si j’avais pris de telles décisions, j’aurais été immédiatement licencié.  

Si ce projet d’extension de MAERA se réalise, la pollution dite « INVISIBLE » avec les flux quotidiens de micropolluants tels que les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), les alkylphénols ainsi que certains résidus de médicament, métaux lourds ou pesticides en mer, la pollution sera au moins aussi importante et certainement supérieure à aujourd’hui.

Ces pollutions ne semblent pas gêner certains élus, or ces rejets dans les milieux aquatiques ont des conséquences sur l’environnement et la santé humaine. Ils peuvent altérer le développement et la reproduction de certaines espèces en modifiant leur équilibre hormonal avec des risques de contamination de la chaîne alimentaire. 

Le risque Inondation 

  •   Extension en zone inondable non protégée :

La Commune de Lattes centre est bâtie dans le champ d’expansion des crues du Lez et de la Lironde, elle est très urbanisée et inondable à la fois :

  •   par des débordements des cours d’eau,
  •   par la remontée de la nappe phréatique,
  •   par la remontée des étangs,
  •   par le ruissellement du pluvial

  On peut constater :

  • La diminution, voire la suppression, des zones naturelles d’expansion des crues;
  • l’élévation du niveau des terrains en bordure du Lez ;
  • l’imperméabilisation des sols par l’importance des surfaces bâties, en particulier depuis la fin des années1980;
  • les impacts des différents ouvrages (doublement autoroute A9, Ligne LGV) ;
  • la modification ou l’absence des pratiques agricoles, avec notamment des parcelles conduisant à l’imperméabilisation des sols ;
  • la conjonction d’une inondation en amont avec l’élévation du niveau marin et des étangs en aval ;
  • l’importance des surfaces bâties et l’aggravation des Inondations et de la vulnérabilité des biens et des personnes ;
  • les effets négatifs suite au dérèglement climatique qui est en cours ;
  • La culture du risque qui n’est pas toujours prise en compte.
  • Les études réalisées du bassin versant du Lez :

Suite au rapport de Monsieur Philippe QUEVREMONT de Inspection Générale de l’Environnement de Juillet 2006, indique la nécessité de la réalisation de travaux de protections de la ville de Lattes par le confortement des digues du Lez à 600m3/s et la création du Chenal de la Lironde pour délester une partie des eaux jusqu’à 200m3/s dès que le Lez dépasse 450m3/s (400m3/s lors de sa réalisation). Il demande par ailleurs que ses recommandations soient validées.

L’avis de la conférence des trois points soumis par l’IGE de Septembre 2007, permet une conclusion sur l’estimation de la crue centennale en amont de Montpellier Lavalette à 700m3 et 900m3 au droit de l’A9.

Si ces données permettent de protéger et donner bonne conscience aux élus et services de l’Etat, il n’en demeure pas moins que ce rapport traduit une vision plutôt simplificatrice sur la réalité de l’hydrologie de ce bassin, lequel n’a pas permis à la conférence scientifique d’obtenir un résultat conclusif.  

➔ Point 1 Estimation d’une crue centennale à l’amont de la zone urbaine :

Ce bassin est très complexe car les incertitudes des experts sont supérieures aux certitudes.

Une étude sur la contribution du karst indique qu’il peut constituer plus d’un tiers du volume de la

crue et multiplier les débits de pointe par un facteur deux (source : H. Jourde, 2007)

Les experts concluent qu’il est impossible de trancher précisément sur la valeur « fiabilisée » du débit centennal du Lez à Lavalette» mais l’estimation retenue sera de 700m3/s.

 ➔ Point 2 : Les apports de la zone urbaine de Montpellier ?

Bassin intermédiaire : Aval de Lavalette = 50 km2 entre les stations de Lavalette et Garigliano Je constate que, là encore, les incertitudes des experts sont grandes puisque :

Ils s’accordent sur le peu d’informations disponibles sur le sujet ;

    •   ils sollicitent les services de l’agglomération (alors que l’Agglomération, après avoir amélioré la sécurisation du Lez par l’importance des travaux contre les inondations, aggrave maintenant les risques des crues par l’extension des surfaces bâties de Montpellier sud vers la mer);
    •   les apports hydrologiques urbains du Verdanson sont réduits à son débit minima d’embouchure alors que le rapport de 2006 évoque un cumul possible d’une valeur supérieure au double ;
    •   les apports du Verdanson sont oubliés et sauf erreur ou omission de ma part, l’apport de la Lironde de la mer (ancien Lez antique) et d’une partie du pluvial n’est pas pris en compte;
    •   le Lez se situe sur la trajectoire des mouvements violents selon MÉTÉO FRANCE. Elle indique même, qu’un épisode type septembre 2002 ou septembre 2005 sur le Gard est donc possible et probable sur l’Hérault, par simple décalage des centres d’actions des pluies ;
    •   les impacts des surélévations des terrains par la ville de Montpellier (Rimbaud, Hôtel de Région, Richter…) et les aggravations par les surfaces bâties antérieures, en cours et à venir ne sont pas toutes prises en compte. 

