Retour sur les PFAS (Pifasses) en Hérault

PFAS : UNE MENACE POUR LA SANTÉ PUBLIQUE

Nocives pour la santé, mais aussi pour leurs extrêmes persistances dans l’environnement, à un niveau dangereux, les pollutions aux PFAS sont présentes sur la Commune de Lattes. Le LEZ enregistre un taux de PFAS plus de 5 fois supérieur à la dose considérée par les experts comme dangereuse pour la santé de l’homme.

La France ne réglemente aucun PFAS dans le contrôle des eaux brutes et des eaux destinées à la consommation humaine. La réglementation française des émissions industrielles encadre encore trop peu les rejets en PFAS (perfluoroalkylés et polyfluoroalkylés) et leur suivi en banques de données est quasi-inexistant. Concernant le contrôle de la contamination des milieux aquatiques, seul le PFOS  (perfluoroctane sulfonates, qui est un produit chimique du groupe PFAS) fait l’objet de fixation d’une Norme de Qualité Environnementale européenne. Il n’existe pas de réglementation européenne ni française portant sur les PFAS dans les sols, ni de critères de qualité des sols pour les PFAS. La situation est identique en matière de qualité de l’air.

Les analyses de PFAS dans les eaux de surface et souterraines des réseaux des agences de l’eau sont stockées respectivement dans les banques de données NAIADES et ARES. Les données sont plus rares sur d’autres matrices : le PFOS et des fluorotélomères ont été détectés dans les sédiments, notamment au voisinage des aéroports ou de sites de lutte contre l’incendie.

L’Union Européenne s’engage contre la pollution aux PFAS et vers l’interdiction de substances chimiques nocives pour la santé et l’environnement :

  • Les restrictions de substances chimiques s’inscrivent dans l’objectif de la Commission de « garantir un environnement sans substances toxiques » à l’horizon 2030. (Source : rapport Vie Publique, remis le 14 avril 2023)

OÙ SONT LES CINQ SITES POLLUES A UN NIVEAU DANGEREUX DANS L’HÉRAULT ?

Les experts, interrogés dans le cadre de l’enquête, considèrent qu’une contamination est jugée dangereuse pour la santé quand elle dépasse les 100 nanogrammes par litre. Dans la cartographie interactive publiée par le quotidien français « Le Monde », 10 sites sont contaminés dans l’Hérault dont cinq à des niveaux dangereux (17.000 en Europe dont 2.100 à des niveaux dangereux). Ils présentent des concentrations de PFAS entre 500 à 600 nanogrammes par litre. Il s’agit du Vidourle au niveau de Marsillargues (574,8), du Lez à Lattes (574), le Pallas à Mèze (566), la Mosson à Villeneuve-lès-Maguelone/Lattes (559,3) et le Salaison à Mauguio (537,4).

Au fur et à mesure que des données sur les effets des PFAS sont collectées, le tableau se noircit. Le Monde indique que cela peut passer par une diminution du poids des bébés à la naissance, de la réponse immunitaire aux vaccins chez les enfants, par augmentation des risques de cancers du sein ou des testicules ainsi que par une hausse du taux de cholestérol.

EXTENSION DE LA STATION D’EPURATION MAERA A LATTES :

Avec l’ensemble des pollutions concentrées dans l’environnement de la station d’épuration MAERA située à la Céreirède à Lattes et sur une zone inondable, comment peut-on nous proposer un projet concernant la création d’une unité d’incinération des boues sur ce site ? N’y aurait-il pas une irresponsabilité des décideurs de Montpellier Métropole ?

Il n’existe pas non plus en France de valeur réglementaire concernant les concentrations de dioxines dans l’air ambiant et dans les retombées atmosphériques. Les différents polluants émis par l’incinération se retrouvent dans l’environnement par différentes voies. Une partie de ces substances chimiques est “bioaccumulée”, c’est-à-dire qu’elles sont intégrées en l’état par les éléments naturels qui deviennent alors des sources de contamination potentielle pour l’homme.

Les micropolluants sont des substances d’origine naturelle ou artificielle modifiant la nature des réactions biochimiques fondamentales, portant ainsi atteinte à l’environnement bien qu’elles soient présentes en concentrations très faibles, de l’ordre du microgramme ou du nanogramme par litre. En fonction de leur nature et de leur concentration dans les eaux, ces substances peuvent être toxiques pour l’homme ou l’environnement. En outre, leurs effets ne sont pas nécessairement immédiats ; ils peuvent prendre des années à se manifester. “Ce n’est pas la dose, mais la période d’exposition qui fait le danger”.

Etiage du Lez : Le Rhône est très pollué par les perfluorés, comment l’eau du bas Rhône qui sert à l’étiage du Lez ne serait-il pas ?

https://tribunedelyon.fr/societe/la-consommation-doeufs-et-de-volailles-de-particuliers-non-recommandee-dans-quatre-communes-du-sud-lyonnais/

La décontamination des milieux pollués étant techniquement très difficile et coûteuse, certains PFAS émis aujourd’hui pourraient encore être présents dans l’environnement dans un siècle, ce qui représente une menace pour les générations actuelles et futures.

Conformément à la directive européenne sur l’eau de 2020 et selon l’arrêté du 30 décembre 2022, la recherche des PFAS doit être intégrée dans le contrôle sanitaire normal de l’eau potable distribuée depuis le 1er janvier 2023.

Montpellier Métropole communique sur la qualité des eaux de la source du Lez pour les recherches sur la qualité de son eau qui ne montrent pas de souci lié aux PFAS, ni à la non-conformité d’autres polluants ou pesticides. Par-contre, je n’ai pas connaissance d’une communication sur les problématiques des pollutions du Lez dans la traversée de Lattes ?

Jacky Chanton

 




Un Pifasse et deux commissions

Grâce un mail reçu récemment, nous avons pu nous connecter au portail vidéo de l’Assemblée Nationale. Pendant plus d’une heure, les parlementaires ont débattu publiquement sur un sujet grave touchant la santé publique avec les présidents des Commissions concernées : Affaires sociales (Mme Charlotte Parmentier-Lecocq) et Développement Durable (M. Jean-Marc-Zulesi), députés membres du parti « Renaissance », M. Cyrille Isaac-Sibille, rapporteur (Député Modem et Indépendants). Le rapport qui émeut les députés membres de la commission et ceux venus s’informer est le rapport de l’IGEDD du ministère chargé de l’environnement et du développement durable. La publicité donnée à ce rapport dans la presse a enfin levé le couvercle d’omerta sur une famille de produits chimiques de synthèse, les per-et-polyfluoroalkylées (les PFAS ou « Pifasses »).

L’ODAM est statutairement chargé de veiller sur l’environnement et la santé des citoyens de cette métropole et il est membre du CIDES34, statutairement chargé de la même mission mais qui couvre le département de l’Hérault.

Quelques points du débat en commission à l’Assemblée nationale

Nous n’allons pas résumer plus d’une heure de retransmission. La production de Pifasses par synthèse chimique et les rejets des usines chimiques (la Vallée de la Chimie entre Lyon et Pierre-Bénite, entre autres) sont le résultat d’une activité économique importante, le site de l’ANSES nous explique aussi les dangers pour l’humanité (nous citons) :

« Que sont les PFAS et où les trouve-t-on ?

Les substances per- et polyfluoroalkylées, également connues sous le nom de PFAS, sont une large famille de plus de 4000 composés chimiques. Antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs, les PFAS sont largement utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante : textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires, etc. »

Ces substances chimiques sont très nombreuses et varient selon le nombre de carbones qui les constituent. Plus elles contiennent de carbone et plus elles sont persistantes dans l’environnement. L’une des sous-familles les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane), ces derniers étant les plus persistants dans l’environnement.

Les aliments, en particulier avec les produits de la mer, constituent des sources conséquentes d’exposition de l’Homme à ces composés. Pour les aliments courants, les concentrations les plus élevées de PFOA et PFOS sont retrouvées dans les crustacés et les mollusques. L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut également être une source de contamination.

