L’ancienne décharge du Thôt à Lattes qui devient une île

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Projection sur 2100

Nous observons, nous informons

L’ANCIENNE DECHARGE DU THÔT A LATTES QUI DEVIENT UNE ÎLE ET L’AMENAGEMENT EN COURS POUR LA PROTECTION CONTRE LES INONDATIONS DE LA MOSSON

Cette ancienne décharge, c’est le constat de l’échec d’une gestion des déchets désastreuse et d’une politique environnementale catastrophique, voire irresponsable, qui aura duré plus de 40 ans. Son faible coût d’exploitation aura primé sur le bon sens, l’écologie et l’intérêt général.
Devons-nous laisser aux générations futures cette “bombe environnementale à retardement” ? N’avons-nous pas un devoir d’information et de mémoire comme guide d’action ? Les enjeux de santé, ne sont-ils pas liés à notre environnement pour notre présent et notre futur ?
En matière de sites et sols pollués, les démarches de gestion mises en place s’appuient sur les principes suivants : prévenir les pollutions futures, mettre en sécurité les sites nouvellement découverts, connaître, surveiller et maîtriser les impacts, traiter et réhabiliter en fonction de l’usage puis pérenniser cet usage, garder la mémoire, impliquer l’ensemble des acteurs.
Le sol est une ressource naturelle non renouvelable à l’échelle humaine. Il est menacé par l’érosion, la contamination, la baisse de la biodiversité, le tassement, la salinisation, l’artificialisation, les inondations…
Malgré l’autorisation d’exploitation de cette décharge en Juillet 1967, on constatera les premiers dépôts dès 1965 jusqu’à son arrêt du 30 Juin 2006. Il a été stocké sur cette décharge de 52 hectares une quantité extrêmement importante de produits très toxiques et microbiologiques en plein marais et sans aucune sécurité d’étanchéité membranaire en fond de ce site.
Lors de son arrêt, la hauteur de cette décharge était de 32 mètres alors qu’elle ne devait pas dépasser 2,50 mètres ?
Elle n’a jamais été en conformité avec la réglementation en vigueur et même la loi n’a pas été respectée non plus dès 2002.
Faits aggravants, elle est située sur un site inondable (en plein marais, entre 0 et 1 mètre de hauteur). Elle est très proche de trois cours d’eaux, la Mosson, le Rieucoulon et le Lantissargue). Elle se trouve également sur une zone humide d’un site classé « Natura 2000 », à proximité de
l’étang de l’Arnel qui peut ou pourrait éventuellement recevoir des transferts d’eau contenant des toxicités chimiques en provenance du site du Thôt (instabilité de la décharge et affaissement sous le poids de la masse des dépôts avec des transferts possibles de pollutions vers la rivière Mosson, le Rieucoulon, le Lez, l’Etang de l’Arnel).
Le site d’une mise en décharge est choisi après une enquête géologique dont on opte de préférence pour des creux à combler, des dépressions naturelles ou des carrières désaffectées. Les décharges doivent être écartées des rivières, des sources ou de tout autre point d’alimentation en eau afin d’éviter la pollution par les lixiviats (jus des ordures et autres produits très toxiques) qui suintent à travers les déchets.
Avec l’évolution des effets du dérèglement climatique, elle est sous la menace d’une élévation du niveau marin et des étangs qui permettrait un impact direct sur le pied de cette ancienne décharge.
Plusieurs types de pollution peuvent intervenir sur cette ancienne décharge, une pollution des sols, des eaux souterraines, de l’air et visuelle. Cependant on manque de données sur les impacts sanitaires des terrains pollués. Les études à ce sujet sont rares et mal documentées pour une
véritable transparence mise à la disposition des citoyens.
Des centaines voire des milliers de polluants médicamenteux, phytosanitaires, microplastiques, restent hors champs de l’analyse.
Les produits contaminants peuvent mettre plusieurs décennies, voire plusieurs siècles à migrer, et peuvent ressortir des kilomètres plus loin que leur lieu de dépôt, soit dans l’eau, le sol ou à l’air libre sous forme de gaz.
A-t-on effectué une évaluation du risque des pollutions de ce site à partir d’une recherche sur la présence ou non dans les milieux de substances chimiques toxiques ?
Il est certain que des gaz à effet de serre continuent d’être produits même après la fermeture de cette décharge.
Le 15 Juin 2020, un courrier (signé par 10 associations environnementales indépendantes) a été adressé au Préfet de l’Hérault afin de rétablir la Commission de Suivi de Site et répondre aux interrogations citoyennes concernant la réhabilitation incertaine et le manque de transparence du suivi post-exploitation de cette décharge. Ce courrier reste sans réponse malgré deux relances (la dernière date du 15 Septembre 2021) ?
Le visuel dégradé de ce site ne répond pas à ce qui avait été annoncé par l’Agglomération de Montpellier après sa fermeture du 30 Juin 2006.
Pourquoi la commission de suivi de site n’a-t-elle pas été encore créée ? Faut-il écarter les citoyens de toute participation démocratique sur des sujets et des enjeux qui les concernent ?
Aménagement de protection contre les inondations de la basse vallée de la Mosson avec le réaménagement en zone humide sur une parcelle de 12 hectares contigüe à la décharge du Thôt.
Les décideurs de notre territoire souhaitent une meilleure protection des inondations de la Mosson : C’est bien et nécessaire, mais n’ont-ils pas oublié la prise en compte du dérèglement climatique en cours avec l’élévation possible du niveau marin, des étangs et l’évaluation des pollutions émises par l’ancienne décharge du Thôt ?
N’oublie-t-on pas l’importance de l’anticipation à l’adaptation au dérèglement climatique en cours de nos zones côtières ?
Comment ne pas imaginer cette ancienne décharge de 52 hectares entourée d’eau avec des enchainements environnementaux négatifs très graves ? Une situation cauchemardesque avec la remontée des eaux salines par le Lez, le Rieucoulon, la Mosson et à l’intérieur des terres ?
Faut-il déterrer les erreurs du passé pour améliorer notre environnement sanitaire présent et préserver notre futur ?
Les cinq propositions prioritaires :
• de vérifier la sécurisation sanitaire et environnementale de cette décharge en associant une représentation citoyenne ;
• de prévoir un programme de surveillance de la qualité des eaux souterraines avec l’évaluation du contexte des impacts hydrologiques et géologiques ;
• d’avoir la certitude qu’il n’existe pas de transferts de pollutions de lixiviats vers l’étang de l’Arnel ou les cours d’eau de proximité ;
• le contrôle de l’étanchéité du captage de biogaz ;
• de permettre la transparence de ces informations qui seraient à publier une fois par an.

