Journée du 11 mai 2016 vec l’agence RMC

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La journée technique du 11 Mai 2016

Organisée  par l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse

Lieu : Hôtel de ville Montpellier

Le thème : UNE 2e VIE pour les eaux usées,

C’est possible

Quel est le bilan après cette journée ?

Enfin, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse s’implique réellement afin de favoriser le recyclage et réutilisation des eaux des  stations d’épuration.

http://eye.sbc36.com/m?r=pDE5NDW2dnJmQWpIbVlDRXVjQ01RLW9KMHVhUbZiX0NncmpJSUhFbWd6cGtIRmRDa0NntWVjb3N0cmF0ZWdpZXNAZnJlZS5mcpA

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/e_13353/l-agence-de-l-eau-rhone-mediterranee-corse-encourage-la-reutilisation-des-eaux-usees-traitees#.V0sstfmLRdg

Je me félicite de constater cette prise de conscience  favorable pour  la valorisation des eaux usées des stations d’épuration. Des scientifiques la souhaitaient  et je ne cesse de  la  demander depuis la rénovation de la station de la Céreirède de Lattes.

C’est avec un mépris total que mes demandes pour le recyclage et la réutilisation des eaux de la station « MAERA » resteront muettes par l’ensemble des élus de l’Agglomération de Montpellier / Métropole. En dehors des associations environnementales indépendantes, c’est  l’indifférence totale des politiques de tous bords mais également des médias. Jusqu’à ce jour. Mon tort a été d’avoir eu raison 8 ans plus tôt.

Maera vue aérienne

Ma demande est pourtant restée la même, à savoir : Initialiser une étude afin de recycler les eaux de la station d’épuration « MAERA »  et prévoir sa valorisation par la réutilisation selon la qualité et suivi sanitaire nécessaire à l’usage final.  Les eaux doivent être traitées en fonction de l’usage qui en est fait, dans le cadre d’une étude de rentabilité économique tout en préservant les risques sur la santé, l’agronomie et l’environnement. Il en est de même pour le recyclage des phosphates qui sont indispensables à la vie et pourtant ils vont manquer avant la fin de ce siècle.

Moins cher, plus efficace, plus écologique et bon pour le contribuable et l’emploi, le recyclage des eaux de Maera aurait permis et permettrait un retour sur investissements de plusieurs millions d’euros par an.

Pour plus d’information : http://odam.ouvaton.org/articles.php?lng=fr HYPERLINK “http://odam.ouvaton.org/articles.php?lng=fr&pg=370″& HYPERLINK “http://odam.ouvaton.org/articles.php?lng=fr&pg=370″pg=370

Encore une fois, le manque de vision des élus de l’Agglomération engage notre environnement et nos finances. Le coût extrêmement élevé et le mauvais choix de l’émissaire en mer permet des apports de pollutions en Méditerranée mais également  du Lez dès la saturation des bassins d’orages. Contrairement au recyclage, il n’y a aucun retour sur investissements par la réutilisation et la valorisation des eaux. Il ne faut pas oublier non plus les odeurs à partir des émanations de sulfure d’hydrogène générées par les canalisations et/ou de la station.

Pour tous ceux qui douteraient encore des pollutions à la sortie de l’émissaire en mer.

Voir l’excellente présentation de la conférence d’Hélène Budzinski, chercheur à Bordeaux sur les micropolluants dans notre environnement (durée 30’) :

https://youtu.be/WnocyIrlr0g?t=467

Pourquoi suis-je favorable à l’économie circulaire et donc à la réutilisation des eaux usées recyclées ? :

Le recyclage de l’eau apparait comme un impératif afin de lutter contre la raréfaction de l’eau.

Grâce à la réutilisation de l’eau, les eaux recyclées ne seraient plus envisagées comme un problème de mise au rebut mais comme une véritable ressource.

Un recyclage complémentaire à Maera permettrait de ne  plus polluer la Méditerranée en levant  l’hypothèque des ressources balnéaires et touristiques. Quant au bilan financier, grâce  à la réutilisation de l’eau recyclée il aurait un retour sur les investissements et la création d’emplois que nous n’avons pas aujourd’hui avec le rejet en mer.

78% des emplois dans le monde dépendent de l’eau.

« Près de trois emplois sur quatre (78%) dans le monde dépendent, directement ou indirectement, de la ressource en eau, selon l’édition 2016 du rapport mondial de mise en valeur des ressources en eau de l’Unesco, rendu public à l’occasion de la journée mondial de l’eau ».

