Réponse à l’association ASPRI

L’insatisfaction de l’ASPRI est justifiée car l’extension de MAERA est un choix exclusif de 3M [Montpellier-Méditerrannée-Métropole, NDW].

Le dénouement qui répondait au plus près de l’intérêt général passait par la réactualisation et/ou modernisation de MAERA afin de corriger les problématiques et non d’attendre et d’aggraver la situation en permettant des connexions à de plus en plus de villes.

Enfin, permettre la construction d’une station au Nord-Est de Montpellier afin de limiter le pluvial en aval et de profiter de la réutilisation des eaux usées traitées, recyclées et répondre à l’économie circulaire (par un projet Gagnant/Gagnant).

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) :

L’extension/Réactualisation/Modernisation prévue de Maera par 3M ne règlera pas tous les problèmes en aval, au mieux elle les améliorera (mais pour combien de temps ?).

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement :

Les problèmes étaient présents et recensés 9 mois après son inauguration et au lieu d’apporter des actualisations ou modernisations afin de moins polluer en particulier par temps de pluie, il a été connecté de plus en plus de villes… Les problématiques viennent essentiellement de la gestion du pluvial à l’arrivée de la STEP (réseau unitaire et le pluvial, capacité des bassins d’orage insuffisants et de leurs utilisations qui sont contestables).

Depuis la mise en service de la rénovation de la station d’épuration de la Céreirède, celle-ci n’a jamais répondu aux objectifs qui nous avaient été diffusés et affirmés par l’Agglomération. En dehors du prix, on est très loin de « MAERA la Rolls-Royce des stations d’épuration » qui nous avait été annoncée.

Des associations et citoyens ont dénoncé les problématiques de cette station (CAPNUBAM avec les associations adhérentes, l’ODAM…). La capacité épuratoire de la station est nettement sous-évaluée par rapport aux annonces des performances par l’Agglomération de Montpellier.

Les élus en charge de l’Assainissement ne nous ont jamais écouté ou demandé de nous rencontrer malgré une absence d’anticipation et de prévision des besoins suite aux nombreux dysfonctionnements de cette station.

Ses mêmes élus, non seulement n’ont pas fait apporter les réactualisations et modernisations nécessaires à la station pour une meilleure prise en charge des eaux usées et du pluvial mais ils ont fait connecter des villes (même hors Métropole) alors qu’ils avaient la connaissance que MAERA n’était pas en mesure de traiter correctement les eaux usées (en continuant à apporter des pollutions en mer et dans le Lez après de fortes pluies). Pour une entreprise du privée, on appelle cela une « faute professionnelle ».

Au lieu de soulager les apports des eaux usées et du pluvial sur une STEP construite en zone inondable (sauf si une étude récente nous prouve le contraire) et de prévoir une station performante d’environ 50 000EH au nord-est de Montpellier afin de traiter les eaux usées des villes de proximité (Castries, Teyran…), là où le besoin existe et répondre à l’intérêt général or, c’est le contraire qui a été décidé.

Aucune écoute suite à l’avis défavorable à l’extension de Maera par une très large majorité des associations et citoyens présents lors de la concertation demandée par les associations environnementales à l’Hôtel de la Métropole du 28 Mars 2018.

Si toutefois, elle se réalise, ce sera une extension imposée en non acceptée par la majorité des associations et citoyens. Une extension qui ne supprimera pas les dysfonctionnements mais les réduira temporairement et le cout de la maintenance de Maera et des réseaux seront de plus en plus onéreux. Par ailleurs, on ne maitrise pas rapidement les problématiques éventuelles de l’émissaire en mer ni de sa maintenance et les risques de pollutions sont importants.

Le sud de Montpellier et Lattes en particulier, n’a pas vocation à être la « poubelle » de la Métropole (et par voie de conséquence, Pérols et Palavas) : « décharge du Thôt, Maera, Ametyst, doublement autoroute A9, la ligne LGV, l’importance des surfaces bâties de Montpellier sud vers la mer, le risque inondation, qualité de l’air ».