Jacky Chanton
CIDES-34

Projection 2100, 2050, …


Source BRGM

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LE SITE DU THÔT DEVIENT UNE ÎLE

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Cliquez sur l’image ci-dessous pour un document PDF lisible. Merci.

Rapport IFREMER – CONTAMINATION CHIMIQUE DES SEDIMENTS (Bilan de la Campagne ROCCHSED 2017) :
Après une baisse des teneurs en mercure des moules de 1985 à 2005, la concentration augmente depuis 2005 (Figure 10). Ainsi, les résultats des mesures dans le sédiment et le biote vont dans le même sens.
Une explication proposée pour expliquer ces fortes teneurs en mercure dans les étangs de l’Arnel, du Prévost ou du Mejean (Pérols) est la présence de l’ancienne décharge de l’agglomération de montpelliéraine (le Thôt) en bordure de l’étang de l’Arnel, que l’on soupçonne d’avoir relargué des lixiviats pendant de nombreuses années dans les lagunes proches, à l’occasion d’épisodes pluvieux.

Référence : https://archimer.ifremer.fr/doc/00467/57885/60184.pdf

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Jacky Chanton

CIDES34

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4e forum régional de l’économie circulaire en Occitanie

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Info
Le 4e forum régional sur l’économie circulaire en Occitanie a eu lieu à Montpellier et à Toulouse, simultanément par liaison téléconférence.
L’ODAM était présent et a suivi avec intérêt les travaux de la matinée du 30 novembre dans le Grand amphithéatre de la Faculté d’Économie de Montpellier (Espace Richter, avenue Raymond Dugrand). La journée était consacrée à la rencontre, au partage, aux échanges et à la réflexion sur des différents axes de Plan Régional d’Actions en faveur de l’Économie Circulaire. J’ai participé par téléconférence à un atelier le 1er décembre suivant.
Le 30 novembre, nous avons écouté aec intérêt et attention Monsieur François Vasquez nous exposez l’action locale à Montpellier et sa métropole de la mise en oeuvre de l’écoomie circulaire face à l’économie linéaire avec des applications concrétes notamment dans le traitement vertueux des déchets.
Nous soutenons cette nouvelle politique.
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Le président

Raymond  GIMILIO

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Visite de l’incinérateur OCREAL

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Introduction


A l’occasion de la Semaine Européenne de réduction des déchets (SERD), l’ODAM a pu visiter le Centre de Valorisation Energétique des Déchets (OCREAL) de Lunel-Viel (Hérault). Cette unité de valorisation énergétique des déchets (selon Novergie-SUEZ) ou Usine d’incinération (selon le Syndicat Mixte Entre Pic et Etangs -SMEPE) est propriété du SMEPE et son exploitation est confiée à la filiale NOVERGIE du Groupe SUEZ.

C’est une vision idyllique d’un incinérateur qui est offerte : un processus industriel contrôlé et sûr pour se débarrasser des déchets réputés non-dangereux mais bien … encombrants ! Ces déchets sont incinérés tels qu’ils sont amenés par des camions, aucun autre traitement ni tri sauf un contrôle par portique de détection de radioactivité.

OCREAL : l’usine

La présentaton (cliquez sur le logo Pic&Etangs) nous décrit d’abord les performances de l’usine : 

  • 96% des déchets entrants sont valorisés,
  • 65.000 Mw/h sont produits par an en électricité,
  • 11.145 foyers sont alimentés en électricité.

Suit la description complète de l’usine, nous aurons droit à une présentation en salle avec un petit film. C’est ensuite l’équipement de visite : charlotte, casque de sécurité bleu marqué visiteur, chasuble orangée fluo et écouteurs.

Nous voila partis dans les entrailles du monstre. Nous aurons droit à tout les éléments : salle de contrôle avec ses écrans, vue sur le hall de réception des déchets, four de combustion des déchets, … En bref, les quatre étages pour voir au passage le hall des mâchefers-ferrailles, et le système de filtrage des fumées par voie sèche et la colonne des cheminées.

Nous aurons droit à la centrale électrique qui tourne avec la vapeur à 300°C et à la tour de refroidissement. Bref, un bel outil dont les fumées de combustion des déchets sont purifiées et débarassées des poussières, dioxynes et furanes. Les cheminées ne rejettent rien de visible dans l’atmosphère. Les poussières résultant de l’épuration à sec par les électrofiltres sont agglomérées et expédiées à Bellegarde. A noter une consommation de bicarbonate de soude et de charbons actifs.
Les mâchefers eux sont expédiés à Vedène où ils sont traités par la plateforme de mâturation.

Deux fois par an l’usine subit deus arrêts techniques pour révisions et changement d’élements usés (tubes des chaudières, …).

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Le président

Raymond  GIMILIO

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Le Thôt : état actuel

Constat : état actuel

Nous avons fait le point sur l’histoire récente de cette décharge (ISDND : installation de stockage de déchets non-dangereux) et contesté, en citoyens, la définition des déchets non-dangereux (tous les déchets sont plus ou moins dangereux).


Envahi par les chardons

8 août 2020 une décharge dans une décharge


Lors de la visite des membres de l’ODAM le 8 août 2020, voici, ci-contre, le triste spectacle offert à l’extrémité sud-ouest : une décharge dans la décharge. Ce qui complète la vue ci-dessus d’une parcelle voisine envahie par les chardons Marie (Sylibum marianum), une plante des décharges non-entrenues.

Jacky Chanton écrivait (4 mars 2020) :

« Après une visite du contour de cette ancienne décharge, on peut constater une réhabilitation au rabais avec des installations prévues et annoncéespar l’Agglomération en 2011 mais inexistantes sur le site aujourh’hui.
C’est une décharge sur une décharge sauvage où l’on peut constater que le grillage qui l’entoure laisse apparaître des passages orchestrés pour la chasse aux sangliers ou autres animaux au vu des collets posés. Des immondices jonchent le sol et un « puits couvert  ressemblant à une station de relevage ? » qui dégage une très forte odeur pestilentielle d’H2S (sulfure d’hydrogène) plus … ? Les roubines qui longent la décharge sont gorgées d’une eau polluée, de couleur différente selon le lieu, jonchées de vieux pneus, de plastiques de toutes sortes. Sur la décharge, des bassins de retenue des eaux de ruissellement dont plusieurs sont bordées de boudins mais non munis d’échelles afin de pouvoir éviter la noyade ou l’asphyxie de certains animaux. Au nord-est de la décharge se trouve une station de pompage où de l’eau, pas vraiment transparente se vide dans la joinction du Rieucoulon et du ruisseau de Gramenet, certainement pour éviter le transfert d’eau vers le pied de la décharge ou réceptionner puis vider l’eau des bassins du pluvial ?.