La commission envisagerait l’interdiction totale des rejets de Pifasses dans l’environnement, dans l’eau en particulier, allant même à l’interdiction de leur production. Un problème mondial. Une objection : certains Pifasses sont à la base de la production de certains médicaments (un anti-dépresseur : le Prozac). On envisagerait, au cas par cas, d’autoriser certains PFAS, Selon leur « famille chimique ». Nous faisons remarquer à l’honorable parlementaire défenseur du PFAS-Prozac que les effets secondaires de ce médicament ne sont pas anodins : il y a matière à controverse. Le devenir environnemental du Prozac après son passage dans l’organisme humain ne laisse pas d’inquiéter : « La voie principale d’excrétion de la fluoxétine et de la norfluoxétine étant l’urine et jusqu’à 11 % du médicament est excrété en tant que fluoxétine non métabolisée ». Quid des effluents des hôpitaux ? À suivre dans les rejets des stations d’épuration des eaux usées !

Nos cousins canadiens nous incitent à la plus grande vigilance : lisez cet article. Drapeau canadien

Les Pifasses en Hérault

Notre secrétaire général Jacky Chanton a publié, ici, sur ce site, un article dénonçant la présence des Pifasses autour de Lattes, au sud de Montpellier. Comment ces substances sont-elles arrivées là ? Nous posons en hypothèse que, depuis la Vallée de la Chimie lyonnaise jusqu’à Montpellier et Lattes, il y a le Rhône et le canal « Philippe Lamour » (canal BRL). Lors de l’inauguration de ce canal en 1960, il y a 64 ans, qui pouvait imaginer que les Pifasses seraient gentiment véhiculés jusqu’à nous, ici, en Hérault. Le canal BRL distribue généreusement son eau depuis la prise le Rhône (entre Beaucaire et Fourques) et son arrivée au domaine melgorien de « la Banquière », près de la limite avec Montpellier. De là, il compense l’étiage du Lez et alimente des stations de potabilisation d’eau (eau destinée à la consommation humaine ou EDCH). La question qu’on est en droit de poser est celle de l’élimination des Pifasses dans ces stations et de leur dépôt dans les sols irrigués si généreusement par l’eau du Rhône ?

À suivre !

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM, docteur en sciences biologiques
Licencié en chimie systématique




Des polluants éternels dans notre eau à Montpellier ?

Notre attention a été attirée par les différents articles sur les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées), des polluants éternels, des produits de synthése de l’industrie chimique (PFOSPFOA et PFNA notamment). Nous avons réagi sur ce site. Les pollutions par ces substances sont loin d’être anodines (produits préoccupnts). Un article publié dans le site du quotidien « Le Figaro » (17/04/2023) sous la plume d’Antoine Sillières est passé inaperçu jusqu’au début de 2024. Il s’agit d’une réaction à « Un rapport de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable [IGEDD] confirme le rejet dans le Rhône d’environ 3,5 tonnes d’eau polluée aux perfluorés à des niveaux élevés chaque année, par l’usine Arkema de Pierre-Bénite. ». Ces substances sont dites « polluants éternels » car leur molécule est quasiment indestructible (stabilité chimique).

En publiant la contribution de Jacky Chanton, nous avons réalisé l’importance de ce type de pollution et une voie d’entrée « royale » par le biais de l’approvisionnement en eau de notre ville-métropole. Une partie de l’eau qui va être potabilisée pour alimenter notre métropole vient du Rhône par le canal dit du Bas-Rhône Languedoc. Rappelons que le fleuve, au sud de Lyon, trverse une importante zone dédiée à l’industrie chimique, la vallée de la Chimie où deux firmes sont dans le collimateur.

Approvisionnent en eau : métropole de Montpellier

L’approvisionnement en eau de la métropole de Montpellier est décrit sur le site de cette collectivité. La collectivité a mis en place une régie des eaux.

Cas de la source du Lez

Nous venons de trouver une page du site de Montpellier-Métropole affirmant la pureté des eaux de la source du Lez « Santé publique : pas de polluants éternels dans la source du Lez ». Nous en donnons acte et ne mettons pas en doute les analyses faites. La source du Lez et son captage souterrain seraient indemnes de pollution, sauf à mettre en doute ces analyses ? Cependant, le prélèvement autorisé dans cette réserve karstique est limité et le volume maximum autorisé de prélêvement est atteint. Il y a donc une deuxième alimentation en eau nécessaire : elle est fournie par l’eau du canal du Bas-Rhône Languedoc (ou canal Philippe Lamour).

Cas de l’eau du Bas-Rhône Languedoc

Une autre page du site de Montpellier-Métropole nous décrit l’apport de 3 autres approvisionnements de la dite métropole dont nous citons des extraits où nous avons mis en rouge les mentions du canal Lamour-BRL. Les eaux de la source du Lez sont elles mélangées à celles potabilisées du canal Lamour-BRL ?

Nous citons et reproduisons :

« Pour les communes de Grabels, Jacou, Juvignac, Lattes, Le Crès, Montferrier-sur-Lez, St-Brès, Montpellier, Prades-le-Lez, Sussargues, Pérols, Vendargues, Villeneuve–lès-Maguelone », nous lisons et reproduisons « Origines de la ressource en eau : source du Lez = 92% + canal du Bas-Rhône languedoc (Lattes et Pérols) + forages locaux ».

« Pour les communes de Baillargues, Beaulieu, Castelnau-le-Lez, Castries, Clapiers, Montaud, Saint Drézéry, St Géniès des Mourgues, Restinclières » nous lisons et nous reproduisons « Origines de la ressource en eau : captages locaux dont ceux de Fontbonne Mougères et de la Crouzette et le canal du Bas-Rhône languedoc ».

« Pour les communes de Cournonsec, Cournonterral, Fabrègues, Lavérune, Murviel-les- Montpellier, Pignan, Saint Georges d’Orques, Saint jean de Védas et Saussan », nous lisons et reproduisons « Origines de la ressource en eau : nappe alluviale de l’Hérault + canal du Bas-Rhône Languedoc + forages locaux ».

Une belle station de pompage à Beaucaire
Une belle station de pompage à Beaucaire

Nous citons « Montpellier Méditerranée Métropole dispose d’une unité de traitement : l’usine François ARAGO ». « Le traitement peut être très simple, avec juste une désinfection au chlore lorsque l’eau captée est déjà de bonne qualité, ou plus complexe, et l’on doit alors passer par une usine de traitement de l’eau ». Cette usine traite l’eau du canal du Bas-Rhône Languedoc (BRL). Nous citons un site qui décrit le traitement de l’eau dans l’usine Arago. C’est un traitement classique, il n’est question nulle part des PFAS-Pifasses que le canal du Bas-Rhône véhicule avec l’eau du Rhône puisée du côté de la prise d’eau Beaucaire-Fourques. Quels PFAS ? Ceux qui polluent l’eau de ce grand fleuve si on en croit l’article du quotidien « Le Figaro » cité au début de notre article, pollution rendant les poissons du Rhône impropres à la consommation. Les pifasses se seraient-ils évaporés ?

Conséquences de l’apport d’eau du BRL

Un beau canal à Vauvert
Un beau canal à Vauvert

Nous lisons dans l’article d’Antoine Sillières que « l’élimination des PFAS avant rejet dans le milieu aquatique apparaît très peu maîtrisée aujourd’hui ». Qui peut, documents scientifiques en mains et preuves à l’appui, certifier que les potentiellement dangereux PFAS qui transitent par le Rhône et par le canal du Bas-Rhône Languedoc, vers la station Arago et le Lez, ont été éliminés et se sont gentiment évanouis dans l’espace intersidéral, pompés par une lointaine galaxie ? Il est écrit que « Leur toxicité est encore méconnue, mais des effets nocifs et toxiques sur le métabolisme humain ont été observés pour plusieurs PFAS et leur caractère cancérigène est suspecté », selon l’IGEDD. Il est également dit que « «l’élimination des PFAS avant rejet dans le milieu aquatique apparaît très peu maîtrisée aujourd’hui». … « Ces substances résistent aux traitements en station d’épuration et l’utilisation du charbon actif ne permet que de les piéger sans les détruire ». Il y a de quoi s’inquiéter quand on voit des PFAS tout autour de Lattes (et peut-être ailleurs ?). La compensation de l’étiage du Lez se fait par l’eau du canal BRL-Lamour. Quels sont les dosagesde Pifasses dans l’eau potable produite par la station Arago de Montpellier ?

Vite, des études et de mesures par nos ARD et DREAL réunis ? Soyons rassurés, vite !