➔ Point 3 : Comment peut-on estimer la concomitance d’événements pluvieux importants sur le bassin aval (zone urbaine) et des crues affectant le bassin amont ?

Une fois de plus, l’analyse des experts est assez contradictoire :

    •   Avec l’avertissement de Météo France sur l’intensité des précipitations de type aléatoire et même probable sur ce bassin ainsi que l’importance des ruissellements;
    •   De l’apport de la Lironde de la mer qui ne parait pas être comptabilisé ou peut-être sous-évalué (s’il est cumulé avec d’autres apports);
    •   Il y a conflit avec l’étude de Philippe QUEVREMONT de 2006 sur les apports de la partie aval du bassin (en fin de son rapport, en page 33 : il nous précise que «Lattes, une fois le projet de protection réalisé, ne serait protégée que jusqu’à des événements naturels d’occurrence moyenne, inférieurs à la crue centennale».
    •   Les accélérateurs de crues à partir des surélévations des terrains, des surfaces bâties et des surfaces imperméabilisées ne sont pas documentés, par exemple : l’ancien stade Richter (en contrebas de la route d’environ 1,5 mètres et qui a servi partiellement de bassin de rétention lors de la crue référence de septembre 1976) est devenu un accélérateur de crues depuis la construction de la faculté des sciences économiques au-dessus, dont le bâti dépasse la route de 80 centimètres) …

« Les experts s’accordent à dire qu’il n’est pas possible, dans l’état actuel des connaissances du bassin à partir des études disponibles, de fournir des éléments scientifiques fiables et suffisants pour quantifier le risque de concomitance entre les deux pointes de crues (non prise en compte de la concomitance des apports du Verdanson «par seulement deux experts ?) ».  

« Dans ces conditions, la conférence scientifique des experts de 2007 n’est pas conclusive sur le débit aval du Lez à l’A9 ».  

Informations des impacts du projet A9 ASF : En cas de crue centennale du Lez et de la Lironde, les écoulements dans le secteur de la Céreirède s’écoulent dans la plaine.

La RD 986 dans le sens Lattes/Montpellier est inondable dès la crue centennale, le terre-plein central faisant obstacle dans l’autre sens. 

Les soucis et recommandations des Préfets pour la prévention des inondations : 

En Mai 2010, au Palais des Congrès du phare de la Méditerranée à Palavas-les-Flots, Monsieur le Préfet BALLAND avait promis « d’étudier parcelle par parcelle » le territoire constructible sous l’œil très inquiet de nombreux élus. Après la tempête Xynthia à La Faute-sur-Mer, les services de l’Etat du Languedoc-Roussillon ont accepté une mission impossible : prévenir le risque localement.

Face au changement climatique et aux phénomènes extrêmes, la côte héraultaise doit se préparer. Une étude aurait chiffré à 15 milliards d’euros le risque de la submersion marine à l’horizon 2100, si rien n’est fait en Languedoc-Roussillon.  

Le préfet de la région Languedoc-Roussillon, Monsieur Pierre FLORIAN DE BOUSQUET en 2013 a lancé un cri d’alerte lors de la conférence régionale de prévention des inondations. Il annoncera que seule une démarche radicale peut sauver la région d’une catastrophe. « Ça coûtera moins cher de reculer. Une crue centennale, c’est des milliards de ruines. On ne gagnera pas toujours contre la mer. Il vaut mieux quelques reculs stratégiques, aider à relocaliser les activités. Le coût, sinon, serait bien plus élevé que ces relocalisations. Même si c’est vrai qu’il faut pouvoir répondre à ceux qui nous demanderont de les aider à reconstruire. »

La réglementation va être durcie …  (! ?)

Nous sommes devant des risques de submersion dus à la montée des eaux par surélévation du niveau marin et des étangs lors de tempêtes. Sous l’effet du vent de la dépression atmosphérique ( avec un grand vent d’Est ) cumulé avec des pluies torrentielles, l’écoulement des cours d’eau qui seront ralentis et/ou bloqués pourraient provoquer des dégâts très importants.

Depuis plus d’un siècle, six grandes crues du Lez ont été recensées : en octobre 1891 et 1907, septembre 1933, décembre 1955, septembre 1963 et 1976.

Six nouvelles crues ont été enregistrées plus récemment, en décembre 2002 et 2003, en septembre 2005, les 29 et 30 septembre 2014, le 23 août 2015 et le 4 novembre 2015. 