Un boîtier de communication vandalisé

Ce boîtier de communication (télésurveillance) découver dans cet état le 8 août 2020 témoigne de cet état d’abandon des lieux (extrémite sud-ouest près des pompes à relevage).

Aujourd’hui, après plus de 50 années d’une gestion catastrophique des déchets par (Montpellier / District / Métropole, est-ce que ces principes ont été ou sont respectés ?. La réponse est NON. »


portail d’accès aux pompes


Le rieucoulon


Ruisseau de gramenet

ce que nous proposions (4/03/2020)

Jacky Chanton écrivait :

Il est proposé comme objectifs aux futurs élus de Montpellier Métropole :

  • de vérifier la sécurisation sanitaire et environnementale de cette décharge, ci possible avec une représentation citoyenne [CSS ?] ;
  • de prévoir un programme de surveillance de la qualité des eaux souterraines après une analyse avec évaluation du contexte des impacts hydrologiques et géologiques ;
  • d’avoir la certitude qu’il n’existe pas de transferts de pollutions de lixiviats vers l’étang de l’Arnel ou les cours d’eau à proximité ;
  • de permettre la transprence de ces informations qui seront à publier une fois par an.

nous sommes le 4 novembre 2021 : quid ?

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Eau


Air




Déchets et changement climatique

Introduction

Le changement climatique ou plutôt le dérèglement climatique n’est plus une utopie d’écolos en mal de buzz mais une réalité. Tempêtes, canicules, … l’ère des extrêmes est là, les (chercheurs scientifiques) en apportent la preuve.

«Tempêtes, canicules, ouragans, inondations vont se multiplier si des meures concrètes contre le réchauffement ne sont pas prises. » Sciences et Avenir n° 897, novembre 2020 (p. 33-49).

Le sommet mondial de la COP26 (les état membres de l’ONU) réunis à Glasgow ce mois de novembre 2021 doit mettre en oeuvre l’Accord de Paris sur le Climat (Cliquez ce lien). Quatre objectifs clés vont être abordés :

  • engagement des états,
  • mise en place d’un marché carbone,
  • constitution d’un fonds de 100 milliards de dollar,
  • un plan méthane à lancer.

Le dernier point est important, le méthane est un Gaz à Effet de Serre (GES) (Cliquez ce lien).  Il est 25 fois plus puissant que le gaz carbonique en potentiel de réchauffement global (PRG). Il est moins émis que le gaz carbonique mais ses émissions augmentent de plus en plus.

Le méthane : un joker ?

Le méthane est qualifié par la revue Sciences et Avenir (n° 896, octobre 2021, p. 52) de « joker » : 

« Un remède puissant, efficace et peu cher ! La lutte contre le changement climatique devrait intégrer une nouvelle arme lors de la COP26 […] : la diminution des émissions de méthane. Jusqu’à présent en effet, rien n’a été entrepris pour réduire les émissions du deuxième gaz à effet de serre en volume derrière le dioxyde de carbone (CO2).»

Non, à l’ODAM nous dénonçons ce gaz à effet de serre (GES) depuis plusieurs années. Depuis nos premières études sur l’usine de méthanisation “Amétyst”, une fausse solution écologique, une passoire à méthane.

Le méthane (cliquez ce lien) est un gaz composé chimique d’un atome de carbone et de 4 atomes d’hydrogène, sa formule est CH4. Dans la famille des hydrocarbures, c’est le premier.


extrait de sciences et avenir n° 896

Le mensuel Sciences et Avenir n° 896, (octobre 2020, p. 52-55) présente un satellite de surveillance (Sentinel-5 Précursor) de ce GES, entre autres. S&A présente aussi un graphique (p. 52) qui montre que les concentrations de méthane  ne cessent d’augmenter depuis 1980. Mais le mensuel délivre aussi un message d’espoir :

« 120 millions de tonnes d’émission de méthane pourraient être évitées d’ici à 2030 grâce à des techniques déjà existantes. ».

Ce gaz, d’autre part, n’a une durée de vie de huit ans seulement. Mais les dégats s’ajoutent à ceux du gaz carbonique. 

Un mauvais joker ! Pourtant, dans le traitement des biodéchets par méthanisation, le biogaz riche de 50 à 70% de méthane est une source qui semble inépuisable (biodéchets obtenus par tri à la source, boues de stations d’épuration, résidus agricoles, lisiers, …) font l’objet d’un traitement semi-industriel ou industriel.

à montpellier l’usine de tmb “Amétyst”

A Montpellier (Montpellier-Métropole) nous avons suffisamment écrit depuis 2004 (date de la création de l’ODAM) sur la manière dont a été projetée, conçue et réalisée l’usine de Traitement mécanique « Amétyst » baptisée pompeusement « unité de méthanisation ».

Ce chef d’oeuvre du groupe Vinci est une réalisation bâclée dont nous avons dénoncé le caractère coûteux et inachevé, en parfait accord avec divers rapports de la Cour Régionale des Comptes : un fiasco économique et technique (coût initial : 67 M€ HT, actuellement 130 M€). Une passoire à méthane car le digestat issu des méthaniseurs est défourné sous des halles simplement couvertes où pendant plusieurs jours il ne cesse de dégazer du méthane librement dans l’atmosphère infecte, pourrie.


en 2006 Vinci !

La bonne pratique aurait voulu que ce déchargement se fasse dans des tunnels fermés, étanches, ne laissant pas échapper le méthane dans l’atmosphère. Or, cette usine mal fichue fonctionne depuis 1987 et envoie ses refus dans une décharge, à Castries jusqu’à sa fermeture en novembre 2019.

Les décharges, sources de méthane


Les mouettes sur une décharge

Les décharges, du fait que les ordures ménagères ne sont pas triées à la source, contiennent une importante quantité de matière organique qui fermente et méthanise en dégageant des odeurs abominables. Les oiseaux sont attirés par cette nourriture.

Le cas de la décharge de castries

La décharge de Castries (ex carrière Pastor au lieu-dit l’Arbousier) a servi d’exutoire à l’usine “Amétyst” de Montpellier pour accueillir des déchets qualifiés “d’ultimes et de refus”. Or cette décharge fermentait et envoyait des émanations méphitiques aux alentours.