« L’Agence internationale de l’énergie (AIE), dans son scénario de référence, indique une perte globale d’un million d’emplois à l’horizon 2030 tandis que le scénario [R]évolution énergétique table sur une augmentation de 10 millions d’emplois d’ici 2030, la principale différence se situant dans le secteur des énergies renouvelables. “Avec l’essor croissant des énergies renouvelables, de nouvelles dynamiques eau/emploi se dessinent, car certains types d’énergie, tels que l’énergie solaire photovoltaïque (PV), éolienne et géothermique, n’utilisent pas d’eau pour la majorité d’entre elles”, note le rapport ».

La définition de l’économie circulaire donnée par l’ADEME :

« L’économie circulaire doit viser globalement à diminuer drastiquement le gaspillage des ressources, notamment mais pas seulement les matières premières et l’énergie, afin de découpler la consommation des ressources de la croissance du PIB tout en assurant la réduction des impacts environnementaux et l’augmentation du bien-être notamment en préservant ou développant l’emploi. Il s’agit de faire plus et mieux avec moins. » (ADEME, 2013. p. 4)

« Un système économique d’échange et de production qui, à tous les stades du cycle de vie des produits (biens et services), vise à augmenter l’efficacité de l’utilisation des ressources et à diminuer l’impact sur l’environnement tout en permettant le développement du bien être des individus »

Compte rendu de la journée technique du 11 Mai 2016

Devant une assemblée de plus de 200 personnes, Monsieur René REVOL , Vice-président  de Montpellier Méditerranée Métropole (3M) et Président délégué de la Commission Service public de l’eau et de l’assainissement. Président délégué suppléant de la commission Prévention des risques majeurs et gestion des milieux aquatiques,  Maire de Grabels, a ouvert cette journée en nous informant qu’il représentait Monsieur Philippe SAUREL , Président de Montpellier Méditerranée  Métropole (3M).

Il évoquera  les mérites de l’économie circulaire et nous informera que le recyclage et la réutilisation des eaux était au centre des préoccupations de la Métropole.  Il n’hésitera  pas de reconnaitre que nous faisons partie des derniers de la classe par rapport  aux Etats-Unis, à l’ Espagne ou  l’Italie et d’annoncer les chiffres de 19 000 m3 d’eaux traitées réutilisées par jour  pour la France contre 931 000 m3/jour pour l’Espagne. Un nouvel investissement est nécessaire afin d’améliorer et permettre la réutilisation des eaux de Maéra. Pour cela il est nécessaire d’organiser un débat public, permettre la participation et l’adhésion des citoyens et associations et de passer par un accord politique dans la population.

Monsieur Laurent ROY,  Directeur général de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse a pris ensuite la parole pour nous annoncer que toutes les eaux doivent être traitées et permettre leurs réutilisations. La France a pris beaucoup de retard par rapport à d’autres pays Européens.

Nous avons  57% des territoires du sud de la France qui sont en déficit d’eau chronique et il souligne que la réutilisation des eaux peut être considérée comme une ressource complémentaire aux prélèvements  de nos ressources en eau.

La France comptabilise seulement 65 installations qui fonctionnent actuellement pour l’arrosage des golfs et terres agricoles. C’est 40 fois inférieur au volume d’eau usée traitée et réutilisée par l’Italie.

Sauvons l’eau :

L’eau usée ne doit plus être considérée comme un déchet ou une pollution, mais comme une nouvelle ressource complémentaire lorsqu’elle est traitée.

L’Agence de l’Eau encourage la réutilisation des eaux usées traitées avec un accompagnement financier  « appel à projets de 7 millions d’euros », ouvert jusqu’au 2 septembre 2016. Elle financera également les études et travaux jusqu’à 80% dans les territoires déficitaires en eau et jusqu’à 50% pour les autres territoires non déficitaires dans le cadre de cet appel à projets.

Montpellier 3M s’engage pour l’eau :

Le lundi 11 janvier 2016, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse nous informe dans son communiqué que Montpellier Méditerranée Métropole s’engage dans un vaste plan d’action pour l’eau, formalisé dans un contrat-cadre avec l’agence de l’eau.

http://www.sauvonsleau.fr/jcms/e_12578/montpellier-3m-s-engage-pour-l-eau#.V0q9H_mLRdg

« Nous avons profité de sa préparation pour initier une politique globale et cohérente », assure l’élu, René REVOL ».

Au total, 145 M€ – dont 28 M€ apportés par l’agence – doivent être investis, en deux phases, d’ici à 2019.

L’assainissement collectif en mobilisera une grande partie : avant fin 2016, la capacité de traitement du système d’assainissement de Maera sera améliorée par temps de pluie et ses effluents réduits.