Conclusion sur les problématiques des inondations de Lattes :

Quelle fiabilité peut-on accorder à cette dernière étude demandée par l’IGE de 2007 puisqu’elle n’est pas conclusive ? Par ailleurs, elle ne prend pas en compte l’aval du Lez jusqu’à son exutoire à Palavas-Les-Flots dont les risques sont concomitants avec l’élévation du niveau marin et des étangs avec une crue en amont.

Les effets aggravants du changement climatique ne paraissent pas être pris en compte non plus ? Conformément au rapport de l’étude de Monsieur Philippe QUEVREMONT (p. 33) et les effets anthropiques suite aux conséquences des surfaces bâties, le risque d’inondation pour Lattes Centre et du quartier de la Céreirède (emplacement de MAERA), apparait comme inondable dès que le niveau d’eau du Lez sera supérieure à une fourchette comprise entre 750 et 800 m3/s. La commune de Palavas-les-Flots subirait également de graves inondations.  

MAERA se situe sur une zone inondable : Zone rouge de précaution RPC – RPD1.

Le PPRI de Lattes du 6 Juin 2013 indique qu’il faut préserver les zones d’expansion de crue faiblement urbanisées et interdire tout projet susceptible d’aggraver le risque existant ou d’en provoquer de nouveaux.

L’implantation d’une station d’épuration ou son extension en zone inondable est interdite ou doit donc être considérée comme dérogatoire et motivée par une étude technico-économique permettant d’écarter les alternatives de construction en zone inondable.

Le maître d’ouvrage doit donc inclure dans son dossier, loi sur l’eau, un document d’analyse qui montre :

-qu’il a effectivement recherché un site alternatif hors zone inondable, (jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas)

-qu’il a procédé à une analyse avantages/coûts comparative des sites potentiels, (ce qui me parait

non justifié et même non justifiable)

-que son projet prend en compte l’inondabilité du site choisi, à la fois quant à l’effet des inondations sur la future installation, et quant aux effets de l’installation sur les crues (jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le cas).  

Qualité de l’air :

  • Le quartier de la Céreirède, un site déjà très pollué par la proximité de deux autoroutes et la ligne LGV. Est-il admissible de vouloir additionner d’autres pollutions sur cette même zone ?  

Selon la Commission Européenne la ville de Montpellier est pointée doigt pour ses pollutions, elle fait partie des 14 grandes villes les plus polluées. https://www.liberation.fr/planete/2018/05/17/qualite-de-l-air-la-commission-europeenne-poursuit- la-france-en-justice_1650709  

Cette décision n’est pas une surprise. Le 30 janvier, Karmenu Vella, le Commissaire européen chargé de l’environnement, avait reçu Nicolas Hulot et ses homologues de huit autres pays européens lors d’un sommet ministériel sur la qualité de l’air. Il leur avait accordé un dernier délai pour présenter un plan d’action pour réduire la pollution de l’air. Le ministre de la Transition écologique avait présenté le 13 avril la «feuille de route» concernant les quatorze zones critiques : Ile-de-France, Marseille, Nice, Toulon, Lyon, Grenoble, Saint-Etienne, Valence, vallée de l’Arve, Strasbourg, Reims, Montpellier, Toulouse et la Martinique. https://www.lemonde.fr/pollution/article/2018/05/17/pollution-de-l-air-bruxelles-renvoie-la-france- devant-la-cour-de-justice-de-l-union-europeenne_5300331_1652666.html  

DES CHOIX CONTESTABLES SUR LES VILLES CONNECTEES  

Pourquoi avoir connecté la Ville de CASTRIES ?

Voilà les questions posés au Vice-président de Montpellier Métropole eau et assainissement, par courriel du 30 Juin 2016 (pas de réponse) et au Président de Montpellier Métropole, Monsieur Philippe SAUREL, le 6 Juillet 2017 à Lattes, le 28 Mars 2018 à l’hôtel de la Métropole, je peux même ajouter celles de la réunion présentée par la commission d’enquête publique à Lattes du 10 Juillet 2019 (elles sont toujours en attente de réponses ?).  