Normalement, les déchets sortant d’Amétyst devaient être stabilisés, des stabilisats ! Ils n’auraient pas dû fermenter.  Depuis 11 ans, le site provoquait la colère des riverains, qui se plaignaient des mauvaises odeurs.Où est l’erreur ? Il aurait été intéressant de voir les relevés de Sentinel-5 au-dessus de Castries-Pastor (S&A publie une vue d’artiste d’un dégagement en Algérie !).

Le cas de la décharge du thôt

La décharge du Thôt, située sur la commune de Lattes côté Maurin est une ancienne décharge qui a été fermée en 2006 après 43 ans d’occupation du site. Avec l’ODAM et le CIDES34 (cliquez ce lien) nous n’avons cessé de dénoncer l’état de non-entretien de cette décharge.


Côté ouest (Jardins de Maguelonne)

La loi fait obligation au propriétaire des lieux d’entretenir, sécuriser et débroussailler. 


Des installations pour le méthane

C’est ce que l’ODAM, membre du CIDES34, a voulu dénoncer. Des projets plus pharamineux les uns que les autres. Il devait y avoir récupération du méthane, des moteurs de co-génération, … Nous n’avons rien vu de tout celà avec Google Earth. Des coquecigrues comme dirait nos auteurs du XVIIe siècle !  Des balivernes, des sornettes ! Et la fermentation interne qui méthanise ! 

A Montpellier, on fait semblant d’être écolos ! De vrais écolos en peau de lapin ! En 2020, nous n’avons rien trouvé sinon des ronces, des chardons, des ferrailes rouillées et récemment, un chantier de travaux. A suivre …

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Un enjeu oublié de la campagne électorale des Régionales

La campagne électorale des élections régionales a totalement oublié (zappé) un enjeu important lié à la protection de l’environnement et au développement économique : le traitement des déchets et la relation avec la protection de nos ressources environnementales essentiellse. A Montpellier, nous sommes particulièrement sensibilisés à ce problème qui a mobilisé les associations depuis quarante années. Tout particulièrement, les dernières années ont vu ce problème prendre un caractère aigu avec une pseudo-usine de traitement de pseudo-déchets ultimes qualifiée d’«unite de méthanisation » !. Cette usine qui trie mécaniquement des déchets non-triès (120.000 tonnes/an) produit 110.000 tonnes de refus ou de mauvais compost qui vont finir dans une décharge aujourd’hui fermée (Castries). Les déchets sont exportés à grand frais ailleurs ! Elle alimente aussi un (ou plusieurs) incinérateur(s) ? plus ou moins proches.
Le plan régional de prévention et de réduction des déchets, son élaboration, sa mise en oeuvre et sa révision SONT UNE COMPÉTENCE DE LA RÉGION et de sa gouvernance. Qui en a parlé dans les rares débats qui ont eu lieu (ou pas lieu) ? Quel est le candidat tête de liste qui évoque même succintement ce probléme pourtant essentiel sur le plan économique comme environnemental ? Je n’ai rien trouvé dans les 7 programmes des 7 têtes de listes ! Le dérèglement climatique est mentionné dans le programme de « L’Occitanie Naturellement : rassemblement des écologistes » conduit par Antoine Maurice ! Il a manqué une belle occasion d’illustrer son ignorance ! Oui, il faut changer de cap, mais quel cap prendre ?
L’Écologie n’est pas une idéologie politique propriété d’un parti et de partisans ignorants. C’est une des sciences qui concourt à la connaissance,  à la compréhension et à la protection de l’Environnement. Alors, pour qui voter si on a la fibre écologique ?
L’ODAM depuis 15 ans se bat pour la défense de l’environnement, pour le recyclage des déchets, la préservation de l’air, des ressources en eau douce, la défense du littoral méditerranéen impactés par des usines de traitement des eaux usées indignes d’un pays civilisé. Tout cela semble avoir disparu du débat régional.
Il existe au sud de Montpellier une colline artificielle, résultat de 40 années d’incurie dans le traitement des déchets, incurie qui ne cesse pas assez vite à notre goût et qui pollue en bordure de zones protégées : j’ai nommé le site du Thôt !
Quel avenir demain ?

Raymond GIMILIO
Docteur en Sciences biologiques mention Écologie (1971, USTL)
Président de l’ODAM




Mise au point sur le traitement des déchets à Montpellier

A propos de l’usine de TMB « AMETYST »

L’usine « AMETYST »  nous a été imposée par l’Agglomération. C’est une réalisation qui est dénuée de tout bon sens de par sa taille « Méga  usine » et de son lieu de construction « en ville ». Elle est très onéreuse pour le contribuable et construite dans l’urgence par un industriel pour lequel on peut douter à la fois de son choix et de  l’expérience nécessaire pour ce type d’usine.

Contrairement à l’acte Démocratique entre l’Agglomération et ses citoyens, aucune des recommandations exprimées par les riverains et nos Associations environnementales  ne seront retenues par l’Agglomération malgré une pétition qui a recueilli plus de 5 000 signatures. Pourtant la majorité des inconvénients de cette « Méga Usine » étaient prévisibles et ont été dénoncés à l’époque.

Sa construction fait suite à 42 ans d’une gestion catastrophique et irresponsable de la décharge à ciel ouvert du site du Thôt à Lattes.

Décret n° 2016-288 du 10 mars 2016 portant diverses dispositions d’adaptation et de simplification dans le domaine de la prévention et de la gestion des déchets.

Art. D. 543-226-1.-Il est interdit de mélanger des biodéchets triés par leur producteur ou détenteur avec d’autres déchets n’ayant pas fait l’objet d’un même tri. è Non respecté par l’usine AMETYST (au contraire, on utilise des produits verts en provenance de Gramont afin de servir de structurant pour le bon fonctionnement de l’Usine AMETYST)

Le constat d’échec est alarmant, et a donné lieu à des rapports institutionnels accablants.

Depuis son inauguration, l’usine est loin d’atteindre les performances initialement affichées. De nombreux dysfonctionnements affectent en effet l’exploitation :

– un mauvais fonctionnement des digesteurs de méthanisation en raison d’un défaut de qualité des déchets acheminés, conséquence d’une absence de tri performant avant méthanisation.

– d’importantes nuisances olfactives générant de nombreuses plaintes de la part des riverains et qui confirment que l’usine ne répondait pas initialement aux prescriptions requises et détaillées dans le dossier de demande d’autorisation…

Outre les nuisances subies par les riverains (odeurs et présence de mouches), qui peuvent au demeurant conduire à s’interroger sur l’implantation de l’usine dans un environnement aussi urbanisé (les premières habitations étant situées entre 70 et 150 mètres) et l’incapacité de l’unité à atteindre à ce jour les performances initialement affichées, lesquelles conduisent parallèlement à exporter une quantité très importante de déchets, les dysfonctionnements rencontrés expliquent le report de la réception de l’usine, espérée au premier trimestre 2011 alors que son inauguration date de juillet 2008. Ces aléas de fonctionnement sont également à l’origine d’une indemnisation de l’exploitant et de travaux supplémentaires de mise aux normes des installations, à la charge de l’Agglomération de Montpellier et pour un coût significatif…

Le compost produit à partir du TMB ne permet pas un retour au sol sans le polluer alors que 3M affirmait (jusqu’à la Présidence Saurel) qu’il était de très bonne qualité.