Raymond GIMILIO
Président
Docteur en Sciences biologiques, mention Écologie
Licenciè en chimie systématique
Ancien chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement (1980-1996)

 

 




le Plan Eau, 53 mesures : urgence REUT

En cette première moitié de l’année 2023, l’état de sécheresse oblige, enfin, nos gouvernants à se pencher sur le problème de la gestion de la ressource « Eau ». Et à edicter et publier “Le Plan Eau“, en 53 mesures. Le changement climatique se traduit par un déficit des ressources en eaux continentales. Que faire ?

Problèmatique EAU

L’eau n’est pas inépuisable. Il est paradoxal de constater que l’eau est abondante sur la planète ! Les océans en contiennent des milliards de métres cubes. Le problème est que cette eau est salée, elle est impropre à tout usage alimentaire : ce n’est pas de l’eau potable. Nous citons Wikipedia

L’eau est distribuée partout à travers l’hydrosphère terrestre . La majeure partie de l’eau de l’atmosphère et de la croûte terrestre provient de l’eau de mer salée de l’océan mondial , tandis que l’eau douce ne représente que 2,5 % du total.

Le problème est là : l’eau douce (dont l’eau potable)  est rare, elle se raréfie. Or, il y a une demande mondiale. Nous n’avons pas la prétention de traiter le problème à l’échelle mondiale. Nous intéresserons à la métrooole montpelliéraine.

Les sources d’eau de la métropole montpellièraine

L’alimentation en eau potable de la métropole est décrite sur le site ad-hoc. La plus connue est la source du Lez qui alimentait la ville capitale par un aqueduc aboutissant au Peyrou. L’aqueduc a été remplacé par une canalisation arrivant au Centre Arago. Les études du professeur Avias, hydrogéologue, ayant limité le prélèvement de cette source, un canal amène l’eau du Rhône et des forages complètent ponctuellement. La Métropole s’est dotée d’une régie des eaux concernant les eaux potables et les eaux brutes. Le site donne une abondante documentation bien fournie en données. Un rapport attire notre attention : il est question d’assainissement [des eaux usées]. L’eau ne se perd pas mais elle s’use et, ce faisant, devient un déchet à traiter avant son rejet dans l’environnement (notre doctrine défendue depuis les débuts de l’ODAM). Il faut assainir l’eau qui est usée et recueillie dans le réseau de collecte des eaux usées.

Le problème des eaux usées et leur assainissement

La consommation humaine transforme une ressource vitale pour la vie en un déchet qui est chargé en toxiques de toutes sortes. La vie est dépendante de l’eau et dans nos sociétés, l’eau douce potable ou potabilisée est un produit de consommation gaspillé. 

La consommation humaine domestique

 La consommation alimentaire est un des aspects du problème, le plus important. Les robinets de nos logements urbains délivrent de l’eau potable consommée pour des usages non alimentaires :

  • alimentation des chasses de toilettes (WC),
  • alimentation des machines à laver (lave-linges, lave-vaisselles, …) etc.

dispositifs produisant les eaux usées. Ces eaux, notamment celles des WC, sont chargées en résidus de médicaments très divers allant jusqu’à des isotopes radio-actifs. Ces eaux sont collectées par un réseau d’égouts (voir site gouvernemental). 

La collecte des eaux usées

 Les eaux usées sont collectées puis transportées via un réseau de canalisations vers une station d’épuration qui se chargera de la dépollution. Les industriels usent aussi de l’eau et constituent un problème que nous ne traiterons pas ici, ils doivent traiter leurs eaux usées. Les égoûts sont anciens à Montpellier, ils collectent aussi les eaux de pluie dans des canaux uiques : le réseau unitaire. En théorie ! Où vont les eaux dépolluées ? Elles vont dans des STEP ou stations d’épuration des eaux usées.

Le traitement des eaux usées

Le traitement est fait dans des stations d’épuration des eaux usées (STEP). Nous vous orientons sur le site Natura-Sciences qui nous propose le schéma le plus écologique. Ici, à Montpellier-Méditerrannée-Métropole, nous avons la “Rolls” des STEP, j’ai nommé Maéra ainsi nommée par un de nos défunts présidents d’Agglo, Georges Frèche. Nous avons fait appel au compte-rendu que nous avons fait de la conférence de Monsieur Jacques Pelorce, Ingénieur des Travaux Publics de l’État (ITPE), Hydraulicien. Captain Jack (son surnom) s’exprimant en 2004, dénonçait une gigantesque gabegie, dont un futur gaspillage d’eau qui pouvait être réutilisable. Je cite d’après mes notes d’il y a 19 ans ! Voyons plutôt : 

« avec un traitement maximum de 90% des polluants. Les effluents ne sont donc pas épurés à 100% »

Donc on pollue la Méditerrannée, au large de Palavas, au bout d’une conduite terrestre pluis sous-marine qui déverse : 

«Vont se déverser au large des métaux lourds (cuivre, zinc, chrome, plomb, mercure, nickel. etc) dans un lieu situé à 10 km de la pointe de l’Espiguette et de Frontignan, en plein golfe d’Aigues-Mortes : 113.000 m3/jour, 1,5 m3/s (41,3 Mm3/an) contenant entre autres, des matières en suspension (3,5 T/jour de MEST[1]), des DBO[2] et des DCO[3] (ces deux-là appauvrissent le milieu en oxygène), plus des ions de composés azotés, phosphore, médicaments humains rejetés avec les selles, PCB, etc. Sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes. Cette pollution portée par de l’eau non-salée ne se mélangera pas à l’eau de mer et remontera à la surface avec ses polluants, dérivant au gré des vents dominants.».

[1] Les matières en suspension totales, ou Mest, sont l’un des paramètres de la qualité et, à contrario, de la pollution d’une eau. Ces particules en suspension non dissoutes sont obtenues par filtration, séchage et pesage d’échantillons d’eau. Les Mest sont exprimées en milligramme par litre.

[2] La demande biochimique en oxygène ou DBO est la quantité d’oxygène nécessaire pour oxyder les matières organiques par voie biologique. Elle permet d’évaluer la fraction biodégradable de la charge polluante carbonée des eaux usées

[3] La demande chimique en oxygène ou DCO est la consommation en dioxygène par les oxydants chimiques forts pour oxyder les substances organiques et minérales de l’eau. C’est l’une des méthodes les plus utilisées pour évaluer la charge globale en polluants organiques d’une eau.

Vous avez bien lu : 113.000 m3/jour ! qui partent saloper la mer au large de Palavas et qui ont fait réagir Captain Jack, membre actif éminent du CAPNUBAM et nous font réagir à l’ODAM depuis 2008. La lecture du Plan eau nous donne, 19 ans après, RAISON ! Nous avons eu, nous avons raison ! En plus de polluer, nous gaspillons. Nous l’avons dit au Commissaire enquêteur, lorsque la Métropole a décidé de lancer une enquête d’utilité publique (EUP) pour nous placer comme modernisation de Maera une extension des capacités de la STEP.

En conclusion : la REUT

La réutilisation des eaux usées (REUT) et un des enjeux du Plan Eau, une des 53 mesures urgentes. Quand Montpellier-Métropole va faire aboutir sa canalisation de 12 km en mer et la diriger vers des jardins filtrants d’où on pourra pomper l’eau réhabilitée pour arroser les cultures de nos agri-culteurs. La REUT n’est plus une utopie d’écolos. La sécheresse qui a frappé notre été 2022, la perspective de l’été 2023, doivent nous motiver pour passer, sans aucun observatoire (prévu dans les 53 mesures), à la réalisation urgente d’un plan REUT vers notre agriculture.

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en Sciences biologiques mention Ecologie (USTL 1971)
Ancien chargé d’études Haut-Niveau au Ministère de l’Environnement (1980-1996)

 




CONCERTATION PRÉALABLE DU PROJET DE VALORISATION ÉNERGÉTIQUE DES BOUES DE LA STATION DE TRAITEMENT DES EAUX USÉES MAERA

PLUSIEURS TEMPS D’ÉCHANGES AVEC LE PUBLIC AURONT LIEU :

Un forum participatif de lancement le mardi 7 mars 2023 à 18h30 à l’espace Lattara (place Jean de Lattre de Tassigny – 34970 LATTES)

Des ateliers thématiques à destination des riverains du site Maera le mercredi 15 mars 2023 à 17h30

Une réunion publique de clôture le vendredi 31 mars 2023 à 18h30

https://www.montpellier3m.fr/actualite/concertation-prealable-du-projet-de-valorisation-energetique-des-boues-de-la-station-de

Mes premières remarques suite à la volonté d’une Extension de la station MAERA et la valorisation des boues sur le site de la Céreirède :

COMMENT PEUT-ON ACCEPTER L’INACCEPTABLE ?

