Déchets : on valorise ou pas ?

Article revu et complété le 18/01/2022,
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Introduction

Montpellier-Méditerranée-Métropole se moque totalement des citoyens lecteurs de sa prose, avec des opérations de communication financée par les fonds publics que sont nos imôts. Ici, on désinforme et on commet des erreurs en affirmant que « la collectivité s’est dotée de structures capables de gérer un cycle complet allant de la collecte sélective au traitement des déchets ménagers. » Cette affirmation recouvre un ensemble de réalisations disparates, sans logique économique ni écologique. Traiter des déchets n’est pas une activité gratifiante pour des décideurs épris d’inaugurations clinquantes. La solution que nous préconisons, la diminution du poids et du volume des déchets va à l’encontre des intérêts économiques privés des industriels du secteur. Tant que les marchés publics seront rémunèrés au poids et au volume recueilli, enlevé et traité, nous serons dans une impasse. Celà revient à faire baisser le chiffre d’affaires de l’industriels. Donc, il impose sa solution à la collectivité territoriale, laquelle est mal dénommée dans les marchés publics « la puissance publique », on devrait dire « l’impuissance publique ». Or, pour nous, associations de défense de l’environnement, la puissance publique peut et doit imposer SA volonté, agissant ainsi au mieux des intérêts des contribuables en étant économe de leur argent, l’argent des impôts. L’industriel est là pour exécuter, pas pour faire sa volonté. La gestion bien comprise des déchets doit commencer par remettre les collectivités territoriales et les citoyens au cœur du problème.

La collecte des déchets

La collecte, mis à part le « bac jaune », n’est pas adaptée. Celle des biodéchets, nous l’avons déjà dit et écrit, doit se faire dans des bacs « compostainers » spécialement structurés. La couleur orange du couvercle n’a aucune vertu dans la bonne collecte des biodéchets. Le chiffre de 6.787 tonne (an ?) est ridicule à côté de la prévision initiale de 33.000 tonnes/an, capacité de l’usine dite de méthanisation. Le « bac gris » (noir foncé) doit collecter 124.800 tonnes (an ?) acheminées vers l’usine « Amétyst ». La aussi la capacité recueillie est inférieure à celle initialement prévue qui était de 170.000 tonnes/an. L’article passe sous silence le fait que nous avions dénoncé la surcapacité prévue de traitement.

Nous dénonçons le contenu du bac gris qu’en d’autres lieux Montpellier-Agglomération (MA) puis son héritière Montpellier-Méditerranée-Métropole (MMM) désigne comme déchets résiduels. Ce ne sont pas des résidus de tri mais des déchets non-triés à la source, leurs producteurs étant considérés comme « sociologiquement inaptes au tri à la source », ce qui est une forme de discrimination inadmissible que nous avons déjà dénoncée par ailleurs et que nous continuons à faire.

Le tri des déchets

Nous reprochons avec vigueur le fait de restreindre le tri aux seuls déchets recueillis dans le bac jaune et envoyés à la filière « Démeter ». Démeter est une filière totalement délaissée que Montpellier-Agglomération (l’Agglo) et Montpellier-Méditerrannée-Métropole (MMM ou 3M) ont eu le tort immense de ne pas poursuivre le développement. Démeter est arrivée à saturation. C’est une filière qui rapporte, avec 80 tonnes/jour (22.000 tonnes/an). Le potentiel est important, l’administration de MMM n’a pas fait l’effort de développer cette unique usine non polluante et n’engendrant pas de nuisances. Elle a investi dans une usine de traitement neuve, procédé miracle : Amétyst.

Le traitement des déchets

Amétyst : la méthanisation ?

Amétyst est une usine de traitement d’ordures ménagères, une soi-disant « unité de méthanisation » utilisant « un procédé biologique » dit  « fiable, respectueux de l’environnement, sans risque ni incidence sur la santé » affirme-t-on, « produisant du compost (utilisé comme amendement naturel des sols pour l’agriculture ou en aménagement) et du biogaz (pour la production d’électricité et de chaleur). » La production de compost est inexistante ou presque (465 t/an), nous n’en avons jamais vu ni pu en acheter ! Selon  Quant à la chaleur et l’électricité obtenus à partir du biogaz, l’usine est créditée d’une production de 30.000 mégawatts d’électricité vendue à EDF et 25.000 mégawatts de chaleur. L’usine consomme pratiquement autant qu’elle produit, le bilan énergétique est de 1.750 MWH/mois. Bilan ridicule ! Et il a été investi au moins 135 millions d’euros et il a été voté en novembre 2014 une délégation de service publique (DSP) de 150 millions de francs pour 10ans. Aucune diminution du volume-poids des déchets n’a été prise en compte. Amétyst n’a rien d’écologique : l’usine pue et, à l’intérieur, les ouvriers travaillent dans les gaz toxiques du hall de déchargement des méthaniseurs. Le digestat qui en sort est égoutté et non déshydraté, continuant a exsuder du méthane, du sulfure d’hydrogène et fermente jusqu’à la décharge de Casries. 42.683 T/an vont ainsi en décharge à Castries.