La station de Castries sera, par exemple, détruite et ses rejets, qui contribuent à l’eutrophisation de l’étang, détournés vers Maera. Ce projet participera à la reconquête de la qualité de l’eau.

Je ne comprends pas l’intérêt de connecter la ville de Castries à Maera ?

J’ai du mal à concevoir que les recommandations de Messieurs René REVOL  et  Laurent ROY ne soient pas applicables afin de rénover la station d’épuration de Castries et traiter les eaux.

Encore une fois, l’hypothèse d’une connexion à Maera, répond à une vision plutôt réductrice et contraire à l’esprit d’une économie circulaire ou de développement durable, elle est donc en  opposition à la stratégie de l’horizon (une stratégie à long terme qui permet d’anticiper et de couvrir les besoins à venir).

Pourquoi ?

  • En faisant encore grossir « Maera », n’additionne-t-on pas les problèmes de gestion et des risques techniques de cette station ?
  • N’anticipons nous pas l’aggravation quantitative des pollutions en mer ?
  • N’orientons nous pas vers des problèmes techniques en cas d’inondation puisque cette station est en zone inondable (zone rouge) et non protégée ?
  • N’orientons nous pas vers des formations de sulfure d’hydrogène (H2S) dans la canalisation au regard de la distance (environ 12kms) qui séparent Castries à Maera, surtout avec la faible pente lors de la traversée de Montpellier ? Qu’elle est l’évaluation de l’impact olfactif ?
  • N’orientons nous pas vers des coûts de maintenance coûteuse de la canalisation ?
  • Est-ce que le principe de développement durable ou d’économie circulaire seront  appliqués   s’il n’y a aucun  retour sur investissements alors que la réutilisation des eaux peut très facilement  s’appliquer et répondre à un besoin de proximité ?
  • Ne serait-il pas plus judicieux d’envisager la création d’une station d’épuration performante par secteurs géographiques stratégiques  (villes de proximité) et dont la capacité serait de 50 000 EH (avec une extension possible jusqu’à 100 000 EH, si nécessaire). Elles permettraient les meilleurs recyclages des eaux en fonction de l’évolution des technologies. Le traitement final en complément de chaque station serait assuré à partir d’une opération, soit industrielle ou par un procédé de Phytoremédiation et/ou de phytorestauration (traitement à partir de jardins filtrants).

L’importance sur le choix de la filière de traitement qui serait préféré en fonction des critères « rapport  coût / efficacité » de chaque procédé.

La rénovation de la station d’épuration de Castries aurait l’avantage majeur d’assurer une ressource complémentaire à moindre coût en permettant une alternative pour une utilisation de proximité tout en permettant de préserver les ressources naturelles.

Quels seraient les avantages de cette rénovation ?

  • Assurer une ressource fiable de proximité, disponible et indépendante des sécheresses pour l’irrigation et des usages industriels.
  • Anticiper les effets du changement climatique et l’éventuel besoin de mobiliser d’autres ressources en eau. Eviter les coûts de développement, du transfert et de pompage de nouvelles ressources ou du transport d’eau sur une longue distance.
  • Réduire ou éliminer l’utilisation des engrais chimique en irrigation.
  • Assurer des revenus complémentaires (retour sur les investissements et création d’emplois) grâce à la revente de l’eau recyclée et des produits dérivés (les phosphates).
  • La valorisation environnementale et foncière des terrains irrigués

Conclusion :

Suite aux engagements pour le recyclage et la réutilisation des eaux, à la fois, par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et par les élus présents et ceux de Montpellier Métropole, je considère que l’on peut parler d’un  « avant » et  d’un « après » 11 Mai 2016. Les décideurs devront désormais prendre en compte les possibilités du recyclage et réutilisation des eaux dans tous les projets à venir.

La réglementation ne doit pas être un frein au développement du recyclage et la réutilisation des eaux. La législation Française doit être clairement définie à partir de normes qui, elles, devraient être Européennes.

Le grand paradigme français veut que nous cumulions des retards en matière de recyclage et réutilisation des eaux usées alors que notre Pays détient dans ce domaine, des entreprises parmi les plus performantes au monde.

Il est nécessaire de favoriser le principe de l’économie circulaire : « La transition vers une économie circulaire apparaît dès lors comme une nécessité permettant de renforcer l’économie française en optimisant son utilisation des ressources. Pourtant, le potentiel macroéconomique de la transition vers la circularité reste trop peu étudié ».

Contrairement à la pratique actuelle des élus de la Métropole de Montpellier, il me parait impératif de ne pas oublier d’associer la participation citoyenne et associative aux décisions des développements de projets.

Lattes le  30 Mai 2016

Jacky CHANTON