ALORS QU’IL ÉTAIT URGENT DE RÉDUIRE LE NOMBRE DES VILLES RACCORDÉES À MAERA EN CRÉANT UNE, VOIRE DEUX STATIONS D’ÉPURATION AU NORD DE MONTPELLIER AFIN DE RECYCLER ET RÉUTILISER LES EAUX POUR L’AGRICULTURE … LÀ OU LE BESOIN EXISTE ET CENTRALISER LE TRAITEMENT DES BOUES DE TOUTES LES STATIONS SUR UN MÊME LIEU, À L’ÉCART DES HABITATIONS, POURQUOI FAIRE LE CONTRAIRE ?

COMMENT PEUT-ON ACCEPTER QUE LA COMMUNE DE LATTES CONTINUE D’ÊTRE LA POUBELLE DE MONTPELLIER MÉTROPOLE ?

ALORS QUE L’EAU EST UN BIEN PRÉCIEUX À PRÉSERVER, ALORS QUE SA RARÉFACTION DANS LE MONDE CONDUIT VERS DE NOUVEAUX USAGES DE L’EAU PERMETTANT DE RÉDUIRE CETTE PÉNURIE A PARTIR DE SA RÉUTILISATION, MONTPELLIER MÉTROPOLE A PRÉVU D’AUGMENTER SA CAPACITÉ DE TRAITEMENT AFIN DE L’ENVOYER EN MER EN PURE PERTE POUR LES BESOINS DES SOLS ET LA POLLUER ?

UN PROJET QUI NE RÉPOND, NI À L’INTÉRÊT GÉNÉRAL, NI À L’ADAPTATION AUX DÉRÈGLEMENTS CLIMATIQUES

AUJOURD’HUI, ON VEUT REPRODUIRE, EN PIRE, CE QUI A ÉTÉ UN ÉCHEC HIER, A PARTIR DE L’EXTENSION/RÉNOVATION/MODERNISATION DE LA STATION D’ÉPURATION DE LA CÉREIRÈDE, MISE EN SERVICE EN 2006

ENCORE UNE FOIS, LE BON SENS ET LA DÉMOCRATIE CITOYENNE NE SERONT PAS RESPECTÉS

BIENVENUE EN ABSURDISTAN !…

Jacky CHANTON  – Lattes le 01 Mars 2023




L’Académie Nationale vétérinaire communique

A propos du SRAS-Cov-2, l’Académie Nationale Vétérinaire vient d’envoyer une note d’information, un communiqué de l’Académie Nationale de Médecine (ANM) en date du 13 avril 2022 intitulé « Réservoir animal de SARS-CoV-2 : une menace pour l’Homme. » Vous pouvez le télécharger en cliquant ici. Pour valider le document, nous donnons ci-dessous l’image de l’envoyeur (vous pouvez cliquer dessus).

Le réservoir animal de SARS-CoV-2 expliquerait l’apparition des variants du virus. Nous citons :

« Dans la déclaration conjointe du 7 mars 2022, l’OIE, l’OMS et la FAO insistent sur le risque que représente le réservoir animal de SARSCoV2 et sur son rôle potentiel dans l’émergence de nouveaux variants par mutation ou par recombinaison [11]. De plus, il ne faut pas oublier que le réservoir animal de coronavirus à l’origine de la pandémie de Covid19 était probablement une chauvesouris et que des coronavirus très proches du SARSCoV2 ont été récemment identifiés dans cette espèce qui doit désormais être particulièrement surveillée [12].».

Ainsi, des échanges entre animaux de la faune sauvage expliquerait l’apparition des variants et leur propagation. Attention aux animaux de compagnie.


L’ODAM ajoute son commentaire. Nous avions publié un document le 14 avril 2020 (Cliquez ici pour le consulter) sur les conséquence de l’ingorance de l’écologie animale. Ce document de l’ANM nous donne raison. Si on ne sait toujours pas avec certirude quelle est l’origine du virus SARS-CoV-2, on comprend mieux maintenant que les zoonoses aient été suspectées par l’ANM et le rôle joué par les animaux de compagnie, d’élevage (mustélidés) ou de la faune sauvage. Les visons d’élevage ont été impliqués dès le départ. La liste des animaux de compagnie est longue :

  • chiens et chats, chats errants ou sauvages,
  • hamsters dorés (variant delta chez une employée d’animalerie, …),
  • lapins,
  • etc.

Cerf de Virginie (Wikipedia)

Chez les animaux sauvages de petite ou de grande taille, on note :

  • loutres et visons en Espagne,
  • martres et blaireaux en Bretagne,
  • renard roux, chien viverrin, etc.
  • cervidés américains (cerf de virginie), félins sauvages (tigres, léopards, etc.),
  • etc.

 

Rat d’égoût ou rat gris (Wikipedia)

Le communiqué de l’Académie des Sciences précité a oublié un important réservoir potentiel, la population des rats d’égoûts, des commensaux de l’espèce humaine. Ces rongeurs sont largement répandus, mondialement. Il vivent au contact des effluents issus de l’activité biologique humaine (excréments, lixiviats d’étals de marchés, …) pouvant contenir des éléments de virus sinon des virus entiers.

A surveiller de TRES-TRES près ! Il s’agit de cloaques dangereux à tous points de vue et leurs habitants sont de sacrés vecteurs de maladies.

Les égoûts du marché aux fruits de mer de Wuhan (Chine) ont très bien pu servir de cloaque où les virus portés par les animaux morts (louveteaux, serpents, rats) ont très bien pu échanger pour donner la version mortifère du SRAS-CoV-2. A suivre ! Avec « Un réseau de quelque 150 STEU sentinelles » en France. Nous citons : 

« En France, le réseau Obépine (OBservatoire ÉPIdémiologique daNs les Eaux usées) – consortium de recherche regroupant différents laboratoires (des universités de la Sorbonne, de Lorraine et de Clermont-Ferrand), Eau de Paris, l’Ifremer ou encore l’Institut de recherche biomédicale des armées – s’est constitué à cette fin dès avril 2020 et multiplie depuis les travaux. À l’occasion d’un échange organisé le 16 mars dernier par le réseau Îsée (animé par l’Observatoire régional de santé de l’institut Paris Région), en partenariat avec l’agence de l’eau Seine-Normandie, Laurent Moulin, responsable du département R&D d’Eau de Paris, a notamment mis en avant la constitution en cours d’un réseau de quelque 150 stations de traitement des eaux usées (STEU) dans toute la France, dans lesquelles sont conduites des analyses régulières permettant de suivre la circulation du virus, et donc de mieux anticiper sa réémergence. Un dispositif soutenu par le ministère de la Recherche (qui lui a octroyé 3 millions d’euros), qui a déjà reçu l’accord de nombreuses collectivités et dont les résultats sont régulièrement mis en ligne de manière ouverte sur le site du réseau [OBépine].»

L’écologue examine toutes les possibilités offertes par la circulation des éléments biotiques (vivants) et abiotiques (inertes) dans les écosystèmes. Il étudie TOUTES les combinaisons possibles. Qu’en est-il de notre STEU-STEP Maera et des stations de notre métropole ?

L’eau potable n’est pas concernée, le virus étant très sensible aux désinfectants.


Nous reprenons ici les recommandations de l’Académie de Médecine (voir p. 2 du communiqué) :

  • maintenir une surveillance continue des infections détectées chez les animaux
    domestiques ainsi que dans la faune sauvage et liminaire sensible au SARSCoV2 ;
  • d’effectuer un séquençage systématique pour chaque cas trouvé positif en RTPCR ;
  • d’avertir les personnes infectées, symptomatiques ou non, qu’elles doivent appliquer
    aussi les mesures d’isolement visàvis des animaux vivant dans leur entourage ;
  • d’informer les chasseurs, les travailleurs forestiers et toute personne exerçant une
    activité au contact de la faune sauvage et liminaire (centres de soins spécialisés, zoos…),
    ainsi que les visiteurs des parcs animaliers, sur les risques zoonotiques encourus.