Cependant dès 2027, en cohérence avec UE, l’épandage d’un tel compost sera interdit même pour les cultures non alimentaires.

A noter aussi qu’à compter du 1er janvier 2027 [pourquoi pas immédiatement ? NDLR], il sera interdit d’utiliser la fraction fermentescible des déchets issus de ces installations dans la fabrication de compost.

L’amendement vise à interdire, à partir de 2027, l’utilisation des déchets issus des centres de tri mécano-biologique (TMB) pour la fabrication de compost.

L’utilisation du compost issu des TMB est d’ores et déjà interdite pour l’épandage des cultures alimentaires. Elle reste autorisée pour fertiliser les cultures non-alimentaires et les espaces verts.

La directive cadre déchet 2018/851 prévoit qu’à partir de 2027 le traitement des biodéchets en TMB cessera d’être considéré comme de la valorisation mais seulement de l’élimination.

En cohérence avec cette échéance européenne, il est proposé d’interdire l’élimination de ces déchets par épandage en l’élargissant aux cultures non alimentaires.

Aujourd’hui, pour 3M, c’est le tourisme de nos déchets jusqu’en Espagne puisque les refus d’Amétyst sont exportés pour un montant annuel de 10 Millions d’euros.

Pouvons-nous être vraiment rassurés sur le non développement d’autres usines TMB en France malgré l’échec total en termes de traitement des déchets?

Et bien non ?… Pas encore.

Voir les projets de textes relatifs à la généralisation du tri à la source des biodéchets et aux installations de tri mécano-biologique

Du 20/01/2021 au 11/02/2021 – 36 commentaires

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/projets-de-textes-relatifs-a-la-generalisation-du-a2290.html?debut_forums=20#pagination_forums

Jacky Chanton
vice-Président de l’ODAM




La notion de déchet non-dangereux

Nous prions nos aimables visiteurs et lecteurs de bien vouloir nous excuser si les liens ne fonctionent pas s’agissant de documents anciens.

Merci de votre compréhension

« Mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c’est nier notre humanité. » Albert Camus (L’homme révolté).

Un déchet non-dangereux, est-ce que ça existe ? Que signifie « non-dangereux » ?

1 – Notion de dangerosité

Il y a une définition légale de déchet dangereux, celle que nous propose l’ADEME, organisme officiel. L’INERIS propose également ses concepts et ses services. Il nous semble que la notion de dangerosité est statique et ne tient pas compte de l’évolution dans le temps du déchet.

1.1 – Evolution du bio-déchet

Un bio-déchet provient d’un être vivant (plante ou végétal) mort, en majorité destiné à la nourriture de prédateurs, l’espèce humaine en l’occurrence. La préparation des repas, la tonte des gazons et pelouses, la taille des haies, etc., génèrent des bio-déchets. Les restes de repas viennent alimenter aussi le conteneur à bio-déchets, un conteneur qui n’est pas anodin. Ici, à Montpellier-Métropole, c’est un conteneur à couvercle orange (sa seule spécificité). On dit aussi matière organique pour bio-déchet. Pour les ordures ménagères, c’est la fraction fermentescible des ordures ménagères (FFOM).

1.1.1 – La fermentation 

Au moment de sa production, le bio-déchet est stable. S’agissant de nourriture ou de végétaux non-toxiques, il ne présente pas de danger spécifique. Mais il a un cycle de vie. La mort du bio-déchet entraîne le début de sa décomposition. A ce stade, le bio-déchet n’est pas dangereux ou sa dangerosité est infime. Dans un réfrigérateur, dans le compartiment à légumes, un légume oublié commence à pourrir (il fermente). On le jette dans le sac ou le seau à bio-déchets (couvercle orange ici). Il rejoint les épluchures de légumes et de fruits, les restes de repas (il n’y en pas chez nous, nous ne jetons rien, ni pain dur ni repas). La fermentation commence et se poursuit dans le local à poubelles.

1.1.2 – Danger de la fermentation

La fermentation se fait sous l’action de bactéries. Elle entraîne la production de toxines et de jus toxiques (les lixiviats). La chaleur accélère le processus qui consomme de l’oxygène. Dans un sac fermé, dans un conteneur ordinaire non-ventilé, la méthanisation commence avec production de méthane et d’odeurs méphitiques (très désagréables).

Le bio-déchet devient alors dangereux : c’est une ordure ! Bourrée de germes pathogènes qui croissent et se multiplient, bien nourris. Voyez l’intérieur d’une poubelle orange à biodéchets de 40 l.

Conteneur à bio-déchets de 40l, après collecte : Intérieur repoussant

1.1.3 – Attaque des autres déchets

Les sacs plastique enveloppant les bio-déchets, les autres déchets auquel on l’a mélangé (bouteilles, emballages, …) subissent l’attaque des bactéries ou des lixiviats. Si on n’a pas séparé à la source les bio-déchets du reste, ce reste est irrémédiablement souillé et devient irrécupérable. Les films des sacs plastiques fondent et se désagrègent.

1.2 – Le bio-déchet devient dangereux

Le bio-déchet est enlevé, seul en conteneur orange ou mélangé avec des emballages, des bouteilles, du verre, … Il est fermenté, corrompu, a produit des jus toxiques : le bio-déchet est devenu dangereux ! Peu dangereux à ce stade car la quantité est celle d’un bio-seau (10 l), d’un mini-conteneur (40 l) ou d’un conteneur de 250 l. Avez-vous déjà senti l’odeur du local poubelles de votre immeuble ? Pas bon ? Il est en général au 1er sous-sol, au frais !

1.2.1 – La collecte et le départ vers l’usine

Les divers conteneurs séjournent une semaine dans vos locaux poubelles (car il y a un enlèvement / semaine). Les bio-déchets, selon la température et la saison sont devenus des ordures ménagères. Il ne viendra à l’idée de personne de les fréquenter, ils sentent mauvais et sont devenus TOXIQUES (séparés ou mélangés). Les germes pathogènes continuent de prospérér.