L’usine-unité Amétyst de tri-mécanobiolgique-méthanisation (et sa soeur jumelle d’Angers) est affligée de nombreux défauts de conception (défauts congénitaux : il a fallu 3 ans avant de la réceptionner). Nous avons mis en lumière que lors de l’instruction du marché de construction attribué à Vinci à la suite d’un rapport « favorable » de l’instructeur du dossier, il n’a pas été souligné le manque d’expérience du candidat ! L’expérimentation et l’acquisition d’expérience de ce constructeur ce sont faits sur notre dos et ont été payés au prix fort par les contribuables de la Communauté d’Agglomération de Montpellier !

L’incinération des déchets : OCREAL

Ce paragraphe n’existe pas ! L’agglo-métropole n’en parle pas. Elle exporte pourtant des déchets vers l’incinérateur de Lunel (encore en 2021). La plus grande discrétion règne sur ce sujet. Pourtant l’incinérateur OCREAL de Lunel-Viel devrait « valoriser de la chaleur » ! L’agglo-métropole a passé un contrat de DSP avec OCREAL. Nous savons et avons dénoncé tout ce que le procédé d’incinération dégage comme déchets gazeux toxiques dans l’atmosphère tranformée en décharge et ce que désigne pompeusent « centre de valorisation thermique ». 19.852 T/an sont ainsi « traités »..

Le centre de déchets ultimes non-dangereux (enfouissement) de Castries

La terminologie exacte est « Installation de stockage de déchets non-dangereux » (ISDND). Sous ce vocable pompeux se cache une décharge d’ordures. Nous laissons à nos amis et partenaires de l’ACIDC (Castries et environs) le soin de dénoncer ce que recouvre cette appellation. « Cette décharge reçoit tout types de déchets : les bennes « tout venant » des déchetteries, les refus de tri d’Amétyst, les résidus de méthanisation [du digestat-stabilisat égoutté, non desséché], le compost impropre à l’agriculture  (on y retrouve même des pneus). La notion de « déchets ultimes » est très élastique. Tous ces déchets stockés [fermentent] produisent du biogaz, brûlé en torchère, et du liquide de décomposition très chargé en toxiques (les lixiviats). La qualité de l’air n’a pas été contrôlée et des mesures prises pour réduire les polluants relachés dans l’atmosphère que suite aux nombreuses plaintes des riverains qui en subissent les conséquences. Ce site a de plus la particularité d’être situé au-dessus d’une nappe phréatique dont le niveau remonte lors des fortes pluies jusqu’au fond des casiers. Un suivi des eaux souterraines est bien effectué mais les quels en sont les résultats ? Une requêt a été déposée au tribunal administratif de Montpellier par les associations riveraines et un dossier remis à la Commission des Pétitions du Parlement européen pour risque fort d’atteinte à l’environnement et à la biodiversité. ».

En conclusion, les « structures capables de gérer un cycle complet allant de la collecte sélective au traitement des déchets ménagers » sont incomplètes. Les solutions n’ont fait que transfèrer des nuisances vers les riverains d’Amétyst, d’OCREAL et de Castries. Nous préconisons une solution logique faisant appel à la mise en place d’une vraie lutte contre le gaspillage de ressources secondaires que sont les déchets et contre le gaspillage (gabegie) des fonds publics en ciblant l’objectif « zéro déchets » : réduction, recyclage, réutilisation. Ce n’est pas une utopie ! Avec le collectif qui se créé, nous décrétons Montpellier-Méditerranée-Métropole Territoire Zéro Déchets Zéro Gaspillage.




Rudologie : Un peu de pratique

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Problématique

Les déchets, ces voisins qu’on ne regarde pas en face ! ». Ainsi s’exprime le livre qui vient de paraître sous la plume de Christian Duquennoi (IRSTEA-CEMAGREF, Grenoble) « Les déchets : du big bang à nos jours » (Editions Quae, 2015). Nous lui empruntons une série de termes précis désignant le déchet en français et en différentes langues. La science du déchet est la rudologie. A l’ODAM, nous avons la prétention d’être des rudologues aguerris par 16 années d’expérience, faisant de la rudologie comme le Monsieur Jourdain de Molière « faisait de la prose ».