Ce ne sont pas des affirmations en l’air. 12 références bibliographiques de dates récentes sont annexées au document : 

1. Communiqué de l’Académie nationale de médecine et de l’Académie vétérinaire de France « Les animaux contaminés par le SARSCoV2 représententils un risque pour l’Homme ? », 23 juillet 2020.
2. BrugèrePicoux J et al. Rapport « Covid19 et monde animal, d’une origine encore mystérieuse vers un futur toujours incertain ». Bull Acad Natl Med 2021 ; 205 : 879 90.

3. Fritz M et al. First evidence of natural SARSCoV2 infection in domestic rabbits. Vet Sci 2022 ; 9, 49.

4.
HuiLing Y et al. Transmission of SARSCoV2 (Variant Delta) from Pet Hamsters to Humans and Onward Human Propagation of the Adapted Strain: A Case Study. Lancet 2022 ; 399 : 10708.
5. Kuchipudi SV et al. Multiple spillovers from humans and onward transmission of SARSCoV2 in whitetailed deer. Proc Natl Acad Sci USA 2022 ; 119 :e2121644119.

6. Martins M et al. From DeertoDeer: SARSCoV2 is efficiently transmitted and presents broad tissue tropism and replication sites in whitetailed deer.
PLoS Pathog 2022 ; 18 : e1010197.
7. Pickering B et al. Highly divergent whitetailed deer SARSCoV2 with potential deertohuman transmission. bioRxiv (preprint).

8.
AguilóGisbert J et al. First Description of SARSCoV2 Infection in Two Feral American Mink (Neovison vison) Caught in the Wild. Animals (Basel). 2021 ; 1422.
9. Davoust B et al. Evidence of antibodies against SARSCoV2 in wild mustelids from Brittany (France). bioRxiv (preprint).
https://doi.org/10.1101/2022.01.20.477038
10. Colson P et al. Analysis of SARSCoV2 variants from 24.181 patients exemplifies the role of globalization and zoonosis in pandemics. Front Microbiol 2022 ; 12 : 786233.

11. OIE/OMS/FAO. Déclaration conjointe sur l’importance prioritaire de la surveillance de l’infection par le SARSCoV2 chez les animaux sauvages et de la prévention de la formation de réservoirs animaux. 18 mars 2022.
https://www.oie.int/fr/jointstatementontheprioritizationofmonitoringsarscov2infectioninwildlifeandpreventingtheformationofanimal-reservoirs/
12. Temmam S, et al. Coronavirus de chauve-souris liés au SRAS-CoV-2 et infectieux pour les cellules humaines. Nature 2022. doi : 10.1038/s41586-022-04532-4. Epub avant impression. PMID : 35172323.


Le Président de l’ODAM
Docteur en Sciences biologiques

P.S. : nous recommandons de consulter aussi le lien de l’item 11 de la bibliographie ci-dessus ou de cliquer ce lien.

Consultez également les recommandations de l’Union européenne sur les eaux usées.




Le problème de l’eau dans la Métropole de Montpellier

« L’expérience est une lanterne qui n’éclaire que celui qui la porte »
Confucius

L’eau sous trois états : nuages (gazeux : vapeur), océan (liquide, salée), iceberg (solide : glace)

L’eau est une denrée abondante sur la planète, présente depuis les temps géologiques les plus reculés, sous ses trois formes : solide, liquide et gazeuse. C’est une ressource indispensable à la vie dont elle a été le berceau sous sa forme marine. La vie a pris naissance dans les océans. Nos océans et mers actuels sont salés et l’eau qu’ils contiennent n’est pas directement utilisable pour entretenir la vie terrestre. Nous ne pouvons pas boire cette eau salée, elle n’est pas potable, elle est toxique à forte salinité. Nous ne pouvons pas utiliser cette eau pour irriguer nos cultures, elle stérilise les sols lentement mais sûrement si elle n’est pas lessivée par la pluie. L’humanité est donc principalement dépendante des ressources en eau douce, l’eau non salée. Or, ces ressources sont en quantité limitée selon les endroits du globe où on se trouve : l’eau douce de la planète est également très inégalement répartie.

Nous sommes au bord de la Méditerranée, sous un climat méditerranéen. Nous sommes dépendants des précipitations

Les pays de la méditerranée

(pluies, brouillards, neige, etc.) qui alimentent nos fleuves et rivières. Le climat méditerranéen de notre région, dans sa forme canonique, est un type de climat appartenant à la famille du climat tempéré (ou « tempéré chaud » ou « subtropical de façade ouest », selon les considérations), qui se caractérise par des étés chauds et secs et des hivers doux et humides.

La perturbation du climat appelée aussi changement climatique modifie cette définition canonique et on voit apparaître des étés de plus en plus chauds, caniculaires, et des hivers plus ou moins doux mais secs avec des épisodes pluvieux rares mais violents dits « cévenols ». Les ressources en eaux douces souterraines surexploitées s’appauvrissent. Nous allons passer en revue l’état de ces ressources sous l’angle de l’alimentation humaine et de l’agriculture et de leur provenance et surtout ce que devient le déchet que constituent les eaux usées, principalement celles résultant de l’activité humaine dans les villes.

1         Les ressources en eau douce potable

La ressource en eau douce potable doit d’abord être prélevée dans l’environnement, vérifiée, traitée-potabilisée et stockée. Sa consommation (usage) en fait un déchet.

1.1     Prélèvements

La métropole de Montpellier tire ses ressources en eau principalement de la Source du Lez (selon le site

https://www.montpellier3m.fr/vivre-eau/eau-potable#:~:text=La%20principale%20ressource%20du%20territoire,31%20communes%20de%20la%20métropole.

Nous citons « Cette source assure l’alimentation en eau potable de 92% de la population sur les 13 communes gérées par

Source du Lez : vue de la salle du captage souterrain

la Régie et de 74% de la population des 31 communes de la métropole ». Il existe « une alimentation de secours en provenance du Bas Rhône Languedoc. » [BRL]. Il existe en plus « 8 forages locaux sont situés sur les communes de Grabels (forages du Château et Pradas), Montferrier-sur-Lez (forages de Fescau et La Pidoule), Saint-Brès (forages du Stade et des Olivettes), Sussargues (forage des Garrigues Basses) et Villeneuve-lès-Maguelone (captage du Flès) ». Le stockage de l’eau est assuré par 31 réservoirs.

1.2     Le traitement

Le traitement est assuré principalement par (nous citons la brochure « l’eau en toute transparence ») :

  • Entrée de la station Arago

    1 installation de traitement de l’eau potable, l’usine Arago de Montpellier.

  • La station de Vauguières, gérée par la Communauté d’Agglomération du Pays de l’Or, qui alimente directement les communes de Lattes et Pérols.
  • L’usine de potabilisation du Crès, propriété de la compagnie BRL, qui assure une partie de l’alimentation en eau potable du Crès, de Jacou et Vendargues.

Les citoyens propriétaires d’immeubles de ces communes acquittent, en principe, la taxe d’assainissement collectif. Cette taxe est valable pour ceux qui sont reliés au réseau collectif de recueil des eaux usées. Ceux qui ne sont pas raccordés (une minorité) doivent disposer d’une installation d’assainissement individuelle (fosse septique ou mini-station d’épuration et réseau d’épandage, etc.). Ils acquittent une taxe auprès du SPANC. Ces taxes sont payées au prorata du volume d’eau consommée et collectées par le distributeur d’eau potable.

Donc, nous payons pour consommer de l’eau douce potable qui arrive dans nos robinets. Nous payons pour que cette eau qui retourne souillée, usée, etc., soit rendue à la nature sous une forme réutilisable. Nous payons pour la collecte de ce déchet et son assainissement avant restitution. Cette restitution se fait traditionnellement dans les milieux aquatiques (cours d’eau, mers, océans, etc.) à travers une collecte dans des réseaux dits d’« évacuation ». Nous dirons de collecte.

1.3     Les eaux usées à Montpellier-Métropole

L’eau usée résulte de l’usage humain domestique et industriel des eaux potables.

1.3.1        Collecte des eaux usées

Après collectes urbaines (assainissement collectif), les eaux usées sont dirigées vers les stations d’épuration (STEP) ou d’assainissement. L’assainissement permet de (nous citons MMM) :

  • préserver la qualité des milieux aquatiques (rivières, étangs, littoral) et par conséquent,
  • de protéger les ressources en eau potable,
  • mais aussi d’assurer une protection sanitaire des populations, des eaux de baignade et des zones d’activités liées à l’eau.