1.2.2 – Le traitement alternatif : le compostage

Le compostage est un processus très ancien. Nous empruntons à l’Association France-Nature-Environnement les définitions et le savoir-faire. «Le compostage est un processus de transformation des déchets organiques (déchets de cuisine, déchets verts et de bois) par des champignons microscopiques, vers de terre, crustacés (cloportes), …, en un produit comparable au terreau : le compost. Le compost est un amendement organique naturel à utiliser directement dans son jardin.» Le compostage individuel est facilité par la distribution «gratuite» de composteurs individuels, sur tout le territoire de l’Agglomération de Montpellier. Il faut s’adresser aux Maisons de l’Agglomération.

A côté des systèmes de compostage individuels, il existe des systèmes semi-industriels ou industriels traitant des volumes importants. Il existe à Montpellier une plate-forme de compostage de déchets verts de jardins (Grammont) qui fonctionne à la satisfaction de ses usagers. Tout résident de l’Agglomération devrait pouvoir aller y retirer du compost pour son usage personnel, à condition de produire son Pass-Agglo.

Le compost est un amendement qui apporte de la matière organique indispensable à nos sols agricoles usés et surexploités.

1.2.3 – Autre traitement alternatif : la méthanisation

La méthanisation des bio-déchets est un processus qui se produit naturellement quand des bio-déchets fermentent en l’absence d’oxygène, on dit en conditions anaérobies. Ceci se produit dans les marais où de grandes quantités de matière organique s’accumulent dans une eau pauvre en oxygène. Ce processus naturel produit du bio-gaz, un mélange de méthane (CH4 : environ 50 à 60%) , de gaz carbonique (CO2 : 34 à 38 %) et d’autres gaz (vapeur d’eau, hydrogène sulfuré ou H2S, ammoniaque, mercaptans, etc.).

L’industrialisation du processus a été d’abord étudiée scientifiquement puis généralisée en usines de méthanogènèse on dit aussi de méthanisation). La fermentation ou digestion industrielles se fait dans des bio-réacteurs où les matières organiques (les bio-déchets) sont soumis à un brassage en présence de bactéries méthanogènes (des bactéries spécialisées) tirées des intestins d’animaux (nous en avons dans nos intestins humain). On se sert de ce processus industriel pour traiter les bio-déchets provenant des ménages ou pour traiter les boues de station d’épuration. Les matières organiques soumises à la méthanisation doivent être brassées dans les digesteurs. Selon les concepteurs des installations, les dispositifs de brassage sont différents. A Montpellier, le système Kompogas utilise des cylindres horizontaux à brassage mécanique par axe tournant muni de palettes et effet piston. Le procédé est dit “à sec”.

Extrait de l’ouvrage Moletta (2008, p. 188, voir ci-après)

Ici, DANGER ! Danger car ce ne sont plus quelques dizaines de grammes de matière organique dans l’intestin d’un être humain ou d’un bovin. Ce sont des tonnes de matières organiques qui arrivent souvent en état de décomposition (fermentation) avancée et sont hautement toxiques. La quantité importante à gérer de déchets fait que des accidents surviennent et que les installations de méthanisation sont soumises aux règles des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement. Ce n’est pas anodin.

Ces déchets sont dangereux par leur toxicité, leur quantité et par l’inflammabilité des gaz dégagés. Des accidents ont eu lieu ainsi que des incendies.

1.3 – Le traitement des déchets ménagers non-triés à la source

Nous avons parlé du danger que fait courir aux déchets mélangés à la source la fermentation des bio-déchets. Cette fermentation est agressive, elle souille des substances recyclables (papiers, cartons, films plastiques, emballages, …)  Voir le site Notre Planète Info. La composition des déchets ménagers est extraite de ce site.

Poubelle à fermentescibles contenance 40l à couvercle orange

Les élus locaux n’ont pas voulu, dans leurs majorité, mettre en place la séparation des matières biodégradables (ou biodéchets ou matières organiques) et la collecte séparée qui va avec, en un mot le tri à la source (improprement  appelé “tri sélectif”, un pléonasme cat trier, c’est sélectionner). Ces élus et leurs Présidents d’Etablissements de Coopération InterCommunale (EPIC ou Communautés d’Agglo ou Agglos ou métropoles, etc.) ont prêté une oreille attentive aux industriels qui leur ont “vendu” lidée du tri mécano-biologique (TMB), un processus industriels baptisé à Montpellier “Unité de méthanisation” et rebaptisé “Amétyst”. Ce processus est encore appelé “stabilisation des ordures ménagères

D’autres élus locaux, à la limite de l’illégalité ou en pleine illégalité  ont trouvé la solution d’enfouir ces ordures ménagères qualifiées de “déchets ultimes” dans des décharges de classe 2  dites “Installation de Stockage de Déchets Non-Dangereux” (ISDND). Des déchets non-dangereux ? Sans doute une blague de l’administration, un dangereux abus de langage.

2 – Les déchets dits ultimes et les ISDND

2.1 – Le déchet ultime est il vraiment ultime ?

Nous revenons sur la notion de déchet ultime. Vérité ici, erreur là-bas ? La notion est à géométrie variable et dépend des collectivités territoriales qui s’engouffrent dans une brèche, une lacune de la réglementation. Que veut dire cette définition du déchet « qui n’est pas susceptible d’être traité dans les conditions économiques du moment, notamment par extraction de la part valorisable ou par réduction de son caractère polluant ou dangereux  ». Comment apprécier le degré de susceptibilté du traitement ou le degré de stabilisation. Entre zéro et 100%, les collectivités plaident pour le degré proche de zéro et enfouissent des déchets mélangés peu ou pas stabilisés.

2.2 – La situation de quelques ISDND

Le registre dématérialisé de l’enquête d’utilité publique (RD-EUP) précédant l’adoption du Plan Régional de Prévention et de Gestion des Déchets nous a révélé pour les journées  des 3 et 4 juillet 2019 les réactions des riverains sur la situation de deux sites peu connus ;

  1. L’ISDND de Saint-Jean-de-Libron (ou de Montimas, à quelques km de Béziers), exutoire contesté par ses riverains dans le RD-EUP,
  2. L’ISDND de Soumont (ancien site d’extraction minier COGEMA de Lodève), exutoire contesté par ses riverains dans le RD-EUP..

A ces deux sites de l’Hérault, il convient d’ajouter :

  1. L’ISDND de Castries près de Montpellier (15 km à vol d’oiseau), exutoire de l’usine de Tri mécanique et méthanisation (TMB) “Amétyst”, site contesté par ses riverains et dénoncé  dans le RD-EUP,
  2. L’ISDND de Salinelles (nous manquons d’information),
  3. L’ISDND de Bellegarde (nous manquons d’information).