  •  En faisant encore grossir « Maera », n’additionne-t-on pas les problèmes de gestion et les risques techniques de cette station ? 
  •  N’anticipons nous pas l’aggravation quantitative des pollutions en mer ? 
  •  N’orientons nous pas vers des problèmes techniques en cas d’inondation puisque cette station est en zone inondable (zone rouge) et non protégée ? 
  • N’orientons nous pas vers des formations de sulfure d’hydrogène (H2S) dans la canalisation au regard de la distance (environ 12kms) qui séparent Castries à Maera, surtout avec la faible pente lors de la traversée de Montpellier ? Qu’elle est l’évaluation de l’impact olfactif ?  
  • N’orientons nous pas vers une maintenance coûteuse des infrastructures et canalisations ? 
  •  Est-ce que le principe de développement durable ou d’économie circulaire seront appliqués s’il n’y a aucun retour sur investissements alors que la réutilisation des eaux peut très facilement s’appliquer et répondre à un besoin de proximité, là où le besoin existe?  
  •  Ne serait-il pas plus judicieux d’envisager la création d’une station d’épuration performante par secteurs géographiques stratégiques (villes de proximité) et dont la capacité serait de 50 000 EH (avec une extension possible jusqu’à 100 000 EH, si nécessaire). Elles permettraient les meilleurs recyclages des eaux en fonction de l’évolution des technologies. Le traitement final en complément de chaque station serait assuré à partir d’une opération, soit industrielle ou par un procédé de Phytoremédiation et/ou de phytorestauration (traitement à partir de jardins filtrants).

L’importance sur le choix de la filière de traitement qui serait préféré en fonction des critères «rapport coût / efficacité » de chaque procédé. 

La rénovation de la station d’épuration de Castries aurait eu l’avantage majeur d’assurer une ressource complémentaire à moindre coût et une alternative pour une utilisation de proximité tout en permettant de préserver les ressources naturelles.  

Quels auraient été les avantages de cette rénovation ?  

  • Assurer une ressource fiable de proximité, disponible et indépendante des sécheresses pour l’irrigation et des usages industriels. 
  • Anticiper les effets du changement climatique et l’éventuel besoin de mobiliser d’autres ressources en eau. Eviter les coûts de développement, du transfert et de pompage par d’autres apports ou du transport de l’eau sur une longue distance.  
  • Réduire ou éliminer l’utilisation des engrais chimique en irrigation. 
  • Assurer des revenus complémentaires (retour sur les investissements et création d’emplois) grâce à la revente de l’eau recyclée et des produits dérivés (les phosphates… )  
  • La valorisation environnementale et foncière des terrains irrigués 

Quelle est mon appréciation de ce projet : 

    • un projet d’extension qui ne permet pas de répondre à toutes les corrections des problématiques de cette station ( au mieux se sera une amélioration provisoire) ;
    • une absence d’anticipation et de prévision des besoins malgré de nombreux dysfonctionnements ;
    • un choix hasardeux et risqué de ce site pour une extension ;
    • un choix financier contestable ;
    • les odeurs (de sulfure d’hydrogène, H2S) seront toujours présentes, ne serais-ce que par la longueur et/ou de la faible pente des canalisations des eaux usées à partir des postes de refoulement dont le traitement et l’entretien du réseau demeure très coûteux.
    • le danger environnemental et de santé publique pour les riverains restera présent ;
    • l’absence d’étude pour un autre choix de projet en lieu et place de la seule extension de la station actuelle ;
    • le raccordement de plusieurs communes hors territoire Métropolitain, mais également celui de la Commune de Castries avec centralisation du traitement des effluents sur un site à risques ;
    • Moins de 400 000 équivalents habitants sont connectés à MAERA (avec cinq villes hors Métropole) pour une capacité annoncée de 470 000 EH. Pourquoi une extension ?

Sauf erreur ou omission de ma part, aujourd’hui, moins de 30 Millions de m3 d’eau sont traitées et facturées alors que la possibilité actuelle de MAERA devrait pouvoir traiter 47 Millions de m3 soit une possibilité de progression de + 35%.

    • Le PLU de la Commune de Lattes est non compatible avec l’extension proposée par rapport à la situation géographique de MAERA ( en zone inondable) et d’autre part la partie des surfaces bâties de l’extension ne respecte pas le coefficient d’emprise au sol (limite des 25%). 

CONCLUSION

Les enjeux sont mal évalués et les objectifs ne répondent pas aux vrais besoins. L’intérêt général ne me parait pas être pris en compte, le risque d’inondation est minimisé, les coûts sont très importants et les pollutions seront toujours présentes.

 

Lattes le 3 Septembre 2019
Jacky CHANTON

P.S. : L’ODAM présente ses excuses concernant les sites internet cités dans ce billet dont les adresses ne sont plus valables et sont devenus inacessibles. Pourquoi ?

 

 




Lettre à Mme Jackie Galabrun-Boulbés

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Nous vous invitons à lire la correspondance qu’envoie M. Jacky CHANTON à Madame Jackie GALABRUN-BOULBES, Maire du village de Saint-DREZERY et 1ère Vice-Présidente de Montpellier-Métropole (3M). C’est clair, net et précis, sans détours, M. CHANTON clame son opposition (et la notre bien sûr) à ce projet d’extension.

Raymond Gimilio
Président de l’ODAM

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