1.3.2        Qualification des eaux usées

La législation fait état de trois types d’eaux usées (nous citons MMM) :

  • Les eaux usées domestiques proviennent des différents usages domestiques de l’eau : lessive, cuisine, salles de bains, WC…
  • Les eaux industrielles peuvent contenir des produits toxiques (solvants, métaux lourds, micropolluants organiques etc.) et doivent subir un prétraitement de la part des industriels avant d’être rejetées dans les réseaux de collecte.
  • Les eaux pluviales, qui proviennent des pluies, sont évacuées selon un réseau distinct de celui des eaux usées dans la totalité des communes de la Métropole, à l’exception du centre ancien de Montpellier qui a un réseau dit « unitaire ».

Nous citons MMM :

« Les eaux usées sont évacuées selon différents réseaux :

  • Les réseaux unitaires évacuent dans les mêmes canalisations les eaux usées domestiques et les eaux pluviales. Présent dans le centre ancien de Montpellier, ils nécessitent de tenir compte des brutales variations de débit des eaux pluviales dans la conception et le dimensionnement des collecteurs et des ouvrages de traitement.
  • Les réseaux séparatifs collectent uniquement les eaux usées domestiques dans un réseau. Ce système a l’avantage d’éviter le risque de débordement d’eaux usées dans le milieu naturel lorsqu’il pleut. Il permet de mieux maîtriser le flux et sa concentration en pollution et de mieux adapter la capacité des stations d’épuration. »

Il nous faut apporter un léger correctif. C’est l’ancienne ville de Montpellier qui a un réseau unitaire et non le centre ancien. Le passage des lignes de tramway a obligé le long des lignes à construire de réseaux séparés pour les eaux pluviales. Ce qui est vertueux. Mais qu’en est-il des réseaux séparés qui aboutissent à un réseau unitaire ? La STEP de Montpellier, MAERA, est alimentée par des eaux de pluie (EP) mêlées aux eaux usées domestique (EUD). Seuls les nouveaux quartiers récents au sud de la ville seraient équipés en séparatif. La question que nous posons est où est l’exutoire des EP ? Nous avons pu constater qu’en période d’épisodes pluvieux dits « cévenols », la STEP Maera était envahie par une crue provenant du réseau en amont (ville) et ouvrait ses « by-pass » vers la mer et le Lez. Pourquoi s’intéresser à la STEP Maéra ? C’est la plus importante. Il conviendrait de faire le point sur ce que reçoit exactement cette STEP, point de convergence du secteur centre (1.150 km de réseau de collecte prévus).

1.3.3        Les STEP de MMM

L’histoire de MMM nous apprend que le Président de l’Agglo de Montpellier à décrété la suppression des stations d’épuration communales et le regroupement des communes autour d’un nombre réduit de stations modernisées, schéma directeur approuvé le 21 décembre 2004. Nous citons :

« Afin de mettre toutes les communes à un niveau d’équipement et de qualité de service comparable, Montpellier Méditerranée Métropole a lancé il y a 10 ans le Schéma Directeur d’Assainissement, un programme d’investissement d’un montant total de 312,3 millions d’euros. »

Ce schéma s’est accompagné de l’unification des taux de taxation de l’assainissement. Quant à l’efficacité des traitements, en 2022, soit 18 ans après et les exutoires des stations, station par station, secteur par secteur. Nous ne traiterons que le cas de la plus importante STEP, Maéra.

2         La STEP Maera

Vue aérienne de Maéra (ex Cerereide)

Nous prenons pour point focal de la présente étude la STEP Maera, point de convergence des secteurs Centre et Est. Nous avons une étude critique de cette STEP réalisée par « Captain Jack » (Jacques Pelorce, Ingénieur TPE spécialisé en hydraulique, membre d’une association membre de CAPNUBAM, conférence donnée lors d’un Café citoyen à Montpellier en 2005).

Résultat de la modernisation de la Cérereide obsolète et polluant le Lez, Maéra est ciblée dans le Schéma directeur par son extension et la construction d’un émissaire de rejet en mer pour un coût initial de 182 M-€uros. Le rapport d’activité du délégataire (VEOLIA, 2019) fait état de 422.369 habitants desservis et 32.152.399 m3 traités. Un document émis à l’occasion du XIIe World Water Congress (2008) fait état de 14 communes desservies sur les 31 de la Communauté d’agglomération (l’Agglo). Dès le début du projet, en 2005, un collectif d’associations de défense de la baie d’Aigues-Mortes dénonçait ce projet et ses performances annoncées (voir ci-dessus, 2005, et ci-après).

2.1     Les performances dénoncées

Maéra : annonce des travaux de l’émissaire en mer

Le 28 mai 2005, la conférence de Captain Jack dénonçait « un traitement maximum de 90% des polluants » dans sa conférence, donc pas de traitement à 100% des effluents. Il dénonçait aussi « un déversement de 113.000 m3/jour, 1,5 m3/s (41,3 M-m3/an) contenant entre autres, des matières en suspension (3,5t / jour de MEST), des DBO et des DCO (ces deux-là appauvrissent le milieu en oxygène), plus des ions de composés azotés, phosphore, médicaments humains rejetés avec les selles, PCB, etc. Sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes. Cette pollution portée par de l’eau non-salée ne se mélangera pas à l’eau de mer et remontera à la surface avec ses polluants, dérivant au gré des vents

dominants. ». Les 10% de polluants MEST-DBO-DCO restants vont polluer la Méditerranée (3,5 T/jour soit 1,277 T/an). Ce n’est pas innocent, sans compter une impressionnante quantité de germes coliformes au rang desquels Escherichia coli (germe coliforme).

Sur 365 jours de fonctionnement, on calcule 41.245.000 m3 d’eau(un maximum selon CAPNUBAM) ce qui est de l’ordre de grandeur de ce qui a été traité en 2019 (à moins 9.092.601 m3 près pour 2019 selon les chiffres publiés).

2.2     Nous disons un énorme gaspillage d’eau douce

Nous avons bien entendu, en 2005, 41 millions de m3 annuels maximum d’eau, nous avons bien lu le rapport de

La bouée au large de Palavas maquant la sortie en mer de l’émissaire

l’exploitant 32 Millions de m3 d’eau traités et déversés. Déversés où ? Au large de Palavas les Flots, à 10 km de la pointe de l’Espiguette et de Frontignan, en plein golfe d’Aigues-Mortes. De l’eau épurée à 90% envoyée en mer pas un tuyau (émissaire) de 20 km de long dont 12 km en mer, 4,5 km en milieu lagunaire, d’un diamètre de 1,60 m (on peut presque y tenir debout). Sur le budget de 182 M€uros de l’ensemble Maéra-émissaire le coût de l’émissaire est publié à 33,5 M€. Il sera finalement d’environ 66 M€, en fin de travaux.

Précisons que, d’après le document de l’enquête publique, c’est « Le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France, saisi par le Préfet [Idrac], [qui] prescrit la solution d’une station unique avec émissaire et rejet en mer » ! Inoui, incroyable mais vrai : un conseil supérieur d’hygiène publique national qui prescrit le rejet en mer !?

Début des travaux de la section maritime de l’émissaire

Il s’agit là d’une énorme gabegie d’eau douce usée, certes (et de fonds publics), qui pourrait être réutilisée en agriculture après avoir subi une épuration plus poussée en sortie de la station avec création de jardins filtrants à base de plantes lagunaires (joncs, roseaux, etc.). Avec le changement climatique et les épisodes de sécheresse constatés de plus en plus fréquemment, notre agriculture aurait le plus grand besoin d’eau douce : 32 Mm3 envoyés en mer feraient le plus grand bien à nos agriculteurs.

Il convient de la traiter convenablement afin d’en faire un produit recyclé, réutilisable, en vue d’irriguer les cultures locales. Ce qui est parfaitement possible comme nous allons le voir ci-après. Nous changeons de paradigme, nous entrons en économie circulaire.