Les trois premiers sites (Montimas, Soumont et Castries) nous sont plus familiers, ils reçoivent des déchets mélangés, peu, mal ou pas du tout stabilisés. Ils sont des digesteurs « décharges » dont le principe consiste à considérer les casiers de ces centres d’enfouissement comme des digesteurs (René Moletta et ali. La méthanisation, 2008, Ed. Lavoisier, chapitre 8, R. Moletta, Technologies de la méthanisation de la biomasse. Déchets ménagers et agricoles, pp. 181-204).

2.3 – Examen de cas

2.3.1 – ISDND de Montimas (St Jean de Libron)

Une des contributions du Registre dématérialisé d’enquête d’utilité publique du Plan régional de prévention et de gestion des déchets (RD-EUP-PRGPGD) nous apprend que l’ISDND de St Jean-de-Libron fonctionne comme une « décharge et un méthaniseur à ciel ouvert. ». Un contributeur anonyme (pourquoi anonyme ?) nous détaille le circuit qui passe par l’entité “Valorbi” (centre de valorisation épinglé par la cour des comptes). Valorbi ne valorise que 3% des déchets. Le reste va en “casiers” « sans stabilisation préalable » de la matière organique par manque d’infrastructures.

Les conséquences sont les émanations d’un bio-gaz malodorant (mélange de CO2 et de méthane ou CH4) et d’hydrogène sulfuré (H2S). Ce méthaniseur à ciel ouvert dégaze son CH4 à l’air libre, contrevenant avec les engagements nationaux de réduction des gaz à effet de serre signés par la France. Car il y a beaucoup de fuites, même quand un casier est réputé fermé. La pluie réactive la fermentation !

L’exploitant de cette monstruosité est la Communauté d’agglomération Béziers-Méditerrannée (17 communes). Depuis 2014, selon M. Rodolphe Tonnelier, président d’une association de défense des riverains, s’exprimant dans le RD-EUP-PRGPGD, estime que « le site qui expose des riverains proches situés sous le vent dominant (cela a été dissimulé dans la dernière étude d’impact) est exploité dans l’illégalité depuis 2014, grâce au passe droit de la préfecture de l’Hérault [Montpellier]. ». Une telle affirmation est grave, la Préfecture semble faire preuve de bien des complaisances en matière d’exploitation d’ISDND. Un arrêté d’exploitation de régularisation a été pris récemment ainsi que la mise en place (mai 2019) d’une Commission de Suivi de Site.

M. Tonnelier affirme (nous sommes en accord avec lui pour l’ISDND de Castries) « un acte criminel pour la planète et la couche d’ozone (CH4 a un effet de serre 24 fois plus fort que le CO2) … ». Le CH4 séjourne une douzaine d’années dans l’atmosphère et certaines sources affirment qu’il est 25 fois plus fort que le CO2.

La solution ? Nous en parlerons plus loin.

2.3.2 – ISDND de Castries (Système Montpellier-Métropole)

L’ISDND de Castries fait partie du système de traitement (ou non-traitement ?) des déchets de Montpellier-Métropole : le carré de la honte dit notre ami François Vasquez, porte-parole des Riverains de Garosud et un des porte-parole du CIDES34. Ce système prétendait être basé au départ sur un concept écologique avec deux lignes de traitement :

  • tri à la source (dit sélectif) des bio-déchets (dans les petits ensembles immobilier et les habitats individuels de l’Agglo devenue Métropole, poubelles et sacs oranges) 23.000 tonnes/an,
  • traitement des déchets résiduels (supposés être résiduels après tri à la source, poubelle grise) 175.000 tonnes/an.

En réalité, l’usine de tri mécanique “Amétyst” (203.000 tonnes/an) n’a jamais fonctionné sur ce modèle. Construite par VINCI-Environnement avec 8 méthaniseurs Kompogas très coûteux, la ligne des déchets résiduels traite en réalité des déchets bruts n’ayant subi aucun tri à la source. Le processus a dû être amélioré par l’exploitant Véolia (groupe SUEZ) après 4 ans sans réception officielle. Deux rapports de la Cour des Comptes ont dénoncé le fiasco technique et financier. Partant de 65 M€ de coût initial, nous en sommes rendus à 145 M€ plus ou moins. Une phase 2 dite ultracriblage a ramené la capacité de traitement à 145.000 tonnes/an et à un tout-BRS. Ce qui signifie que tout est mélangé à l’entrée de l’usine : les bio-déchets et les déchets bruts. Le taux d’abattement de l’usine est de 12%, ce qui signifie que sur 145.000 t, seulement 17.400 t sont valorisées. Il sort 127.600 tan qu’il faut traiter. Une partie dite refus de tri part vers l’incinérateur de Lunel-Viel (OCREAL) soit 50.000 tonnes et 77.600 tonnes réputées stabilisées partent vers l’ISDND de Castries. Ces déchets baptisés ultimes et non-dangereux puent atrocement. Du méthane et du sulfure d’hydrogène dégagent (dégazent) vers l’atmosphère et rendent malades les riverains de la décharge. La Commission de Suivi de site (ex CLIS) n’en peut mais : cause toujours ! Les associations de riverains s’époumonent en vain. La Préfecture est sourde et autiste. Reste de recours à la justice  mais c’est compliqué, après le TA, la CAA, le parcours vers le Conseil d’état est coûteux et semé d’obstacles. Nous reprenons ce que nous avons affirmé au Commissaire enquêteur de l’EUP-PRGPD : la fermentation du mélange bio-déchets mas ou pas stabilisés est un acte criminel contre l’environnement, contre la planète, contre les traités que la France a signés pour la lutte contre les gaz à effet de serre responsables du changement climatique.

Ceci s’ajoute aux nuisances olfactives de l’usine source (“Amétyst”, Montpellier-Garosud), scandale qui dure depuis 2088 et dont on avait promis qu’il n’aurait pas lieu.

2.3.3 – ISDND de Soumont

Nous avons peu de renseignements sur l’ISDND de Soumont. Nous n’avons que la dénonciation d’un riverain sur le Registre dématérialisé de l’EUP du PRGPD.

2.3.4 – ISDND de Salindres

Nous avons peu de renseignements sur l’ISDND de Salindres. Il est situé à plus de 100 km AVDO de Montpellier.

3 – Quelles solutions

La notion de dangerosité soit être entièrement revue. Le cadre administratif se couvre avec la définition légale du déchet non-dangereux Ce n’est pas dangereux, donc on peut le mettre en terre, l’enfouir, le traiter en milieu urbain (exemple : Montpellier). Il n’y a pas de danger, il est non-dangereux. Nous venons de démontrer le contraire. Le déchet non-dangereux n’existe pas, tout déchet doit être reconsidéré. Ce qui fait le poison est la dose et nous y joignons l’exaspération des riverains d’un tel dépôt.