L’oligarchie décisionnelle de la Métropole ne doit pas prévaloir sur notre environnement, notre santé et l’intérêt général.

Réactualisation, modernisation de MAERA = OUI  –  Extension = NON

Lattes le 6 Avril 2021

Jacky Chanton




Lettre ouverte de l’ASPRI au Président de la Métropole concernant MAERA

Nous recevons une copie de la lettre de l’ASPRI que nous publions ci-dessous.


LETTRE OUVERTE AU PRESIDENT DE LA METROPOLE  A PROPOS DE MAERA

                                                                 Palavas le  27 mars 2021

   Monsieur le Président,

Le retard pris dans la modernisation de MAERA (qui règlerait le problème) crée  à l’aval une situation insupportable. Nous choisissons contre notre gré cette manière particulière de vous écrire, car nous souhaitons lever la chape de plomb qui occulte cette situation.

En août 2019 la baignade a été interdite  2 jours à Palavas et depuis, les Compagnons de Maguelone, organisme social, ne peuvent plus commercialiser  les coquillages de l’étang du Prévost. Et depuis 5 ans le limon s’accumule en grande quantité  à la sortie de l’émissaire en mer.

La source du problème est bien connue. La station opérationnelle pour le nombre  d’habitants de l’époque ne l’est plus aujourd’hui avec le fort accroissement. C’est prévisible et reconnu en décalé  puisque la modernisation a été décidée avec retard. Sans aucune assurance que cela se fasse, rien n’est prévu avant 2027.

QUE SE PASSE-T-IL EN ATTENDANT ?

  • En temps normal, tant bien que mal, la station traite (insuffisamment) les eaux usées de la Métropole et au-delà. Ces eaux sont amenées en mer à 11 km  de la côte   et les nuisances ne sont connues que des pêcheurs, plongeurs  et plaisanciers, ce qui ne les empêche pas d’exister.
  • Le moindre orage détruit ce semblant d’équilibre. Un système appelé by-pass déverse dans le Lez les eaux brutes que la station ne peut traiter. Contrairement à l’opinion commune , ce sont les orages petits et moyens qui sont le plus dangereux. L’arrivée d’eau étant médiocre la dilution est faible, les égouts se déversent dans notre secteur.  Les grosses crues dilue et chassent l’eau vers la mer, ce qui les rend moins dangereuses sur ce point.
  • Les conséquences sont hélas prévisibles, dans une zone ou la mer les étangs et le canal communiquent.

L’ASPRI PENSE QU’EN ATTENDANT DES SOLUTIONS IMPARFAITES EXISTENT QUI EMPECHERAIENT  L’AGGRAVATION.

  • Des bassins d’orage plus nombreux ( hélas sous dimensionnés) ne sont prévus  qu’ en 2027)  diminueraient l’utilisation du bi-pass en stockant provisoirement les eaux usées non traitées.
  • Il est possible d’installer en aval sur le Lez  deux barrages  filtrants de type MES (matières en suspension)   posés en quinconce pour ne pas bloquer la navigation, nettoyés par un robot méduse ou un procédé plus traditionnel.
  • Des martellières devraient être placées sur les communications de l’étang du Prêvost, isolant ce dernier lors des petites crues.
  • Les épaves qui freinent le débit du Lez devraient être enlevées, sources d’embâcles dangereux.
  • Sous le contrôle de l’Etat des analyses chimiques, organiques et bactériologiques non confidentielles devraient être effectuées lors des épisodes pluvieux.
  • Un contrôle automatique en continu des rejets autour de l’émissaire  en mer devrait être mis en place. Les analyses trimestrielles actuelles sont très insuffisantes. Par exemple elles  ne font pas état d’une accumulation anormale de limons, alors que pêcheurs, plongeurs et plaisanciers le constatent depuis plusieurs années.

Fidèle à ses habitudes, l’ASPRI  ne se contente pas de déplorer et propose des solutions. Espérant une réponse et un débat public puisque tout se discute y compris nos propositions, nous vous adressons l’assurance de nos sentiments dévoués.

Le président

 Jean-Pierre Molle