2.3     La réutilisation de l’eau bien épurée

Illustration de l’économie circulaire

Trente-deux millions de mètres cubes d’eau gaspillés en 2019, combien en 2020, 2021 et 2022 ? Le 2 septembre 2019 nous adressions par écrit nos observations au Président de la Commission d’Enquête d’Utilité publique sur la prétendue modernisation de la STEP Maéra. Il y avait clairement affiché, sous couvert de modernisation une augmentation de la capacité de plus 190.000 EH (équivalents habitants). Nous avons cité le comparatif réalisé par CAPNUBAM avec la station de Caen-la-Mer. Cette STEP scientifiquement conçue n’a pas eu besoin d’émissaire en mer mais rejette ses effluents stérilisés dans des jardins filtrants déversant de l’eau de qualité baignade dans la rivière l’Orne. Il faudra tout de même évaluer l’importance des résidus médicamenteux dans ces eaux, leur impact agronomique et leur épuration éventuelle.

Nous pourrions rêver d’une STEP Maéra équipée de lampes UV en sortie pour éliminer les bactéries et se déversant dans une zone humide artificielle ou naturelle aménagée. Il sera possible de réutiliser une partie terrestre de l’émissaire vers des lagunes d’eau douce équipées de jardins filtrants et stockant la précieuse ressource en eau douce récupèrée en vue de l’agriculture. Un pompage pourrait se faire dans le Lez, vers l’amont, suppléant ainsi aux apports du canal Bas-Rhône-Languedoc (BRL) pour maintenir l’étiage du Lez ! Ce pompage remplacerait les apports du canal BRL, apport payant qui pèse sur les finances de la métropole. De plus, on sait que cette eau, en provenance du Rhône, va en se raréfiant : l’alimentation en eau à l’amont de ce fleuve, du fait des changements climatiques, diminue surtout en été et peut se révéler nocive-toxique à la longue !

Il convient de ne pas perdre de vue qu’une partie importante de l’eau du Rhône sert au refroidissement d’une importante centrale nucléaire qui deviendra un jour prioritaire dans son alimentation en eau.

3         Ne pas abuser de l’irrigation

Les associations de défense de l’environnement signalent qu’en l’état des choses l’irrigation agricole impacte les milieux naturels aquatiques et par là le changement climatique. L’irrigation des vignes concerne dans notre région (plaines du Languedoc-Roussillon) pour plus de 220.000 Hectare (FNE : France-Nature-Environnement septembre 2021). Il y a un transfert d’eau interbassins, du Rhône notamment. D’importantes quantités sont prélevées dans les cours d’eau (canal Bas-Rhône – Languedoc – BRL) et manquent ailleurs (Camargue notamment). Selon FNE, la prise d’eau du BRL est autorisée à 75 m3/s ce qui en période d’étiage représente 15% du débit du Rhône (-500 m3/s à Beaucaire). Les prévisions pour 2060 sont pessimistes avec une réduction du débit du Rhône de -30%. La ressource BRL n’est pas illimitée.

3.1     Salinité des eaux du Rhône

Le Rhone en plein débit non loin de la prise du canal BRL

Les eaux du Rhône contiennent une quantité de chlorure de sodium, entre autres. Une station de suivi en ligne a été installée sur le Rhône, en aval de l’agglomération lyonnaise, les analyses sont inquiétantes (Station de suivi de la qualité des eaux du Rhône, Novatech 2010). Il serait intéressant de connaître la teneur récente, en chlorure de sodium et autres substances, des eaux à la prise de Beaucaire-Tarascon, surtout en période d’étiage. Nous ne disposons que d’une étude ancienne « Problèmes posés par la salinite des eaux du Rhône et de la Saône » (Mission technique d’étude de l’eau Rhône-Méditerrannée-Corse, sa10-67-001, 1967). L’eau d’irrigation, en période d’étiage peut se révéler toxique à long terme et aboutir à la salinisation des sols irrigués.

3.2     Salinisation des sols irrigués

Les faibles quantités de minéraux apportés par les eaux d’irrigation sont habituellement lessivées par les pluies et ne portent pas à conséquences. Il en va autrement dans la situation de perturbation climatique où nous nous trouvons. Les pluies se font rares, les sécheresses sont récurrentes, les sols ne sont plus lessivés et les quantités de chlorures amenés par les eaux d’irrigation s’accumulent. Ce déséquilibre conduit à plus ou moins longues échéances à la stérilisation des sols irrigués (voir Salinisation des sols, Encyclopédie de l’Environnement,
https://www.encyclopedie-environnement.org/zoom/salinisation-sols/

et « observations personnelles, 1965, périmètre irrigué du Rharb (Maroc) par le barrage d’El-Kansera (notule non-publiée) » et DESS[1]. L’évaporation des eaux remontant par capillarité provoquait des dépôts de sels dus à l’évaporation.

3.3     Le changement climatique et la salinisation des sols

Les exemples mondiaux ne manquent pas sur la salinisation des sols de périmètres irrigués en zones sub-tropicales ou sub-désertiques (Murray-Darling – Australie, Tunisie, Sahara algérien, Maroc, Roussillon, etc.). L’organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation estime que « 20% des terres irriguées dans le monde sont des sols touchés par des problèmes de salinité » (op. cit Encyclopédie). Le changement climatique est là, nous entrons en zone sub-tropicale sèche dont la limite nous atteint. Au sud de Beaucaire, en Camargue, des riziculteurs ont perdu leurs semis irrigués à l’eau du Rhône. Quel est l’apport en sel de cette eau ? Quel est l’apport des remontées salées de provenance maritimes ? Il conviendrait d’appliquer le principe de précautions. Nous nous contentons de tirer la sonnette d’alarme et de demander des études. Viendront-elles ? Nous sommes preneurs.

Conclusion

Il convient de récupérer ce qui est acheminé en mer à partir des stations d’épuration et de laisser faire les solutions naturelles, les solutions fondées sur la nature, lesquelles aboutiront à recharger les zones humides. !

L’écologue a, dans sa démarche, la faculté de lever le nez de son guidon et de regarder au loin. Si l’alimentation en eau douce potable est organisée au mieux avec un réseau de sources remarquable (mais nécessitant un apport complémentaire d’eau du Rhône par le canal BRL), il n’en va pas de même en ce qui concerne l’assainissement malgré les publicités dans la presse locale. La régie des eaux contrôle bien toute la partie prélèvement, potabilisation et distribution, elle n’a pris en charge la partie assainissement que tardivement, l’affiche dans la presse n’est que récent (30/03/2022).

La population de la Métropole de Montpellier ne cesse d’augmenter (25.000 habitants supplémentaires attendus d’ici 2026). Ceci suppose une augmentation du volume de déchets et notamment du déchet liquide que représente l’eau usée. Cette eau usée doit cesser d’être un déchet que l’on évacue en mer. Selon les lois de l’économie circulaire, l’eau de l’émissaire de Maera doit devenir une ressource à réutiliser-recycler. Tout ce qui peut réduire les prélèvements dans le milieu naturel (fleuves, rivières, etc.) est à mettre en place d’urgence, pas demain mais hier ! Il y a une artificialisation de la ressource par les villes de la Métropole, Montpellier en tête. Il convient de désartificialiser, ralentir les flux d’eau et restaurer le bon fonctionnement naturel des cours d’eau. L’eau issue des stations d’épuration, si modestes soient-elles, doit être réutilisée en priorité pour les « cultures vivrières alimentant le marché local » (FNE, op. cit. sept. 2021).

La disponibilité de la ressource en eau constitue un facteur limitant au développement de notre métropole. Des économies sont à envisager à l’amont.

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques mention écologie (1971)
Président de l’ODAM
Secrétaire du Comité de quartier « Figuerolles-Autrement »
Délégué au comité de quartier Centre
Délégué au Comité de Développement Montpellier-Métropole (CODEV)
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Ancien chargé d’études HN au Ministère de l’Environnement (1980-1987 et 1990-1996) détaché du CNRS
Ancien consultant OCDE (1971) et UN-FAO (1971-1980)

 

[1] DESS botanique « Étude de la végétation ligneuse de la vallée de l’oued Mellah, région de Casablanca » (29 juin 1966, ronéo Faculté des Sciences Rabat (Maroc). Salinisation des sols par source salée (terrains du Trias) déviée de l’alimentation en eau de la ville de Casablanca (barrage oued Mellah).




NON A L’EXTENSION DE MAERA !