Un déchet biologique évolue dans le temps. Sa mise en décharge doit être rapidement et fermement interdite. Il devient dangereux quand il s’accumule dans des usines de traitement.

3.1 – Le tri à la source et collecte séparée des biodéchets

La seule solution, la solution sage, consiste à recueillir les bio-déchets séparément, à la source, sur le lieu de leur production. Le système existe, c’est le compostainer (dit Schäffer), un conteneur vertueux. Un tel conteneur peut garder sans nuisances les biodéchets pendant 14 jours. Ce n’est pas une utopie, il existe en Seine-et-Marne. Les bio-déchets se desydratent à l’abri des insectes coprophiles (mouches, etc.).

A Montpellier, les autorités affirmaient, sans donner d’arguments, en l’air, que le compostainer « ça ne marche pas ». Ben voyons ! Nous, nous posons la question : pourquoi ça marche ailleurs ?

3.2 – Le problème des plastiques

Les plastiques (sacs, emballages, films, …)  souillés par la fermentation des bio-déchets se retrouvent en bout de chaîne de traitement mécaniques dans les “refus” et dirigés vers l’incinération, une abomination. Les plastiques sont généreusement déversés dans la mer par des pays riverains qui ont pris l’océan ou la mer comme décharge. Déchet non dangereux ? Non, il se désagrège et se retrouve sous forme de microparticules dans la chair des animaux marins. Les plastiques soustraits à la contamination, propres, sont recyclables et devront l’être avant 2020. D’où la nouvelle régle de vie des ménages et un nouveau paradigme des organismes chargés de traiter les déchets : les « 5 R ».

3.3 – Le nouveau paradigme

Le nouveau paradigme est défini par le concept « Zéro déchets zéro gaspillages » pleinement compatible avec la règle des 5 R, règle à suivre dans l’ordre :

  1. Refuser ce dont nous n’avons pas besoin (produits à usage unique, ….) stop pub sur boîte aux lettres,
  2. Réduire ce dont nous avons besoin mais que nous ne pouvons refuser (gaspillage alimentaire, emballages jetables, consommation d’énergie, déplacements automobiles, etc.),
  3. Réutiliser ce que nous ne pouvons refuser ni réduire, ce qui peut avoir une seconde vie (réparer),
  4. Recycler tout ce qui n’est pas refusable, réductible, réutilisable,  … en dernier recours verre, papier, carton, métal, tissus, stylos, cartouches d’encre, bouchons, etc.
  5. Rendre à la terre, aux sols agricoles, par compostage ou méthanisation-compostage, les bio-déchets et le reste (aliments, bois, carton, feuilles, herbe, bois de taille, etc.)

Selon Villages d’Yvelines en Transition

L’ADEME complète cette règle avec 10 pistes de réduction des déchets chez soi. LA SOLUTION EST LÁ !

Alors, conclusion

La solution passe par la politique de subsidiarité du traitement des déchets au plus près du producteur. L’application de la règle des 5R est LA SOLUTION aux ISDND. La solution n’est pas industrielle, elle est citoyenne Monsieur le Préfet et ses conseillers (DREAL, etc.), Messieurs les élus des collectivités territoriales (communes, EPCI-Agglos-Métropoles, syndicats mixtes, …). Castries, Montimas, Soumont, Salindres, Lunel-Viel, Bellegarde, etc.) vous le crient aux oreilles par la voix des riverains excédés. Merci aux Ministres qui ont lancé les territoires « Zéro déchets Zéro gaspillages », à l’ADEME, aux associations et collectifs qui se sont battu(e)s et continuent à le faire.

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques mention Écologie
Ingénieur de recherches (ER) du CNRS
Ancien chargé d’études HN (ministères chargés de l’environnement 1980-1986 et 1990-1996)
Chevalier du Mérite Agricole

 

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Raymond  GIMILIO

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Interview de Radio-Clapas

Le jeudi 11 mars, une journaliste de Radio-Clapas a inrviewé l’ODAM représenté par son Président Raymond GIMILIO. Pendant une heure, il a évoqué l’historique du problème des déchets de la ville, du district, de l’Agglo et de la Métropole. Il a évoqué le problème des décharges (les soit-disant ISDND), des déchets soit-disant non-dangereux, des biodéchets et surtout de la raison de mettre en place le tri à la source et la collecte séparative. L’objectif est d’éviter le contact des biodéchets en fermentation qui dénaturent et salissent les autres déchets et empêchent de les recycler.

Le problème du Thôt et de Castries a été décortiqué sous l’angle des nuisances que ces décharges provoquent, notamment sur les eaux de surface et souterraines. La liaison avec l’usine de tri mécanique soit-disant biologique a été décortiqué en détail avec la mention des rapports de la Cour des Comptes, dogue muselé, dont les remontrances aboutissent rarement à des poursuites pour dilapidation des fonds publics. L’exemple de l’usine Amétyst est éloquent : 65 Millions d’euros au départ, 130 millions actuellement sans compter le fait que les déchets ne subissent qu’un abattement de 10% du poids et qu’il est nécessaire d’évacuer le résultat du tri mécanique vers des décharges. Le compost issu des digestats issus du tri mécanique donnent un compost médiocre voire toxique ! L’usine consomme presque 50% de l’électricité produite et ne sert qu’à chauffer un quartier. La rentabilité de cette électricité ne tient qu’au fait qu’elle est en fait subventionnée par un prix d’achat nettement surévalué, un effet d’aubaine !

L’usine produit aussi des eaux usées industrielles, un déchet dangereux riche et éléments toxiques qui est envoyé vers une autre usine, Maéra, une station d’épuration qui pollue aussi largement la mer Méditerranée et ses étangs.

Le tri à la source fonctionne encore imparfaitement à Montpellier : la poubelle jaune aboutit à Demeter où les cartons et les emballages alimentaient en particulier l’industrie chinoise des papiers et cartons à recycler, une industrie mise en place par une sino-américaine qui ne reçoit plus directement sa matière première secondaire interdite d’importation. Des voies détournées par la Thaïlande et les pays voisins semblent fonctionner.

Le recyclage des déchets vus comme matière première secondaire est susceptible d’alimenter une industrie rentable dans notre pays, avec des emplois à la clef.

Un objectif : recycler, réduire, réutiliser, réparer. zéro déchet zéro gaspillage.

Raymond GIMILIO
Président