Le déchet, c’est ce qu’on jette, ce qu’on ne veut plus. Ce qu’on jette finit toujours par retomber quelque part. Déchet signifie étymologiquement ce qu’on a laissé tomber, qui a été déchu (decaído en espagnol), tombé en disgrâce. On parle aussi d’immondices (ce qui est immonde ou « non-propre ») ou de détritus (nom d’origine latine signifient « ce qui est usé ») mais aussi d’ordures. Ce dernier terme évoque ce qui « horrible » et « horripilant ».

Dans notre région, on connait les « escobilles ».

Les anglophones parlent de waste (une autre racine indo-européenne) pour les déchets, terme qui est utilisée initialement pour désigner de vastes étendues désertes et vides, sans valeur pour les humains. C’est une chose sans valeur qui retourne au néant. Il existe d’autres termes comme garbage (vieux mot français pour désigner les viscères de volaille (un immondice). Le terme refuse est à rapprocher de l’italien rifiuto (ce qu’on rejette). En espagnol, on trouve « desperdicios », ce qui est perdu (restes de repas ou résidus industriels) et en portugais « lixio » à rapprocher de lie (lie de la société a une signification péjorative !). Mais nous avons gardé pour la fin le latin « rudus » évoqué au début de cette fiche. Il désigne des débris de matériaux solides, des masses informes de minerais bruts mais prometteurs de richesse après raffinage et travail. En 1970-80, le mot rudologie viendra désigner la science des déchets (d’après C. Duquennoi, Editions Quae). A la Mission des Etudes et de la Recherche du Ministère de l’Environnement, de 1980 à 1982, je n’en ai jamais entendu parler. Il y avait un comité « déchets » dont il marrivait d’assurer le secrétariat des réunions trimestrielles. ).

Controverse sur la notion d’ordures ménagères résiduelles (OMR)

Fosse à réception d’OMR

Selon l’ADEME, les Ordures Ménagères Résiduelles (OMR) désignent la partie des déchets qui restent après des collectes sélectives, aussi appelée poubelle grise. Ce qui implique pour cette collecte qu’il y ait eu un tri à la source pour séparer la fraction fermentescible et la fraction recyclable du reste, lequel reste constitue les OMR.

A Montpellier, on a les correspondances suivantes :

  • poubelle orange : fraction fermentescible des ordures ménagères (FFOM) ou bio-déchets,
  • poubelle jaune : fraction recyclable des rdures ménagères (FROM),
  • poubelle grise (foncé presque noir) : le reste.

Poubelle orange ouverte

La pratique qui consiste à appeler Ordures ménagères résiduelles des ordures brutes non-triées à la source, des ordures brutes, est une escroquerie intellectuelle que pratiquent les services de Montpellier-Métropole. Ces ordures butes proviennent de quartiers où personne ne trie parce que le tri n’a pas été expliqué suffisamment. Ainsi, par un jeu de mots, on justifie une usine de Tri mécanique/méthanisation de 203.000 tonnes/an en 2007, réduite à traiter 130.000 tonnes/an en 2020, pompeusement baptisée Amétyst !

Raymond GIMILIO
Docteur en sciences biologiques mention écologie

Raymond GIMILIO
Président de l’ODAM
Ancien chef de la Mission des Systèmes d’information du SRETIE du Ministère de l’Environnement
Ancien chargé de Mission auprés du Directeur de la Nature et des Paysages du Mnistère




Collecte de déchets divers

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Info

Des chiffres venant de l’Agglo. La revue Harmonie n° 240 publie des chiffres sur l’activité de recyclage de l’Agglomération de Montpellier. Chaque matin, ce sont près de 80 tonnes de déchets recyclables qui arrivent par camion au centre de tri Demeter à Montpellier. Les bouteilles et flacons représentent en moyenne 5% de ces déchets. Ce sont 24 millions de bouteilles en plastique qui sont récupérées dans l’Agglomération chaque année, soit 1200 km de bouteilles alignées.

Mais ce n’est pas tout, en Mars dans l’Agglo on a récupèré :

  • 1.668 tonnes de déchets recyclables,
  • 182 tonnes de papier,
  • 6.497 tonnes dans les Points propreté dont 400 tonnes de bois,
  • 25 tonnes de déchets d’équipement électriques et électroniques,
  • 46 tonnes chez les commerçants de l’Ecusson.

Qu’en pensez-vous, peut-on faire mieux? Ces chiffres vous paraissent-ils importants pour une agglomération de 360.000 habitants?

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Le président

Raymond  GIMILIO

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