Gouverner c’est prévoir, or, en dehors d’aggraver la situation en connectant des villes de la Métropole et même des villes hors Métropole, dès alors que Montpellier Métropole avait la connaissance que cette station ne pouvait pas répondre aux besoins, pourquoi n’a-t-elle rien prévu afin de la remettre à niveau depuis cette prise de conscience ?

Le comble de l’indécence, c’est que l’on veut reproduire aujourd’hui ce qui a été un échec hier à partir de la rénovation de la station d’épuration de la Céreirède de Lattes et appelée « MAERA ».

Vue de Maera côté bassins

La Métropole prévoit de nous imposer son extension avec l’objectif (déjà promis mais jamais obtenu) du « ZERO NUISANCE » ? Le plus alarmant, c’est qu’une unité d’incinération des boues y serait associée.

L’extension de MAERA ne permettra pas de corriger toutes les anomalies, elle les réduira tout au plus. C’est un investissement très important et d’une efficacité de court terme. Moins souvent, mais l’exutoire en mer continuera à polluer la Méditerranée et des « by-pass » dans le Lez existeront encore après de fortes pluies. Par ailleurs, rien ne nous assure que des dégradations ne surviendront pas d’ici quelques années suite aux nouveaux besoins à partir de l’augmentation de l’habitat Métropolitain et hors Métropole. A cela, il est nécessaire d’ajouter les contraintes du dérèglement climatique en cours avec le lieu du site de cette station d’épuration qui est située en zone inondable.

Depuis plus de 10 ans il était possible de corriger et améliorer les problématiques de la station d’épuration MAERA et de proposer des alternatives :

  • Etudes pour compléter le système des traitements en sortie de Maera, améliorer et augmenter la capacité épuratoire et le nombre des bassins d’orage, recycler et réutiliser les eaux, pour l’étiage du Lez, les besoins de la station, l’industrie, les espaces verts, la recharge de la nappe phréatique si nécessaire…
  • Etudes afin de permettre d’avoir une station d’épuration performante (voire 2, Nord-Est, Nord-Ouest) avec des villes de proximité au Nord de Montpellier avec le recyclage du phosphore contenu dans les eaux usées et réutilisation des eaux traitées pour l’arrosage… (là où le besoin existe, économie circulaire)

Faut-il moderniser la Station d’Epuration MAERA ? La réponse est : OUI.

Faut-il créer un volume de stockage supplémentaire pour la station de 10 000m3, et/ou doubler la capacité du/des bassins d’orage ? La réponse est : OUI.

Faut-il améliorer et/ou supprimer le réseau UNITAIRE par des réseaux SEPARAFIFS, réduire les pollutions en amont afin de permettre une meilleure prise en compte des besoins et l’amélioration de l’acceptabilité des eaux à traiter à partir des bassins d’orage par MAERA ? La réponse est : OUI.

Faut-il procéder à l’extension de la capacité de la station de 470 000EH à 660 000EH (+40%) ? La réponse est : NON.

Cette initiative n’est pas acceptable car elle ne répond à aucun besoin pour le sud de Montpellier et pas d’avantage pour la Commune de Lattes, elle est également contraire à l’intérêt général (Projet perdant-Perdant pour le Sud et le Nord de Montpellier Métropole).

Si le projet d’extension devait se réaliser sur ce site de la Céreirède, les décideurs seraient responsables de leurs décisions avec des conséquences environnementales probables à venir ainsi que les coûts engendrés par cette réalisation.




MAERA : que s’est il passé à Palavas en novembre 2018

Pinocchio se noie dans la Méditerrannée

Si on cherche sur Internet, ne dérangez pas Google, vous ne trouverez rien, nada, niemals, nothing … La presse locale n’a rien dit, rien vu, rien entendu : un gros mensonge pas omission qui mérite de notre part un Pinocchio d’honneur !

Pour savoir ce qui s’est passé ce jour là, il faut lire le dossier fourni à l’enquête d’utilité publique de la modernisation de la station d’épuration des eaux usées (STEP ou STEU) Maera pour découvrir un reportage photographique (cliquez sur ce lien : https://www.enquete-publique-maera.fr/observations).

Le 16 novembre 2018, le chantier de réparation d’une importante fuite de la canalisation provoquée par une rupture. Les Compagnons de Maguelonne font établir un constat d’huissier car le chantier de réparations pompe les eaux qui s’échappent dans … l’étang du Prévost qui leur appartient. Ainsi, les eaux réputées non polluantes de l’émissaire sont rejetées dans une propriété privée où les Compagnons disposent d’une conchyliculture laquelle est déclassée par arrêté préfectoral. ainsi que la pêche dans la lagune. La Préfecture sanctionne le pot-de-terre, le pot-de-fer de Montpellier-Métropole ne sera pas inquiété ? La Justice tranchera !  En attendant, silence, comme pour les incendies de déchets de l’été. Le pollueur doit payer, c’est la loi. Le pollueur, c’est nous, vous, contribuables de Montpellier qui avez donné le pouvoir de gouverner à des ignorants des lois de l’écologie !

Circulez, il ‘y a rien à voir, pas la peine de déranger la presse et la Télé. On patasse la canalisation par un sanglage, sous couvert d’un chantier de vérification mais le mal est fait : bacilles coliformes et entérocoques n’iront pas le 16 novembre 2018 polluer joyeusement la Méditerranée à 10 km au large, destination finale de ce tuyau à m … ! par lequel Maéra fait son caca. Un caca inoffensif ? Pas si sûr ! En sortie de la STEP Maera, il n’y a pas stérilisation des effluents car, selon un avis d’une commission d’hygiène qui remonte à 1996, on peut déverser des bacilles actifs en mer. Un scandale car il n’y a pas que Maera qui déverse dans le Golfe d’Aigues-Mortes ! Sète y apporte aussi sa contribution !

Un problème en cache un autre. Si la corrosion a agi là, provoquant de gros bouillons, qu’en est-il du reste de la canalisation ? Des micro-fuites sont elles présentes tout le long des 20 km de trajet terrestre ? Il faudrait faire un état des lieux, un ROV pourrait examiner l’intérieur.

Nous avons proposé une autre solution : un meilleur taux d’abattement des polluants pa la station Maéra. Là est la véritable modernisation rejetée par Montpellier-Métropole : rejeter des eaux de qualité baignade comme celà se fait ailleurs et, en ces temps de canicule-sécheresse-stress hydrique, réutiliser les eaux pour l’agriculture. En effet, Montpellier doit ré-alimenter le Lez pour maintenir l’étiage en pompant dans le Rhône via le canal Bas-Rhône-Languedoc. Celà n’est pas gratuit mais surtout le pompage de l’eau à usage irrigation agricole est actuellement interdit dans le Gard pour cause de sécheresse, pour l’Hérault ça va venir. 130.000 m3/jour sortent de Maera et se perdent en mer au large de Palavas avec leur charge de bacilles bien vivants (colibacilles, entérocoques, …). Cette eau devrait pouvoir passer à travers des jardins filtrants et être utilisée pour l’étiage du Lez, réalisant une sérieuse économie. Mais, voilà, Montpellier-Métropole prétend ne pas disposer du foncier nécessaire : on manque de terrains pour les jardins filtrants ! Pauvre argument cas pour bétonner de nouveaux immeubles, on trouve ces terrains. Il suffit de chercher.

En attendant, le projet de modernisation cache une extension de la capacité avouée : passage de 440.000 équivalent-habitants à 660.000 équivalents habitants, soit un objectif d’accroissement de population de 220.000 habitants dans les années à venir ! Vous avez bien lu !

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Docteur en sciences biologiques mention Ecologie
Chevalier du mérite agricole

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La soirée des dupes

Gribouille dites-vous ? Le Conseil de Métropole tenu le 18 novembre 2019 a été filmé et diffusé sur le site internet de la Métropole. Nous vous donnons le lien vers l’intégralité des débats. Cliquez ce lien.

L’affaire qui nous intéresse, le projet Maera dit de modernisation (et d’extension ! en vérité), est enterré par de vagues balbutiemments d’un néophyte de l’écologie, nouveau venu, qui évoque vaguement l’urgence climatique et la réutilisation de l’eau pour « laver les trottoirs ». Et hop, à la poubelle !

On remarquera dans le film la carafe d’eau en verre (plus de bouteilles plastiques d’eau minérale !) on est écolos, que diable !

Une belle soirée de dupes !

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